Dossier :visite d'Etat en République populaire de Chine

Drapeau

Dossier réalisé à l'occasion de la visite d'Etat en République populaire de Chine du Président de la République, du 25 au 28 octobre 2006.

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Dossier en deux parties : 1. Présentation - 2. Les relations bilatérales franco-chinoises


Sommaire :

  1. Fiche signalétique (octobre 2006)
  2. Chine - Aperçu historique.
  3. L'organisation du pouvoir en Chine.
  4. M. HU Jintao, Secrétaire général du Parti communiste chinois, Président de la République Populaire de Chine.
  5. M. WEN Jiabao, Premier ministre.
  6. M. XU Zhihong, Président de l'uniVersité de Pékin (Beida).
  7. Mme LIU Yongqing, épouse du Président HU Jintao.
  8. Les lieux du pouvoir chinois.
  9. Pékin.
  10. L'université de Pékin.
  11. La province du Hubei.
  12. La ville de Wuhan.
  13. La circonscription consulaire de Wuhan.
  14. Xi'an.
  15. Visites à Xi'an.

Carte Brésil

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Fiche signalétique (octobre 2006) :

1. Organisation politique :

Nature de l'Etat : République Populaire
Nature du régime : régime socialiste et parti unique
Chef de l'Etat et titre : HU Jintao, Président de la République (mars 2003)
Premier Ministre : WEN Jiabao (mars 2003)
Ministre des Affaires Etrangères : LI Zhaoxing (mars 2003)
Composition du Parlement : système unicaméral. L'Assemblée nationale populaire (A.N.P.) est composée de 2970 délégués élus par les provinces, municipalités, régions autonomes, régions administratives spéciales et l'armée, pour un mandat de cinq ans.
Effectifs des Forces armées : 2,3 millions d'hommes (terre, air, mer et forces stratégiques)

2. Économie:

Principaux indicateurs économiques
Monnaie Renminbi (RMB)
Taux de change 1 USD = 7,93 RMB (septembre 2006)
PIB (Mds USD) 1159* (2001), 1237* (2002), 1350* (2003), 1933 (2004), 2122 (2005)
PIB/hab 1487 USD (2004)
Taux de croissance du PIB 7,3%* (2001); 8%* (2002) ; 10% (2003) ; 10,1% (2004), 9,9% (2005)
Balance courante (Mds USD) 17,4 (2001); 35,4 (2002); 45,9 (2003) ; 68,7 (2004), 155,5 (2005)
Inflation (Indice Prix consom.) 0,7% (2001); -0,8%(2002); 1,2% (2003) ; 3,9% (2004), 1,8% (2005)
Taux de chômage officiel (Urbain) 3,6% (2001), 4% (2002) ; 4,3% (2003) ; 4,2% (2004), 4,3% (2005)
Dette extérieure 267,46 milliards USD (2005)
Réserves en devises (Mds USD) 212 (2001) ; 286 (2002) ; 384 (2003) ; 610 (2004) ; 954,5 (septembre 2006)

* Les chiffres post-réévaluation du PIB pour ces années ne sont pas disponibles.
Sources : statistiques chinoises

Part des principaux secteurs d'activités dans le PIB :
- Agriculture : 13,1%
- Industrie : 46,2%
- Services : 40,7%

Balance commerciale
En milliards d'USD 2001 2002 2003 2004 2005
Exportations vers le reste du monde 266,2 325,6 438,3 593,4 762
Importations en provenance du reste du monde 243,6 295,2 412,8 561,4 660
Solde commercial 22,6 30,4 25,5 32 102

Source : statistiques chinoises

Principaux postes du commerce extérieur (2004):

  • Exportations : textile, habillement, jouets, matériel électrique
    et électronique, acier
  • Importations : fibres textiles, biens d'équipement, aéronefs,
    matières premières, pétrole
    Principaux partenaires commerciaux (2004) :
  • Clients : Etats-Unis (1er), Union Européenne (2e), Hong Kong (3e),
    Japon (4e)
  • Fournisseurs : Japon (1er), Union Européenne (2e), Taiwan (3e),
    Corée du Sud (4e), Etats-Unis (5e)

Principaux investisseurs étrangers (2004) : Hong Kong (1er), Japon (2e), Etats-Unis (3e).

