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Dossier réalisé à l'occasion du Conseil européen de printemps à Bruxelles les 23 et 24 mars 2006.

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Sommaire :

  1. La délégation officielle.
  2. La nouvelle politique énergétique de l'Union européenne.
  3. Les propositions du memorandum français pour une relance de la politique énergétique européenne.
  4. La recherche et l'innovation.
  5. Les décisions en faveur de la croissance, de l'emploi et de la cohésion sociale.
  6. Les propositions de directives sur les services dans le marché intérieur.
  7. La libre circulation des travailleurs.
  8. Les perspectives financières 2007 / 2013.

Union européenne

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La délégation officielle

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Nouvelle politique énergétique de l'Union européenne.

---Document de travail---

Le Conseil européen prendra des décisions visant à jeter les bases d'une nouvelle politique énergétique européenne. Dès le Sommet informel de Hampton Court, le 27 octobre 2005, la question de l'énergie a été identifiée comme prioritaire. Les répercussions du différend gazier russo-ukrainien sur l'approvisionnement en gaz des Etats membres ont relancé le débat sur la sécurité de l'approvisionnement énergétique de l'Union.

Le Président de la République a, à cette occasion, demandé que soit lancée une réflexion sur le changement climatique et la politique énergétique dans l'ère de l'après-pétrole. L'Europe, avait-il indiqué à Hampton Court, doit relever le défi de la sécurité d'approvisionnement mais aussi réfléchir aux programmes de recherche, à la question de la demande énergétique alors que s'accroît sur la dépendance énergétique de l'Union et la hausse des prix. Il a annoncé la présentation d'un mémorandum, début 2006, sur ces défis qui requièrent une réponse européenne forte et coordonnée.

La France a apporté début janvier sa contribution à la réflexion par la présentation d'un mémorandum " pour une relance de la politique énergétique dans une perspective de développement durable " (voir résumé en annexe). La France rappelle qu'elle souscrit à la définition d'une politique européenne intégrée de l'énergie, qui fixe trois objectifs :

- la sécurité des approvisionnements,
- la prise en compte de l'impact environnemental
- le maintien de la compétitivité des entreprises européennes.

Le mémorandum souligne également la nécessité d'inscrire cette politique dans une perspective de développement durable et dans la perspective de faciliter le recours aux sources d'énergie durable et non émettrices de gaz à effet de serre.

Jusqu'alors les actions européennes se sont développées sous plusieurs angles : le marché intérieur (gaz, électricité), les réseaux transeuropéens (interconnexion et interopérabilité des réseaux), la sécurité de l'approvisionnement et la gestion des stocks pétroliers, l'environnement et l'efficacité énergétique. Le volet externe de cette politique repose quant à lui sur le dialogue avec les pays tiers : au plan bilatéral, l'UE dialogue sur l'énergie avec l'OPEP, avec la Russie, avec l'Ukraine ; au plan multilatéral, elle a négocié un traité de la communauté énergétique de l'Europe du sud-est et les Etats membres sont parties au traité sur la Charte de l'énergie, en vigueur depuis 1998, qui rassemble 51 pays européens et non européens mais que la Russie n'a pas ratifié (un protocole sur le transit est également en cours de négociation).

En réponse à cet appel des Chefs d'Etat et de gouvernement à Hampton Court, la Commission a publié, le 8 mars dernier, un Livre vert sur " une énergie sûre, compétitive et durable pour l'Europe ". Ce Livre vert identifie six domaines d'action pour relancer la politique énergétique européenne :
- l'achèvement du marché intérieur du gaz et de l'électricité pour la croissance et l'emploi ;
- le renforcement de la sécurité d'approvisionnement et la solidarité entre les Etats-membres ;
- la promotion de la sécurité et la compétitivité de l'offre d'énergie grâce à un bouquet énergétique plus durable, plus efficace et plus diversifié ;
- la lutte contre le changement climatique par la promotion de l'efficacité énergétique, les énergies renouvelables et le captage-stockage du CO2 ;
- la mise au point d'un plan stratégique européen des technologies de l'énergie ;
- la définition d'une politique énergétique extérieure cohérente.

