Anniversaire du traité de l’Élysée, Versailles, le 22 janvier 2003

Discours de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, devant les députés allemands et français réunis à Versailles

Monsieur le Chancelier, Monsieur le Premier Ministre, Messieurs les Présidents du Bundestag et de l’Assemblée nationale, Mesdames et Messieurs les Ministres, Mesdames et Messieurs les Parlementaires, Mesdames, Messieurs,

Voici l’Allemagne et la France réunies aujourd’hui pour commémorer l’Histoire et pour préparer l’avenir. Ensemble, nous célébrons l’acte par lequel, le 22 janvier 1963, deux hommes d’Etat, deux visionnaires, le Chancelier Adenauer et le Général de Gaulle, ont scellé la réconciliation de nos peuples et les ont engagés dans une communauté de destin au service de la paix.

Aujourd’hui, nous leur rendons hommage. Nous mesurons le chemin parcouru. Et nous voulons, sur leur exemple, aller plus loin dans l’entente de nos deux pays, et ceci au service de l’Europe.

Dans cette histoire de l’Europe, où l’aventure guerrière occupa tant de place, deux grands peuples se sont regardés avec fascination et passion. Ils se sont affrontés jusqu’à l’épuisement. En même temps, leurs cultures se sont nourries l’une de l’autre, dans un étroit et constant rapport de séduction.

Le Général de Gaulle a évoqué les lointaines origines de la relation singulière entre l’Allemagne et la France, ce  » sentiment, écrit-il, de ce que Gaulois et Germains ont entre eux de complémentaire et qui, jadis, féconda la présence de l’Empire romain sur le Rhin, fit la fortune des Francs, glorifia Charlemagne, justifia les relations du roi de France et des princes-électeurs, fit s’enflammer l’Allemagne au brasier de la Révolution, inspira Goethe, Heine, Madame de Staël, Victor Hugo et, en dépit des luttes furieuses qui opposèrent les deux peuples, ne cessa pas de chercher un chemin, à tâtons, dans les ténèbres « .

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