Source : statistiques chinoises


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Chine - Aperçu historique :

L'histoire de la Chine est une succession de périodes d'unification et de division. Elle a connu très tôt, dès le IIème siècle av. JC, l'expérience d'un Etat centralisé qui s'appuiera plus tard sur une classe de lettrés-fonctionnaires recrutés en raison de leurs talents et non de leur naissance. Les dynasties qui se succèdent sont en général fondées par des chefs de révoltes paysannes. Après une période brillante marquée par une ouverture sur l'extérieur, un rayonnement intellectuel et artistique, des conquêtes territoriales, elles se sclérosent, se ferment et tombent sous les coups de nouvelles jacqueries. Si la Chine a su assimiler deux dynasties étrangères, l'irruption des Occidentaux au XIXème siècle constitue un véritable traumatisme qui nourrit toujours le nationalisme populaire et l'ambition de ses dirigeants de faire de la Chine une nation forte, prospère, et assumant pleinement ses responsabilités sur la scène internationale.


1 - La Chine ancienne et impériale :

La dynastie des SHANG (1766-1122 av. JC) marque l'émergence d'une civilisation chinoise originale. Apparue dans la boucle du Fleuve jaune, elle est marquée par la fonte du bronze et l'apparition de l'écriture idéographique, toujours en vigueur aujourd'hui. Affaiblis par les guerres avec les populations non sinisées, les SHANG s'effacent au profit des ZHOU (1122-221 av. JC), dont la puissance décline devant la montée en puissance de royaumes périphériques. La lutte pour l'hégémonie culmine durant la période des " Royaumes Combattants " (481-221 av. JC), marquée par l'essor de la pensée politique. Dans un contexte de guerres permanentes, les philosophes se font conseillers des princes. Confucius, qui fonde sa morale sur le respect des rites et la piété filiale au service de l'équilibre social influencera considérablement la pensée chinoise. Les légistes, eux, prônent l'efficacité politique, à la manière d'un Machiavel. Quant aux taoïstes, ils préfèrent se retirer de ce monde de chaos par la recherche de la quiétude spirituelle.

Qin Shihuangdi, le premier empereur, unifie les différents royaumes en 221 av. JC et met en place les fondements de l'Etat centralisé. Toutefois, sa brutalité lui aliène la population et les puissants, et sa dynastie ne survit que quelques années à sa mort. Qin Shihuangdi restera dans l'histoire de Chine la figure du despote " totalitaire ", dont MAO Zedong n'hésitera pas, vingt-deux siècles plus tard, à se réclamer.
La dynastie des HAN (206 av. JC - 220 ap. JC) ramène l'ordre et étend l'empire de la Corée à la péninsule indochinoise et à l'Asie centrale. Avec la réhabilitation du confucianisme, une vie intellectuelle et artistique intense se développe, mais l'immobilisme politique et économique entraînent une dégradation du sort des masses paysannes. La révolte des Turbans Jaunes en 184 finit par emporter le pouvoir central.

La Chine est alors divisée en " Trois royaumes " et pendant quatre siècles, elle est en proie aux luttes intestines et aux invasions barbares. Les SUI (589-618) mettent fin à cette instabilité et voient l'introduction du bouddhisme à partir de l'Inde.

Les TANG (618-907) jettent les bases d'une des plus brillantes périodes de l'histoire, avec une prospérité fondée sur une réforme agraire, la généralisation de la monnaie et le développement du commerce. La capitale Chang'an, est la plus grande ville de l'humanité de l'époque. La poésie, la peinture et la calligraphie connaissent un véritable âge d'or . Les Tang repoussent les Turcs sur les marches de l'Ouest, mais l'agitation entretenue par des chefs militaires et les jacqueries provoquent l'effondrement des Tang.
L'empire retrouve son unité, après un demi-siècle d'anarchie, avec la dynastie des SONG (960-1280), qui s'installe à Kaifeng. La Chine connaît une ouverture sur le monde qui favorise le développement d'une grande civilisation urbaine et d'une véritable culture scientifique. L'armée est toutefois négligée et les Song doivent se replier au sud, à Hangzhou, devant l'avancée de royaumes du nord.