Le Conseil européen fera de cette question le sujet central de ses travaux. Il insistera notamment sur :
- l'établissement par chaque Etat membre d'un schéma de prospective énergétique, portant sur la gestion prévisionnelle, à moyen et long terme, de l'offre et de la demande, afin d'identifier au niveau européen les besoins et de disposer d'une approche coordonnée et transparente par chacun des Etats membres ;
- le lancement d'une programmation pluriannuelle des investissements de production, de transport, de réception et de stockage nécessaires, en insistant sur quelques projets prioritaires ;
- la prise en compte par la Commission, dans son évaluation du fonctionnement du marché européen de l'énergie, des critères de sécurité d'approvisionnement et d'impact sur l'environnement ;
- une maîtrise accrue de la demande énergétique dans ses différents usages ;
- une amélioration de l'offre d'énergie pour chaque type d'énergie produite ou importée ;
- de nouveaux efforts de recherche-développement dans le domaine de l'énergie ;
- la contribution de la politique énergétique européenne à la protection de l'environnement et notamment à la lutte contre l'effet de serre.

Le Conseil devra se prononcer pour l'établissement d'une véritable politique énergétique de l'Union et proposer des orientations de procédures et de méthode en ce sens. Le Conseil adoptera ainsi des orientations puis reviendra régulièrement, en 2006 puis chaque année, sur la situation énergétique de l'Europe et les actions à mener.

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Résumé des principales propositions du memorandum français sur la politique énergétique européenne.

En matière de politique énergétique, la France propose :

---Document de travail---

Dans le domaine de la demande d'énergie

Le Mémorandum propose des pistes pour améliorer l'efficacité énergétique dans les principaux usages des énergies primaires, telles que :
Dans le secteur résidentiel et tertiaire (bâtiment et usages domestiques) :

Dans le domaine des transports :

Dans le domaine de l'industrie et de l'agriculture :

Dans le domaine de l'offre d'énergie

Le mémorandum propose que l'UE prenne des mesures tant dans le domaine de la production interne (nucléaire, renouvelables) que des importations.

Concernant ces deux points, le Mémorandum rappelle la nécessité d'un bouquet équilibré entre toutes les formes d'énergie, sans exclure a priori aucune forme d'énergie, et propose, pour les principales filières énergétiques, les pistes d'action suivantes :

Pour le secteur du charbon :

Dans le secteur du pétrole :

En matière de filière technologique :

S'agissant des échanges d'informations

Dans le secteur du gaz naturel :

Dans le secteur du nucléaire :

Tout en rappelant l'importance sur ce sujet du respect du principe de subsidiarité, la France propose les pistes suivantes :

Dans le domaine des énergies renouvelables :

Dans le domaine de la Recherche-Développement dans le domaine de l'énergie

La France soutient la proposition du commissaire PIEBALGS d'un plan stratégique énergie-environnement-recherche. Ceci correspond aux axes de recherche mis en œuvre par l'agence nationale de recherche (ANR) et la nouvelle agence de l'innovation industrielle (AII) françaises (véhicule propre, pile à combustible, captation du CO 2 , etc ···). En distinguant les technologies de l'énergie matures et celles qui offrent des perspectives à plus long terme, le Mémorandum propose plus précisément de :

Le mémorandum recommande enfin une meilleure prise en compte par l'UE de la problématique énergie-climat dans son action internationale et d'aide au développement, en renforçant en particulier cette dimension dans les partenariats extérieurs de l'Union, notamment ceux avec la Russie, la Chine et l'Inde. Elle invite parallèlement l'UE à prendre en compte davantage la croissance économique et les niveaux de développement différents dans la fixation des engagements futurs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, notamment pour les pays en développement, dans le cadre des négociations climatiques internationales.

