La France, ancienne puissance mandataire, entretient traditionnellement avec le Liban des relations privilégiées. La relance de notre action diplomatique, entreprise depuis quelques années, s'est traduite par une intensification des rencontres de haut niveau, illustrée par trois visites du Président de la République (avril 1996, octobre 1996 et mai 1998) et des échanges ministériels.
Le Ministre des Affaires étrangères s'est rendu à Beyrouth le 5 juillet 2002.
D'importantes échéances bilatérales ont jalonné l'année 2001, notamment la tenue de Paris I, conférence internationale de soutien financier au Liban, le 27 février, et la visite d'Etat du Président Lahoud, fin mai.
Le contexte international issu des attentats du 11 septembre aux Etats-Unis a conduit au report à octobre 2002 du sommet de la Francophonie.
Depuis dix ans, la France contribue activement à la reconstruction du Liban. Outre les accords d'apurement des arriérés de paiements signés en 1992, des mesures financières de soutien à la reconstruction du pays ont été décidées en 1995. Cinq protocoles financiers ont été conclus pour un montant total de 200 Meuros, dont 80% ont été engagés. L'aide française s'est portée sur des secteurs stratégiques comme l'eau (94 Meuros), l'électricité (37 Meuros), l'aviation civile (15,7 Meuros) mais aussi sur une assistance à la remise à niveau des services de l'Etat, comme le ministère des Finances dont 2 300 agents ont suivi un stage à l'Institut des Finances à Beyrouth, organisme créé en coopération avec le ministère français de l'économie et des finances.
Depuis la fin du conflit, le total des échanges franco-libanais a plus que triplé, atteignant 619 Meuros pour les exportations françaises vers le Liban et 33 Meuros d'importations françaises en 2001. Ainsi, après une diminution sensible en 1998 et 1999, les échanges commerciaux ont retrouvé de la vigueur, les exportations françaises ayant augmenté de 7,8%, dopées par la baisse des droits de douane et l'effet d'anticipation sur l'introduction de la TVA. Le Liban représentait en 2001 notre 14ème excédent commercial et notre 3ème excédent au Proche et au Moyen Orient après les Emirats Arabes Unis et l'Egypte. La France y dispose de la deuxième part de marché (8,5%) derrière l'Italie, premier partenaire commercial traditionnel du Liban.
Avec près d'une centaine d'implantations, principalement concentrées dans le domaine des services, la France est aujourd'hui le premier investisseur étranger au Liban. Les établissements bancaires, financiers et d'assurance constituent le noyau dur de la présence française. France Telecom, à travers son réseau de téléphonie mobile (250 000 abonnés), est le principal investisseur français (270 Meuros), même si ses positions sont actuellement menacées dans le cadre du programme de privatisation de la téléphonie mobile. Il est suivi par TOTAL (15,24 Meuros), premier distributeur de carburant dans le pays. D'autres grands groupes sont bien implantés, soit industriellement (Air liquide, Alcatel câbles, Lafarge, Colas), soit commercialement (L'Oréal, AXA, AGF).
Cette présence est doublée par de nombreuses PMI/PME actives dans les secteurs en développement. Le nombre de franchisés libanais d'entreprises françaises progresse rapidement dans le domaine des biens et services mais aussi dans la distribution (BHV, Monoprix).
La France est le pays qui a remporté le plus grand nombre de grands contrats liés à la reconstruction (1,07 Md euros depuis 1992), que ce soit dans le domaine du BTP avec la façade maritime du centre ville de Beyrouth (Bouygues), dans le domaine de la remise en état du système électrique (EDF), dans celui des télécommunications ou de l'eau (Vivendi, Suez-Lyonnaise des eaux, Bouygues). Les difficultés budgétaires entraînent cependant un ralentissement des projets de reconstruction et donc une raréfaction des grands contrats.
Un accord de coopération culturelle, scientifique et technique a été signé, le 14 octobre 1993, pour rénover et renforcer la coopération franco-libanaise. Le budget de coopération avec le Liban est le plus important de la région (5,98 Meuros en 2002, auxquels s'ajoutent près de 5 Meuros pour l'action de l'AEFE). Le Liban a également bénéficié de 1,91 Meuros en 2000 et de 1,52 Meuros en 2001 au titre du Fonds de Solidarité Prioritaire).
La présence culturelle de la France au Liban est prépondérante mais elle est notamment confrontée au défi du développement rapide de la langue anglaise résultant notamment de sa diffusion dans les médias et dans les milieux d'affaires.
La consolidation de la présence culturelle, linguistique, scientifique et technique française s'ordonne autour des objectifs suivants :
- renforcer l'enseignement du français dans le système éducatif. Des efforts sont entrepris pour reconstituer les équipes pédagogiques, mettre en place une réforme du système pédagogique francophone à travers la refonte des programmes et des manuels d'enseignement.
- renforcer le dispositif des 6 établissements conventionnés (12 000 élèves) et des 16 établissements homologués (37 000 élèves).
- développer un pôle universitaire francophone à vocation régionale :
- assurer notre présence dans le secteur audiovisuel. Le nombre d'émissions francophones est faible (20% du temps d'antenne) et ne correspond pas au niveau de francophonie de la population. L'avenir de Télé-Liban (privatisation? maintien dans le secteur public?) aura des répercussions sur Canal 9, la chaîne francophone de la télévision libanaise.
- apporter notre appui à la restructuration de l'administration libanaise. La coopération avec le Ministère des Finances est déjà engagée, notamment avec la mise en place d'un centre de formation du personnel de ce ministère. De plus, la France à apporté son soutien à la création d'un Institut d'Administration Publique dont l'ENA est le partenaire principal.
Dans le domaine de l'archéologie et des sciences sociales, la présence au Liban est également relayée par deux instituts: l'Institut Français d'Archéologie au Proche-Orient (IFAPO) et le Centre de Recherche sur le Moyen Orient Contemporain (CERMOC). Ces instituts vont être réunis avec l'Institut Français d'études arabes de Damas (IFEAD) au sein de l'Institut Français du Proche Orient.
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