Catégorie : Mémoire

Commémoration des Justes de France au Panthéon, le 18 janvier 2007

Allocution de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, à l’occasion de la cérémonie nationale en l’honneur des Justes de France Monsieur le Premier ministre, Monsieur le président du Sénat, Monsieur le président de l’Assemblée nationale, Mesdames et messieurs les ministres, Messieurs les Premiers ministres, Mesdames et messieurs les parlementaires, Madame la présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, chère Simone Veil, à qui nous devons cette cérémonie, Monsieur le président de Yad Vashem, Monsieur le Grand Rabbin de France, Mesdames et messieurs, Il y a 65 ans, dans l’Europe presque entièrement asservie, la barbarie nazie décide l’exécution de la solution finale. Une idéologie effroyable fait régner la terreur : une idéologie raciste, fondée sur cette croyance criminelle et folle selon laquelle certains hommes seraient par nature « supérieurs » à d’autres. Et cela, au cœur d’un continent qui se considère comme l’aboutissement même de la civilisation··· Lire la...

Centenaire de la réhabilitation d’Alfred Dreyfus, le 12 juillet 2006

Allocution de M. Jacques CHIRAC, Président de la République à l’occasion de la cérémonie nationale organisée à l’occasion du centenaire de la réhabilitation d’Alfred Dreyfus. Madame la ministre, Monsieur le ministre, Monsieur le Premier Ministre, Monsieur le Premier Président, Mesdames et Messieurs, Le 5 janvier 1895, le capitaine Dreyfus est dégradé pour avoir trahi la France. Le pire des crimes pour un officier. Mais ce crime, Dreyfus ne l’a pas commis. Au matin, dans la cour d’honneur de l’École militaire, un adjudant s’approche de lui. Il lui arrache boutons, bandes de pantalon, insignes de grade. Il brise le sabre de l’officier. Devant lui, Dreyfus reste droit et digne. Un photographe a choisi cet instant, il l’a saisi. Et Cent ans plus tard, on en ressent encore toute la violence. Le capitaine Dreyfus a vu tomber à ses pieds les lambeaux de son honneur. Il a dû affronter les invectives de...

Commémoration de l’abolition de l’esclavage, le 30 janvier 2006

Allocution de M. Jacques Chirac, Président de la République, à l’occasion de la réception en l’honneur du Comité pour la mémoire de l’esclavage Monsieur le Premier ministre, Messieurs les Ministres, Madame la Présidente du Comité pour la mémoire de l’esclavage, chère Maryse Condé, Monsieur le professeur, cher Maître, cher Edouard Glissant, Mesdames et Messieurs les membres du Comité, Mesdames et Messieurs, Je voudrais d’abord saluer aussi les élèves du Lycée Lenoir de Châteaubriant, du Lycée du Mirail à Bordeaux et du collège Raymond Poincaré à La Courneuve, ainsi que leurs enseignants, qui ont ensemble travaillé beaucoup et intelligemment sur le sujet de l’esclavage. Je suis particulièrement heureux de les accueillir ici, aujourd’hui. Dans l’histoire de l’humanité, l’esclavage est une blessure. Une tragédie dont tous les continents ont été meurtris. Une abomination perpétrée, pendant plusieurs siècles, par les Européens à travers un inqualifiable commerce entre l’Afrique, les Amériques et les îles...

Le Chambon-sur-Lignon, le 8 juillet 2004

Allocution de M. Jacques Chirac, Président de la République à l’occasion de son déplacement dans la Haute-Loire Monsieur le Maire, Chère Simone Veil, Cher Jacques Barrot, Mesdames et Messieurs les Elus de la République, Mes Chers Compatriotes, Mes Chers Amis, Nous sommes, Monsieur le Maire vient de le rappeler, c’est vrai, ici dans un lieu chargé d’histoire et d’émotion. Ici, dans l’épreuve, s’est affirmée l’âme de la nation. Ici, s’est avancée et s’est incarnée la conscience de notre pays. Le Chambon-sur-Lignon est un lieu de mémoire. Un lieu de résistance. Un lieu symbole de la France fidèle à ses principes, fidèle à son héritage, fidèle à son génie. Sur ce haut plateau aux hivers rudes, dans la solitude, parfois le dénuement, souvent dans l’adversité, des femmes et des hommes portent depuis longtemps les valeurs, ces valeurs qui nous unissent. Dans ce qui fut l’une des régions les plus déshéritées de...

Soixantième anniversaire du débarquement de Normandie, le 6 juin 2004

Allocution prononcée par M. Jacques Chirac, Président de la République, à l’occasion de la cérémonie internationale du 6 juin 2004 à Arromanches Mesdames et Messieurs les Combattants du Débarquement, Majestés, Mesdames et Messieurs les Chefs d’État et de Gouvernement, Mesdames et Messieurs, Aujourd’hui, en cet instant si particulier, rassemblés dans la même émotion sur ces plages de Normandie, voici que l’Histoire surgit à nouveau. Voici les Nations et les peuples, hier déchirés par le fracas des armes, unis dans le silence, le souvenir et le recueillement. Voici les combattants et les ennemis d’hier portés ensemble par le même élan, dans la fidélité à la mémoire des hommes, des sacrifices et du sang versé. Voici le vent de la paix, de la réconciliation et de la liberté qui souffle sur l’Europe enfin réunifiée. Lire la suite

Hommage national aux harkis, 25 septembre 2001

Discours de M. Jacques Chirac, Président de la République, à l’occasion de la journée d’hommage national aux Harkis Mesdames et Messieurs les Présidents d’associations, Mesdames et Messieurs, mes chers compatriotes, Permettez-moi de vous dire tout le plaisir et toute la fierté que j’éprouve à vous accueillir dans cette maison, qui est aussi la vôtre et celle de tous les Français. Pour vous, pour moi, pour tous ceux qui ont connu les années tragiques au cours desquelles la France et l’Algérie se sont séparées, la cérémonie d’aujourd’hui est empreinte d’une grande émotion. C’est un rendez-vous avec l’honneur, avec la fierté d’hommes qui se sont battus pour la France et pour les idéaux qu’elle représente. C’est aussi un rendez-vous avec notre histoire. Une histoire mal connue, une histoire douloureuse et souvent déformée. Une histoire qu’il importe aujourd’hui de rappeler aux Français, parce qu’elle exprime la souffrance d’hommes qui ont aimé notre patrie....

Commémoration de la grande rafle des 16 et 17 juillet 1942

Allocution de M. Jacques Chirac, Président de la République, prononcée lors des cérémonies commémorant la grande rafle des 16 et 17 juillet 1942 Monsieur le Maire, Monsieur le Président, Monsieur l’Ambassadeur, Monsieur le Grand Rabbin, Mesdames, Messieurs, Il est, dans la vie d’une nation, des moments qui blessent la mémoire, et l’idée que l’on se fait de son pays. Ces moments, il est difficile de les évoquer, parce que l’on ne sait pas toujours trouver les mots justes pour rappeler l’horreur, pour dire le chagrin de celles et ceux qui ont vécu la tragédie. Celles et ceux qui sont marqués à jamais dans leur âme et dans leur chair par le souvenir de ces journées de larmes et de honte. Il est difficile de les évoquer, aussi, parce que ces heures noires souillent à jamais notre histoire, et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui, la...