Dans ses partenariats extérieurs, la France propose que l'UE renforce en particulier sa coopération portant sur :

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La recherche et l'innovation

---Document de travail---

Le Conseil européen se penchera sur le développement des politiques européennes pour la recherche et l'innovation : adoption du 7ème Programme cadre de Recherche et développement technologique européen et financements de la BEI.

Le Conseil européen marquera, d'une part, la nécessité de conclure rapidement le 7ème PCRD, pour lequel la Commission a fait des propositions en insistant sur :
- la création d'un Conseil européen de la Recherche ;
- l'extension de la durée du PCRD de 5 à 7 ans, coïncidant avec les perspectives financières de l'Union pour la période 2007/2013 ;
- l'introduction d'une nouvelle thématique " sécurité ", en liaison avec l'espace ;
- l'introduction d' " Initiatives technologiques communes ", fondées sur le dialogue avec les milieux industriels ;
- l'introduction d'un mécanisme de partage du risque financier favorisant l'accès aux prêts BEI.

La proposition de Programme cadre de recherche " Euratom ", publiée le même jour, est également en forte hausse et se caractérise par une concentration des crédits sur la ligne " fusion ", destinée au financement du projet ITER.

La France souhaite que ces réformes essentielles au développement de la recherche en Europe entrent rapidement en vigueur, sur la base des moyens financiers qui seront prévus pour la période 2007/2013.

Dans le même temps, le Conseil européen insistera, sur la proposition du Président de la République, sur la contribution de la BEI au financement des politiques de recherche. La Commission et la BEI ont proposé un nouvel instrument financier de soutien à l'innovation : il s'agit du partage des risques financiers ("risk sharing finance facility"), qui permettrait de développer les prêts de la BEI aux projets de R&D européens.

Cette facilité de financement, alimentée par le budget de l'Union européenne et par la Banque européenne d'investissement sur ses ressources propres, est susceptible d'avoir un effet de levier de l'ordre de 30 Mds€ sur les investissements publics et privés dans les domaines de la recherche et de l'innovation. Le projet a été approuvé dans son principe par le Conseil européen de décembre 2005. Il reste à définir le montant des prêts, les modalités de financement et le champ d'intervention. La France souhaite une mise en œuvre rapide de ce projet, qui permettra à la BEI de faire davantage de prêts risqués et qui contribuera ainsi au développement de projets.

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Décisions en faveur de la croissance de l'emploi et de la cohésion sociale.

---Document de travail---

Le Conseil européen prendra une série de décisions afin que l'Europe vienne mieux en appui des Etats membres pour la croissance, l'emploi et la cohésion sociale. Cette démarche se situe dans le cadre de la stratégie de Lisbonne et de la volonté, marquée lors du Sommet de Hampton Court, en octobre 2005, de privilégier des décisions concrètes dans les domaines intéressant le plus directement les Européens. Ce Conseil européen devrait être également l'occasion, et c'est une priorité pour la France, de lancer ou de définir une série de projets importants pour l'avenir de l'Europe

Les principales décisions du Conseil européen en la matière, outre la nouvelle politique énergétique porteront sur :

- Le lancement d'un Institut Européen de Technologie, afin que l'Europe soit en mesure de mieux répondre au défi technologique, par la mise en réseau des compétences européennes en matière d'éducation et de recherche pour stimuler l'innovation en Europe, aurait une triple vocation d'enseignement supérieur, de recherche et d'innovation. L'IET regrouperait des institutions de recherche, pourrait délivrer des diplômes et se verrait mettre à disposition des ressources par les entreprises. La Commission envisage un budget d'environ 1 Md d'€ par an, dont 30 à 40 % seraient financés par le budget communautaire. Le Conseil européen demandera à cette fin à la Commission de lui soumettre d'ici au moins de juin 2006 une proposition détaillée sur le fonctionnement de cet Institut.

