Au Bundestag, Berlin, le 27 juin 2000
Allocution de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, devant le Bundestag
Monsieur le Président du Bundestag, Monsieur le Président Fédéral, Monsieur le Chancelier Fédéral, Mesdames, Messieurs les Parlementaires, et permettez-moi de saluer en particulier les Parlementaires français ici présents.
Merci, Monsieur le Président, pour ce moment fort que ni mes compatriotes ni moi n’oublierons. Merci de m’avoir invité à m’exprimer devant la représentation allemande, ici, dans ce palais qui porte la marque des souffrances de votre pays mais qui, aujourd’hui éclatant de lumière, est l’image de l’Allemagne moderne.
Un demi-siècle durant, plaie béante au coeur de Berlin divisée, abîmée, le Reichstag, jamais reconstruit, demeurait comme le symbole de la douleur et de l’attente de tout un peuple. Comme le symbole d’une Europe déchirée. Et tout naturellement, quand l’Allemagne s’est retrouvée et, à sa suite, notre continent, alors la démocratie allemande s’est réinstallée ici, renouant les fils de l’Histoire, fermant enfin la tragique parenthèse.
Vous l’avez dit, je suis de ceux qui ont toujours espéré et toujours attendu le moment où l’Allemagne retrouverait son unité et sa capitale. C’est dire mon émotion d’être le premier chef d’État étranger à s’adresser, depuis cette tribune, à l’Allemagne tout entière ! L’Allemagne, notre voisin, notre adversaire d’hier, notre compagnon d’aujourd’hui ! L’Allemagne unie ! L’Allemagne chez elle !