Les Song sont définitivement balayés par Kubilay, petit-fils de Gengis Khan, qui fonde la dynastie mongole des YUAN (1280-1368). La capitale est installée à Pékin et accueille des voyageurs européens, comme Marco Polo. Les Yuan, bien que non chinois, se coulent dans le modèle politique et culturel de leur conquête. Toutefois, peu habitués à la gestion d'un Etat central et devant se reposer entièrement sur un système administratif qui leur est hostile, les Yuan tombent sous les coups de la révoltes des Turbans rouges.

Le chef paysan des Turbans rouges fonde la dynastie des MING (1368-1644), qui connaît son apogée sous le règne de Yongle (1403-1424). La Chine est alors ouverte sur le monde. Les échanges économiques avec l'Europe s'intensifient (porcelaine, céramique, soie), des missionnaires (Mateo Ricci) apportent à la Cour leurs connaissances en mathématiques et en astrologie. L'eunuque ZHENG He conduit plusieurs expéditions maritimes en Asie du Sud-est et dans l'Océan indien. Les Portugais sont autorisés à s'installer à Macao en 1553. L'emprise des eunuques sur l'empereur fragilise toutefois le pouvoir politique. Profitant du désordre et des révoltes paysannes, les Mandchous, venus du nord, s'emparent de Pékin en 1644.

Les Mandchous fondent la dynastie des QING (1644-1911) qui donnera à la Chine deux grands empereurs, Kangxi (1662-1722) et Qianlong (1736-1796). La Mongolie est placée sous protectorat, Taiwan est annexée, et les Qing imposent leur contrôle sur le Tibet. Après les règnes de ces souverains énergiques, la dynastie se sclérose et la Chine se referme. A partir du 1er tiers du XIXème siècle, elle est confrontée à l'agitation intérieure et, plus grave, aux appétits des puissances occidentales, qui lui seront fatals.


2 - La chute de l'empire et les débuts de la République :

Au XIXème siècle, les " puissances " se partagent la chine en zones d'influence commerciale . Cette période est toujours considéré comme le symbole d'une profonde humiliation de la Chine face à l'Occident. Pour résorber leur déficit commercial, les Britanniques imposent le commerce de l'opium auquel la Chine tente de s'opposer. A la faveur des " guerres de l'opium ", les occidentaux se dotent de privilèges d'extraterritorialité, les concessions. Face au défi mortel imposé par les " barbares ", une intelligentsia moderniste émerge et prône une refondation du système intellectuel et politique de la Chine sur le modèle occidental. Toutefois, la tentative de réforme institutionnelle (les " cent jours ", 1898) est brisée par l'impératrice douairière Cixi. Prise entre l'étau des puissances occidentales et du Japon et les révoltes nationalistes, sourde aux évolutions du monde et incapable de se réformer, la dynastie des Qing emporte l'empire dans sa chute en 1911.

SUN Yat-sen, fondateur du parti nationaliste (Kuomintang) est élu président de la République le 1er janvier 1912, mais le pays échappe bientôt à son autorité. La Chine est morcelée entre des " seigneurs de la guerre " qui se taillent des enclaves qu'ils mettent en coupe réglée. A la mort de SUN Yat-Sen en 1925, CHANG Kai-shek, général autoritaire formé aux méthodes bolcheviques lui succède. Il parvient à rallier ou éliminer les seigneurs de la guerre et installe sa capitale à Nankin.

Le parti communiste chinois (PCC) est fondé en 1921 à Shanghai, dans la concession française. Le PCC tente d'abord de s'implanter dans les grandes villes, mais l'échec de cette stratégie après 1927 permet à MAO Zedong de s'affirmer. Comprenant que les campagnes sont la clef du pouvoir dans une Chine où le prolétariat urbain demeure très minoritaire, Mao fonde un soviet au Jiangxi en 1931 et rallie peu à peu de nombreux partisans. La 1ère guerre civile entre nationalistes et communistes, de 1927 à 1937, est marquée par l'épisode de la Longue Marche (1934-1935), qui voit les communistes se réfugier au Shaanxi, dans le nord ouest du pays.

La progression du Japon à partir du nord-est de la Chine depuis 1931, puis la guerre d'invasion déclenchée en 1937 contraignent nationalistes et communistes à s'allier pour la survie du pays, mais la défaite du Japon en 1945 relance la guerre civile. L'armée nationaliste, bien équipée mais très mal commandée recule, tandis que la population est lasse de l'inflation et de la corruption de l'administration. Les communistes mettent en place des réformes drastiques dans les zones qu'ils " libèrent " progressivement et s'attirent le soutien de la population. MAO Zedong proclame la République populaire de Chine le 1er octobre 1949 à Pékin, tandis que CHANG Kai-shek se réfugie à Taiwan en décembre 1949.


