La ville de Beyrouth.

La ville de Beyrouth :

La situation de Beyrouth, carrefour entre l'Orient et l'Occident, lui a très tôt permis de devenir une importante cité portuaire au commerce florissant. Centre financier et bancaire et place de libre échange de devises, Beyrouth est un très important centre d'activités commerciales, de construction et d'import-export. Le port de Beyrouth est l'un des plus grands de la Méditerranée orientale.

La population libanaise est inégalement répartie dans le pays : elle est concentrée principalement sur la côte et sur les versants occidentaux du Mont-Liban. Si l'on considère Beyrouth et le Mont-Liban comme une entité géographique, plus de 50% de la population y sont concentrés. Beyrouth comprend ainsi plus d'1,5 million d'habitants, si l'on inclut la grande banlieue de Beyrouth.

Beyrouth dans l'histoire :

Beyrouth se trouve sur un site dont le peuplement remonte à plus de 5 000 ans. Initialement nommée Béryte, elle connut ensuite l'occupation arabo-musulmane, avant de tomber aux mains des Croisés, puis des Mamelouks.

Ce n'est qu'à partir du dix-neuvième siècle que Beyrouth connut son véritable essor, la population de la ville suivant alors une croissance exponentielle. Au début du siècle, la ville compte 6 000 habitants, 60 000 en 1860, 120 000 en 1920, 500 000 en 1950 (avec la banlieue), 1 million en 1970, 1,5 million depuis la fin de la guerre.

Durant la seconde moitié du dix-neuvième siècle, les Ottomans érigent le Grand Sérail et l'Hôpital turc sur l'emplacement de l'acropole de la ville romaine. Le Grand Sérail servira, pendant la période du mandat, de siège du Haut Commissariat français.

Au lendemain de la Première Guerre Mondiale et jusqu'à l'indépendance en 1943, Beyrouth est sous mandat français. Le vieux centre est alors démoli et remplacé par un réseau radial convergeant vers la Place de l'Etoile. Une architecture mauresque, inspirée des colonies françaises nord-africaines, donne un caractère particulier à ce centre de la ville où se sont alors installés banques étrangères et bureaux, symboles de l'influence occidentale.

Beyrouth a été bouleversée dans son organisation par la guerre qui a sévi de 1975 à 1990. La ville a alors été divisée en deux zones, séparées par une ligne de démarcation Est-Ouest passant par la rue de Damas et la place des Martyrs. Le Musée national faisait office de point de passage. Le centre-ville et les souks ont été presque entièrement anéantis : zone de mixité communautaire et sociale, ces espaces ont été la première cible des bombardements.

L'organisation municipale de Beyrouth :

L'organisation municipale de Beyrouth repose sur deux institutions : la municipalité et le mohafazat ou caza (circonscription) de Beyrouth. La loi répartit les pouvoirs entre le Conseil municipal, assemblée de notables élus, et le Mohafez qui administre la ville et cumule la représentation de l'Etat et la direction des services et du personnel de la municipalité. Le Conseil municipal légifère, détermine le budget, définit les grandes lignes : il est l'assemblée législative de la ville tandis que le Mohafez en est l'exécutif.

La municipalité dispose de ses propres services techniques, mais le Conseil exécutif des grands projets de la ville de Beyrouth (CEGPVB) intervient pour les grands travaux d'infrastructure et d'équipement.

Pour entreprendre la reconstruction du centre-ville, au lendemain de la guerre, le gouvernement a exproprié les ayants-droit et a fait appel à des financements nationaux et internationaux. C'est le groupement Solidere qui exécute pour le compte de la municipalité les travaux de voirie et d'infrastructures du centre-ville de Beyrouth.

Profil socio-confessionnel de Beyrouth :

Au début des années 1970, Beyrouth était déjà une ville nettement différenciée au plan spatial, avec des quartiers socialement marqués. La partie située à l'Ouest de la ville était considérée comme étant la plus riche, mais aussi la plus cosmopolite, mêlant Musulmans, Chrétiens et population étrangère. La proportion de Chrétiens était plus réduite au centre et celle des Musulmans l'était encore plus à l'Est de cet espace.

La physionomie générale et humaine de la ville a subi de nombreuses transformations avec la guerre : quartiers désertés, logements occupés par des réfugiés, vagues de déplacement de population ou émigration volontaire. Une nette différenciation, désormais quelque peu en voie d'atténuation, est apparue entre la zone Ouest à dominante musulmane et la zone Est à dominante chrétienne, séparées par la rue de Damas, érigée pendant la guerre en " ligne de démarcation ".

La reconstruction du centre-ville :

Le centre-ville de Beyrouth est un lieu à maints égards symbolique : avant la guerre, il concentrait la majeure partie des activités de la capitale. Il était de plus le lieu de rencontre des Libanais de toutes confessions et de toutes conditions sociales. La destruction du centre-ville, dès le début de la guerre, visait à ruiner cette unité, la ligne de démarcation venant souligner l'existence de deux entités distinctes.

La reconstruction du centre-ville est ainsi apparue comme une nécessité, à la fin du conflit, de sorte que Beyrouth puisse retrouver son unité. Plusieurs plans de reconstruction du centre-ville ont été proposés. C'est le projet de Dar al-Handassah qui a été retenu. Il prévoit le recours à des promoteurs privés. Pour mener à bien la reconstruction, à l'initiative de M. Rafic Hariri, une société foncière anonyme ( " la Société libanaise pour le développement et la reconstruction du centre-ville " - Solidère) a ainsi été créée en 1991, après adoption d'une loi par le Parlement libanais. Solidere regroupe les ayants-droit ainsi que les investisseurs qui, par leurs contributions, rendent possible la réalisation du projet (travaux d'infrastructures notamment). Ce choix a été motivé par la volonté d'assurer l'unité et l'homogénéité de la reconstruction du centre-ville. Il s'agit de faire de ce quartier une vitrine de la reconstruction du Liban d'après-guerre.

A l'occasion de la reconstruction du centre-ville, des fouilles archéologiques ont été entreprises et ont révélé d'importants vestiges de l'époque romaine. Une partie du patrimoine mis à jour a fait l'objet d'une mise en valeur (thermes romains devant le Grand Sérail, espace d'exposition à ciel ouvert à côté de la cathédrale Saint-Georges des Maronites).

En raison du contexte régional et économique local, seule une partie du projet de Solidere a été mise en œuvre. Solidere doit notamment exploiter les terrains gagnés sur la mer. Seul le BIEL a été jusqu'à présent construit dans cette zone, protégée par une digue construite par Bouygues et dans laquelle doivent être aménagés des jardins publics et des résidences. Par ailleurs, la restauration des souks de Beyrouth n'est pas achevée.

Les efforts de reconstruction se sont ainsi concentrés dans le centre. Dans les autres quartiers de Beyrouth, la reconstruction a été laissée à l'initiative privée et à la charge des particuliers. De ce fait, il n'y a pas d'unité dans la reconstruction et un bâtiment des plus modernes peut côtoyer une maison en ruines. Certains problèmes (banlieue Sud) n'ont par ailleurs pas encore trouvé de solution.





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