Visite d’État du président de l’État d’Israël, le 16 février 2004
Allocution de M. Jacques CHIRAC, Président de la République lors du dîner d’Etat donné en l’honneur du Président de l’Etat d’Israël et de Mme Moshe KATSAV
Monsieur le Président de l’Etat d’Israël, Madame,
C’est un moment particulier, où se mêlent l’émotion, l’amitié et le coeur, et qui nous rassemble ce soir.
Emotion de cette visite en France du Président de l’État d’Israël, un pays dont l’âme et l’histoire sont profondément imprégnées de courage, d’épreuves et d’espérance. Un pays dont la souffrance et la douleur n’ont d’égales que sa légitime aspiration à la paix et son inlassable combat pour sa reconnaissance et la dignité de son peuple.
Amitié de cette rencontre à Paris avec le plus haut représentant d’une nation que des liens si étroits et si anciens unissent au peuple de France. Une nation à laquelle nous relient depuis si longtemps les fils de la culture, de l’esprit et du coeur.
Aussi, permettez-moi de vous souhaiter la plus chaleureuse des bienvenues et de former avec vous les voeux les plus sincères pour que votre séjour marque une étape nouvelle dans la longue et riche histoire d’Israël et de la France.
Dans le coeur des Français, Israël éveille une double résonance : celle de la tragédie et celle du génie créateur.
La tragédie, aucun Français ne peut échapper à sa douloureuse mais indispensable mémoire. J’ai tenu, peu après ma prise de fonctions, à ce que la France assume tout son passé, y compris celui des heures sombres où, reniant son génie et ses idéaux, elle permit que l’irréparable fût commis à l’égard de celles et de ceux qu’elle avait le devoir de protéger.