- Le renforcement de l'effort européen en faveur du financement de la recherche, auquel contribuera le futur budget de l'Union européenne mais qui passe également par la mise en place dans les meilleurs délais, comme l'a proposé le Président de la République à Hampton Court en octobre dernier, d'une facilité de financement de la Banque Européenne d'Investissement d'un montant de 10 Mds€, alimentée tant sur le budget de l'Union européenne que par la Banque européenne d'investissement sur ses ressources propres, et susceptible d'avoir un effet de levier de l'ordre de 30 Mds€ sur les investissements publics et privés dans les domaines clés de la recherche et de l'innovation. Le Conseil européen demandera à la BEI de mettre en place ce dispositif aussi rapidement que possible.

- Le Conseil européen fera le point de la négociation en cours avec le Parlement européen sur le budget 2007/2013 de l'Union européenne pour mettre en œuvre les politiques communes en temps voulu. Il faut d'ailleurs noter qu'en consacrant une augmentation de 36% des financements dédiés aux politiques de mise en œuvre de la stratégie de Lisbonne (éducation, recherche, transports, etc.), l'accord intervenu au Conseil européen de décembre sur le budget de l'Union européenne pour la période 2007-2013 contribuera aux efforts en faveur de la croissance et de l'emploi au service de la cohésion sociale.

C'est dans le cadre des perspectives financières 2007-2013 que nous souhaiterions un effort soutenu en faveur des bourses Erasmus et Leonardo, qui visent à favoriser la mobilité des jeunes étudiants et des jeunes travailleurs européens sur notre continent. Ce serait une décision importante qui contribuerait à améliorer la formation et l'accès à l'emploi des jeunes européens.


- Le Conseil européen précisera également les contours du Fonds d'ajustement à la mondialisation qui permettra à l'Union européenne de faire preuve d'une plus grande réactivité aux chocs économiques et sociaux et de mieux soutenir les entreprises et les travailleurs européens confrontés aux restructurations économiques et industrielles, en intervenant au soutien à la formation et au retour à l'emploi des salariés.


- Le Conseil européen prendra une série de décisions en faveur des PME : prise en compte de leurs spécificités dans les études d'impact accompagnant les actes législatifs européens ; assouplissement des règles concernant les aides publiques nationales ; facilités d'accès aux financements communautaires notamment le Programme Commun de Recherche et de Développement.


- Le Conseil européen adoptera enfin un Pacte européen pour l'égalité des femmes et des hommes, projet initié par la Suède, l'Espagne, la République tchèque, la Finlande, le Danemark et la France. Cette initiative vise à favoriser une plus grande égalité entre les femmes et les hommes au sein de l'Union européenne, tout particulièrement dans le domaine de l'emploi, en permettant notamment de mieux concilier vie professionnelle et vie familiale.


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Proposition de directive sur les services dans le marché intérieur.

---Document de travail---


Le Conseil européen adoptera des conclusions de procédure avant que la Commission européenne ne présente une nouvelle proposition de directive, révisée, au début du mois d'avril. La France souhaite que le nouveau texte reprenne le plus largement possible le vote du Parlement européen.

Le Conseil européen du 23 mars 2005, avait, notamment à la demande de la France, demandé la remise à plat de la directive sur les services dans le marché intérieur. Les chefs d'Etat et de Gouvernement avaient alors pris acte des graves difficultés soulevées par le texte. Ils avaient unanimement insisté sur la nécessité de préserver le modèle social européen et considéré que la rédaction du projet de directive tel que proposé par la Commission ne répondait pas pleinement à ces exigences. Ils avaient alors demandé que tous les efforts soient entrepris dans le cadre du processus législatif européen pour dégager un large consensus sur cette question.