3 - La République populaire de Chine :

De 1949 à 1956, le PCC s'attelle à la reconstruction d'une Chine dévastée, sur le modèle soviétique et avec l'aide de Moscou. La priorité est donnée à l'industrie lourde tandis que dans les campagnes, la réforme agraire permet de redistribuer la terre aux paysans. La Chine s'allie en 1950 avec l'Union soviétique et scelle son entrée dans le camp socialiste par sa participation à la guerre de Corée (octobre 1950 à juillet 1953).
Face au mécontentement suscité par la collectivisation forcée de l'économie, Mao Zedong lance en 1957 le mouvement des " cents fleurs ", appelant les intellectuels à émettre librement leur opinion. Dépassé par ce qui devient une critique acerbe des méthodes du Parti, Mao réprime brutalement le mouvement et des milliers de cadres sont rééduqués.

Mao relance la collectivisation avec le " Grand bond en avant " (1958 - 1960), avec l'objectif de " rattraper la Grande-Bretagne en trois ans ". Mais les Chinois se montrent rétifs à cette nouvelle radicalisation. L'industrie produit à perte et les paysans, regroupés au sein de Communes populaires, laissent les récoltes pourrir sur pied. L'échec du Grand bond se traduit par une famine qui fait de 30 à 50 millions de victimes. Cette période scelle la rupture sino-soviétique en 1960, provoquée par la déstalinisation et la politique de coexistence pacifique. Pékin se présente alors en champion du tiers-monde face à " l'hégémonisme des deux superpuissances ".

Après l'échec cuisant du Grand bond, Mao est mis en difficulté au sein du Parti. Il doit céder la direction des affaires à LIU Shaoqi qui s'efforce, avec DENG Xiaoping, de relancer l'économie sur un modèle socialiste plus orthodoxe. Mao conserve néanmoins un prestige considérable, notamment au sein de l'armée qui réalise, en octobre 1964, son premier essai nucléaire.

Ecarté de la réalité du pouvoir, Mao décide de contourner ses adversaires et d'en appeler directement à la jeunesse. Il déclenche en 1966 la " Révolution culturelle ", qui constitue l'un des grands traumatismes de la Chine contemporaine. Il lance les étudiants et collégiens contre " ceux qui dans le parti ont pris la voie capitaliste ". De l'été 1966 à l'hiver 1967, le mouvement met à bas les structures du Parti. Les adversaires de Mao sont écartés du pouvoir et livrés à la vindicte publique. LIU Shaoqi et de nombreux dirigeants meurent en prison , DENG Xiaoping disparaît. Au milieu du chaos, seul le Premier ministre ZHOU Enlai parvient à se maintenir et à donner l'apparence de la continuité de l'Etat. Les " gardes rouges " deviennent incontrôlables, les ouvriers se lancent dans l'agitation, le pays est au bord de la guerre civile quand Mao fait donner l'armée en 1969. Seule institution demeurée en place, elle écrase les multiples groupes armés radicaux qui s'étaient constitués dans tout le pays .

L'agitation écrasée, toute une " génération perdue " est envoyée à la campagne où elle connaît une dizaine d'année de privations et la sourde hostilité des paysans . La lutte au sein de l'appareil entre pragmatiques, regroupés autour de ZHOU Enlai et radicaux, avec à leur tête JIANG Qing (Madame Mao) continue. DENG Xiaoping fait son retour en 1975 et est chargé de mettre en oeuvre les Quatre Modernisations imaginées par ZHOU Enlai. Par ailleurs, Pékin, au bord de la guerre avec l'URSS en 1969, prend conscience de son isolement international et se rapproche des Etats-Unis .

L'année 1976 est marquée par la disparition des deux grandes figures de la révolution. En janvier, la mort de ZHOU Enlai entraîne la chute de DENG Xiaoping. Inquiète, la population laisse éclater sa colère à l'occasion de la fête des morts : le 5 avril 1976 a lieu la première manifestation sur la place Tiananmen, à la mémoire de ZHOU Enlai. Le 9 septembre 1976, la disparition de MAO permet l'élimination des radicaux de la Bande des Quatre . HUA Guofeng, désigné par MAO, devient président du Comité central, tandis que DENG Xiaoping fait son second retour en 1977, à l'occasion du XIème Congrès du Parti.

