Toast de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, à l'occasion du dîner de clôture de la XIXe Conférence des chefs État de France et d'Afrique.

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Ouagadougou, Burkina Faso, le jeudi 5 décembre 1996

Monsieur le Président de la République du Burkina-Faso,

Madame et Messieurs les Présidents,

Chefs de gouvernement,

Chefs de délégation,

Je voudrais simplement conclure après que tout ce qui devait être dit l'ait été par ceux qui m'ont précédé à cette tribune.

Je ne ferai qu'une ou deux observations :

La première pour remercier le Président Blaise COMPAORE pour la façon admirable dont notre Sommet a été organisé. Je souhaite qu'il veuille bien transmettre ses sentiments de reconnaissance qui sont ceux de tous les participants à l'ensemble de ses collaborateurs. Et je voudrais dire affectueusement à Madame COMPAORE combien nous apprécions son accueil ce soir.

Ma deuxième observation c'est que nous avons eu, hier et aujourd'hui, un Sommet qui est le plus important en nombre de participants depuis la création de ces Sommets. Pratiquement tous les pays africains étaient présents, quarante cinq environ, marquant, non seulement l'intérêt que chacun peut tirer de la participation à ces travaux, mais marquant surtout la volonté d'union et d'intégration qui existe dans le coeur de tous les responsables africains, et je m'en réjouis.

Aujourd'hui, nous avons eu des échanges de vues qui étaient bien préparés et très sérieux où sur certains sujets, notamment les plus dramatiques -et je pense à la situation dans les Grands Lacs-, qui étaient spontanés, totalement libres d'appréciation et qui ont permis des échanges de vues qui ont, j'en suis sûr, enrichi chacune et chacun d'entre nous.

C'était un bon Sommet où la traditionnelle convivialité africaine le disputait au sérieux de l'analyse et des conclusions.

Enfin, je voudrais faire remarquer qu'au fil des ans, car j'ai effectivement, comme le disait à l'instant Omar BONGO, une certaine expérience de ces Sommets -même si c'est le premier auquel j'assiste en qualité de Chef d'Etat-, au fil des ans je vois, petit à petit, le progrès qui se fait en ce qui concerne la bonne gouvernance, c'est indiscutable. Et par conséquent, malgré les crises, les drames qui, ici ou là, parsèment encore la voie de l'Afrique, nous voyons se renforcer une certaine confiance, sans laquelle naturellement, il ne peut pas y avoir de développement et ces sentiments sont à l'évidence aujourd'hui partagés par la quasi totalité des Chefs d'Etats et de Gouvernement de l'Afrique.

Vous savez, le monde dans son évolution actuelle, avec la globalisation des problèmes que nous connaissons, ne pourra pas poursuivre sa marche s'il est déséquilibré, il ne pourra pas laisser, pour des raisons morales, mais aussi pour des raisons politiques, certains de ses membres au bord de la route.

L'avenir du monde ne se fera pas sans l'Afrique. Chacun doit en prendre conscience et de même que, dans tous les pays aujourd'hui, il y a ce sentiment très fort de la nécessité de la cohésion nationale, et donc de la solidarité, c'est un sentiment de la même nature qui doit imprégner la réflexion de tous les responsables du monde, sentiment de solidarité à l'égard de tous les pays quelque soit leur niveau de développement.

C'est dans cet esprit que le Sommet entre les pays africains et la France, a essayé de s'inscrire. Je souhaite que nous continuions de la façon aussi conviviale que sérieuse à travailler entre nous, entre les nations occidentales et l'ensemble des nations africaines.

Je vous remercie.