Le Parlement européen a adopté le 16 février 2006, en première lecture et à une large majorité, une version profondément modifiée de la proposition de directive sur les services. Les grandes lignes de cette réorientation décisive sont les suivantes :


- la pleine préservation du droit social français par l'exclusion du droit du travail du champ d'application de la directive ;

- la prise en compte de la grande sensibilité de certains services, en particulier au travers de la réduction importante du champ d'application de la directive et notamment l'exclusion des services publics, des services sociaux, de la santé et de l'audiovisuel ;

- la suppression du principe du pays d'origine au profit d'un principe affirmant la liberté de prestation de services dans la droite ligne de la jurisprudence traditionnelle de la Cour de Justice des Communautés Européennes sur la reconnaissance mutuelle et permettant le respect des garanties offertes par les droits nationaux.

Ce texte révisé permet à la fois un meilleur fonctionnement du marché intérieur des services et le maintien des garanties indispensables pour le droit du travail, les secteurs les plus sensibles et la conduite des politiques publiques dans les Etats membres.

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Libre circulation des travailleurs.

---Document de travail---

Le Conseil européen prendra note du rapport de la Commission sur le fonctionnement des mesures transitoires et rappellera que les Etats membres doivent notifier, avant le 1er mai, une prolongation de la période transitoire, si tel est leur choix. Il reviendra à chaque Etat membre, et notamment à la France, de prendre librement la décision le concernant avant le 1er mai 2006.

Ces mesures transitoires, inscrites dans le Traité d'adhésion et appliquées par tous les anciens Etats membres à l'exception du Royaume Uni, l'Irlande et la Suède, limitent la libre circulation des salariés de 8 des 10 nouveaux Etats membres (sauf Chypre et Malte) en permettant l'application des restrictions d'accès au marché du travail. En France, cela consiste en un système d'autorisation de travail avec opposition de la demande d'emploi à la situation du marché du travail.

La période transitoire s'étend potentiellement jusqu'à 2011. Elle est découpée en trois périodes de 2+3+2 ans. Conformément au Traité d'adhésion, la Commission européenne a présenté le 8 février un rapport sur les mesures adoptées par les anciens Etats membres pour limiter l'accès des salaires des nouveaux Etats membres à leurs marchés du travail. Ce rapport a une tonalité générale qui encourage les anciens Etats membres à ouvrir leurs marchés du travail :


- La Commission rappelle le contexte juridique qui a fait de la libre circulation des travailleurs un des droits fondamentaux de l'Union européenne, droit auquel le Traité d'adhésion de 2003 avait accordé une dérogation temporaire. Elle se réfère à l'engagement pris par les Etats membres à l'occasion de la signature du Traité d'adhésion d'instaurer la liberté de circulation le plus tôt possible.

- Le rapport suggère que les mesures transitoires n'ont pas eu d'effets directs sur les flux de travailleurs venant des nouveaux Etats membres. Il constate que l'afflux des migrants est déterminé par l'offre et la demande sur les marchés du travail et non pas par les mesures transitoires.

- La Commission conclut globalement à des conséquences positives de la migration des travailleurs des nouveaux Etats membres vers l'EU-15. Cette migration aurait eu comme effet la satisfaction de besoins de main-d'œuvre dans certains secteurs comme la construction et l'hôtellerie et l'augmentation du capital humain dans les pays d'accueil, grâce à l'afflux des travailleurs qualifiés. La Commission estime également qu'il n'y aurait pas d'effets de substitution sur le marché du travail des anciens Etats membres.

- Enfin, la Commission constate des mouvements migratoires relativement faibles dans les trois ans qui ont précédé l'adhésion et l'année qui l'a suivie. Elle estime que ces mouvements ne devraient pas augmenter car la situation de l'emploi dans la plupart des nouveaux Etats membres s'améliore.