Le 3ème Plénum du Comité Central du Parti en décembre 1978 ouvre la période des réformes économiques, sous l'égide de DENG Xiaoping. La Chine sort de l'isolement et choisit de coopérer avec l'Occident. Les Communes populaires sont dissoutes et l'agriculture, décollectivisée, enregistre des progrès spectaculaires. La priorité est donnée au développement économique et le petit commerce privé connaît un essor rapide. Des " zones économiques spéciales " sont ouvertes en 1979 aux capitaux étrangers dont la Chine a besoin pour se moderniser (Shenzhen, Zhuhai, Xiamen).

DENG Xiaoping a appuyé ses réformes économiques sur le socle d'une première réforme politique, le " mouvement de libération de la pensée ". Il s'agissait de remettre le pragmatisme au cœur de l'action politique après des années d'utopie maoïste dévastatrices. Ces nouvelles orientations suscitent les espoirs de la jeunesse qui s'expriment à l'occasion du " Printemps de Pékin " à l'hiver 1978. D'abord toléré, le mouvement est réprimé lorsque WEI Jingsheng exige une " cinquième modernisation ", la démocratie . En 1987, un nouvel accès de fièvre des étudiants a lieu à l'occasion de la destitution de HU Yaobang, Secrétaire général du Parti à qui sont prêtées des idées audacieuses en matière de réforme politique. Les funérailles de ce dernier en 1989 sont le prélude au mouvement des étudiants qui débouche sur l'occupation de la place Tiananmen et des manifestations dans tout le pays. Les revendications des étudiants, qui dénoncent d'abord les maux engendrés par dix années de réformes économiques (affairisme des cadres du Parti, corruption, chômage, précarité, inflation) se radicalisent face au raidissement du pouvoir et débouchent sur l'exigence de la démocratie. Craignant le chaos et l'arrêt des réformes qui en résulterait, DENG Xiaoping fait écraser le mouvement dans la nuit du 4 juin 1989. JIANG Zemin, qui avait su gérer avec habileté la contestation à Shanghai, est appelé par DENG au poste de Secrétaire général du Parti.

Après une pose de 1989 à 1992, les réformes sont relancées en 1992 et la croissance économique redémarre. JIANG Zemin, dénué du charisme de ses prédécesseurs, renforce progressivement son pouvoir après la mort de DENG Xiaoping en février 1997. Il poursuit la politique d'ouverture économique et de consolidation des relations avec les pays occidentaux (partenariat global avec la France en 1997). Il fait de la rétrocession de Hong Kong, le 1er juillet 1997, un succès personnel.

La Chine s'affirme désormais comme une grande puissance économique. ZHU Rongji, Premier ministre de 1998 à 2003, lance une ambitieuse politique de modernisation visant à réformer les entreprises d'Etat (qui en 5 ans licencient 25 millions d'employés) et à élargir la part de l'économie privée. L'exode rural s'accélère et génère une population flottante d'environ 120 millions de personnes. La population fait connaître son mécontentement face aux coûts sociaux de ce " socialisme aux couleurs de la Chine " qui ressemble de plus en plus à un capitalisme plus ou moins sauvage : retraités confrontés à l'érosion de leur pouvoir d'achat, citadins expulsés de leur logement devant le développement urbain, ouvriers des grands centres industriels traditionnels en déshérence, paysans écrasés sous une fiscalité excessive. Les entreprises étrangères investissent massivement en Chine et finissent par représenter près de la moitié des exportations du pays contre 10% en 1987. La Chine est admise à l'OMC le 11 décembre 2001 et obtient l'organisation des J.O de 2008.

Parallèlement, le Parti communiste poursuit sa mutation interne, mais rejette toute idée de démocratisation sur le modèle occidental. En 2001, JIANG Zemin ouvre les rangs du PCC aux entrepreneurs privés. Afin de refonder la légitimité du Parti, il énonce la théorie des " trois représentativités " : le Parti représente les intérêts des " forces productives avancée " (les entrepreneurs privés), de la " culture avancée " (les intellectuels et les jeunes attirés par l'Occident) et de " la grande majorité de la population ". Ces ajustements idéologiques permettent à un parti marxiste de promouvoir l'économie de marché sans contradiction apparente, et donc de se maintenir au pouvoir.

La Chine vit aujourd'hui l'une des transformations les plus spectaculaires et les plus rapides qu'un pays ait connu depuis la Révolution industrielle. Elle est passé en 20 ans d'une économie administrée à une économie de marché et d'une société rurale à une société en voie d'urbanisation. Elle a procédé le 15 octobre 2003 au lancement de son premier vol spatial habité. Elle est devenue un centre mondial de production industrielle où le secteur privé produit 55% de la richesse nationale, et 80 % des produits de haute technologie.

Pour autant, la Chine reste en pays en développement et doit faire face à plusieurs défis : l'évolution du système politique, l'accroissement des disparités régionales et des inégalités entre les personnes, l'avènement de la question sociale, ou les atteintes à l'environnement.`

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L'organisation du pouvoir en Chine :


1 Le Parti, unique détenteur du pouvoir :

L'organisation du pouvoir en Chine. Le Parti est l'unique source de pouvoir en Chine. Toutes les décisions importantes sont arrêtées par le Bureau politique du Comité central du Parti, et en particulier par son Comité permanent. Les neuf membres du Comité permanent, dont le numéro un est Hu Jintao, prennent leurs décisions de façon collégiale et par compromis. Ils sont renouvelés en partie tous les 5 ans, à la faveur des Congrès du Parti. L'équipe actuelle est issue de XVIè Congrès du Parti, tenu en 2002. Lors du XVIIè Congrès du Parti, prévu à l'automne 2007, plusieurs membres (ceux notamment atteignant l'âge limite des 70 ans) devraient céder leur place à des proches de Hu Jintao, issus en particulier de la " cinquième génération " émergente.

2 L'Etat, sous la direction du Parti :

Les institutions étatiques sont subordonnées au Parti, ce qui se traduit notamment par un cumul de fonctions : Hu Jintao est à la fois Secrétaire général du Parti et Président de la République, les Présidents de l'Assemblée nationale et de la CCPPC ainsi que le Premier ministre sont également membres permanents du Bureau politique, par exemple.

Le pouvoir exécutif est représenté par le Conseil des Affaires d'Etat, composé, par ordre hiérarchique, du Premier ministre (Wen Jiabao), de quatre Vice-Premiers ministres, de cinq Conseillers d'Etat, et de 28 Ministres.

Le pouvoir législatif comprend l'Assemblée nationale populaire et la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC). Présidée par Wu Bangguo, l'Assemblée nationale compte environ 3000 députés, dont les deux tiers sont membres du Parti. L'essentiel des attributions de l'Assemblée est exercé par son Comité permanent (175 membres). La CCPPC, présidée par Jia Qinglin, est un organe consultatif. Issue du " front uni " entre le PCC et les " partis démocratiques " ralliés au début des années 40, elle compte, au niveau national, environ 2000 membres, dont les deux tiers n'appartiennent pas au Parti.

Au niveau local, la même tutelle est exercée par le Parti sur l'Etat. Dans les provinces, par exemple, le numéro un est toujours le Secrétaire du parti de la province, le gouverneur étant numéro deux dans la hiérarchie politique. Toutefois, les décisions prises par le Parti à Pékin sont parfois concurrencées par des autorités locales devenues de plus en plus autonomes à la faveur des mesures de décentralisation qui ont accompagné les réformes depuis 1978.

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M. HU Jintao, Secrétaire général du Parti communiste chinois, Président de la République Populaire de Chine :

Né en 1942 dans l'Anhui, près du mont Huangshan, HU JINTAO a passé sa jeunesse à Shanghai et au Jiangsu, avant d'intégrer la prestigieuse université Tsinghua, à Pékin, dont il sort en 1965 avec un diplôme d'ingénieur en hydraulique. Instructeur politique à l'université, dont il préside le groupe des Jeunesses communistes, il part au Gansu, province pauvre du nord-ouest, pendant la Révolution culturelle, pour travailler d'abord sur un chantier de barrage, avant de regagner la capitale régionale.

Il est alors remarqué par le secrétaire du parti du Gansu, qui le promeut à la direction de la Ligue des jeunesses communistes de la province. En 1982 il prend la tête des Jeunesses communistes chinoises. Il devient ainsi, à 40 ans, le plus jeune membre du Comité central.