Depuis la publication du rapport de la Commission et en vue de l'échéance du 1er mai 2006, l'Espagne, la Finlande et le Portugal ont annoncé leur intention de rejoindre le Royaume Uni, l'Irlande et la Suède en ouvrant complètement leurs marchés du travail. L'Allemagne et l'Autriche ont déjà fait savoir qu'elles maintiendront leurs régimes restrictifs durant les trois prochaines années et probablement même jusqu'à la fin de la période transitoire (mais les salariés des nouveaux Etats membres présents dans ces deux pays sont en réalité nombreux). La Belgique a annoncé la prolongation de la période dérogatoire avec une éventuelle ouverture partielle de certains secteurs, les Pays-Bas penchent pour une ouverture complète mais n'ont pas encore arrêté une position officielle. L'Italie, qui applique un système des quotas largement sous-utilisés, ne s'est pas encore exprimée.

Pour la France, à l'issue d'un comité interministériel qui s'est tenu le 13 mars 2006, le principe d'une levée progressive et maîtrisée des restrictions à la libre circulation des salariés en provenance des nouveaux Etats membres a été décidé. Cette ouverture du marché du travail, dont les détails sont encore à arrêter, sera réalisée par métiers, en priorité ceux qui connaissent des tensions au niveau du recrutement.

Les autorités françaises poursuivront, d'ici le 1er mai 2006, la discussion avec les partenaires sociaux sur la liste des métiers à ouvrir aux ressortissants des nouveaux Etats membres.

Lors d'une première concertation en réunion du Comité du dialogue social sur la question de la suite des mesures transitoires en France, les syndicats se sont majoritairement exprimés en faveur d'une ouverture complète. La position des représentants du patronat est aussi favorable à une ouverture du marché du travail permettant de mettre un terme au déficit de main d'œuvre dans certains secteurs.

La question de l'ouverture du marché du travail ne peut pas être découplée du renforcement de la problématique de la lutte contre le travail illégal. Nous avons fait part aux nouveaux Etats membres de notre souhait de conclure des arrangements bilatéraux en la matière avant le 1er mai 2006.

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Perspectives financières 2007-2013

---Document de travail---

Depuis l'accord intervenu au Conseil européen de décembre sur le budget de l'Union européenne 2007-2013 qui garantit sur la durée le financement des politiques communes, des discussions se sont engagées entre la Commission, le Conseil et le Parlement européen afin de dégager un accord inter-institutionnel. Le Conseil européen se limitera donc à une présentation de l'état des discussions sur le sujet.

L'accord intervenu en décembre prévoit en particulier une augmentation de 36% des financements pour la recherche, éducation, transports, et de 80% des fonds alloués aux politiques de sécurité, de liberté et de justice. Il a ainsi vocation à répondre aux attentes des citoyens européens en matière de croissance, d'emploi et de sécurité.

C'est également un budget de solidarité, principe au cœur de la construction européenne. Solidarité à l'égard des agriculteurs européens, en assurant le financement de la réforme de la politique agricole commune intervenue en 2003. Solidarité aussi à l'égard des nouveaux Etats membres, en contribuant avec la politique de cohésion au processus de rattrapage économique et social engagé chez ces partenaires. Solidarité à l'égard de toutes les régions européennes, l'Union demeurant un acteur important de leur développement. Solidarité avec le monde à travers des financements conséquents pour l'action de l'Europe dans le monde.

Cet accord a enfin amorcé une réforme profonde et durable des modalités de financement du budget de l'Union européenne, en garantissant que chaque Etat membre prenne sa juste part du financement de l'Europe élargie, notamment à travers une profonde réforme de la compensation britannique.

Depuis le Conseil européen de décembre, des discussions sont engagées entre la Commission, le Conseil et le Parlement européen en vue de définir les modalités de mise en œuvre de ces perspectives financières 2007-2013, qui seront formalisées par un nouvel accord inter-institutionnel. Le présent Conseil européen devrait prendre acte du déroulement de ces discussions, qui vont se poursuivre.

La France souhaite que les discussions engagées avec le Parlement européen aboutissent sur la base des équilibres de l'accord de décembre 2005 afin de permettre la mise en œuvre en temps voulu des politiques communes de l'Union.

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MARS 2006