Entre 1985 et 1992, il retourne en province comme Secrétaire du Parti du Guizhou, province pauvre du sud-ouest, puis du Tibet.

Bénéficiant du soutien de DENG XIAOPING, il est promu en 1992 au comité permanent du Bureau politique, plus haute instance dirigeante du Parti. Il est ensuite nommé Président de l'Ecole du Parti en 1993. Il est élu vice-Président de la République en 1998. En 2002, il devient Secrétaire Général du Parti communiste chinois. En mars 2003, il est élu Président de la République. Enfin, le 19 septembre 2004, il devient Président de la Commission Militaire Centrale. Il est dès lors à la tête de l'Etat, du Parti et de l'Armée.

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M. WEN Jiabao, Premier ministre :

WEN JIABAO, né en 1942 à Tianjin, est ingénieur géologue de formation. Comme HU JINTAO, il séjourne au cours de la Révolution Culturelle dans la province pauvre du Gansu (nord-ouest) qu'il parcourt pendant 15 ans dans une équipe de prospection géologique. Remarqué par le ministre des Ressources géologiques, il est promu à la capitale en 1982 comme vice-ministre.

A partir de 1985, il dirige le bureau des Affaires générales du Comité central, qui gère la vie quotidienne des instances supérieures du Parti. En 1992, il pilote avec ZHU RONGJI la relance de la libéralisation économique. En 1997, il devient membre du Bureau politique et entre au gouvernement comme vice-premier ministre.

Ses compétences à ce poste couvrent notamment les questions économiques et financières et l'agriculture. Sa participation personnelle à la lutte contre les inondations durant l'été 1998 est remarquée. Devenu le meilleur connaisseur des questions les plus épineuses que la Chine doit affronter, en particulier les questions rurales, sa nomination comme Premier ministre en mars 2003 apparaît comme allant de soi.

WEN JIABAO a effectué une visite en France en 1997, ainsi qu'en décembre 2005. Il a reçu son homologue français, M. Jean-Pierre RAFFARIN, au printemps 2003, alors que la Chine faisait face à l'épidémie de SRAS.


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M. XU Zhihong, Président de l'uniVersité de Pékin (Beida) :

Membre permanent du parti à Beida
Président de l'université

De nationalité Han, Xu Zhihong est né en octobre 1942 à Wuxi dans la province du Jiangsu.

Il entre au parti en février 1976.

Il étudie au département de biologie de Beida de 1959 à 1965. Puis il passe 5 années en tant que chercheur au laboratoire hormonal de l'institut de physiologie botanique de l'Académie des sciences de Chine à Shanghai, dont un an et demi en rééducation à la campagne dans une brigade de Tianjin (1968-1970).

Il commence sa carrière de chercheur dans ce même institut et en devient le directeur adjoint en 1983 puis le directeur en 1991. En 1992, il est nommé vice-président de l'Académie des sciences, dont il est membre. Il devient le 30ème président de l'Université de Pékin en 1999.

Spécialiste de génétique et biotechnologies des plantes, il est président de l'International Association of Plant Tissue Culture and Biotechnology. Enfin, il est docteur honoris causa de nombreuses universités (Université Mc Gill à Montréal, universités de Nottingham, Hong Kong, Melbourne···).

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Mme LIU Yongqing, épouse du Président HU Jintao :

Mme Liu Yongqing est née en 1940 dans la province orientale du Shandong.

Diplômée du Département de génie hydraulique de l'Université de Qinghua, c'est dans cette très prestigieuse université pékinoise qu'elle fait la connaissance de son futur mari, M. Hu Jintao.

Mme Liu commence sa vie professionnelle en 1965 comme ingénieur. Elle occupe des fonctions de gestion et de supervision dans les secteurs successifs de l'hydroélectricité, des infrastructures et de l'urbanisme. Elle s'est vue décerner le titre recherché en Chine d' " ingénieur supérieur "


Mme Liu Yongqing a été vice-présidente de la Commission d'urbanisme de la municipalité de Pékin.

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Les lieux du pouvoir chinois :

Le Grand Palais du Peuple :

L'imposant bâtiment abritant l'Assemblée Nationale Populaire est le lieu où se tiennent l'ensemble des grandes réunions politiques chinoises (sessions annuelles de l'Assemblée, Congrès du Parti, réunions du Comité Central du Parti...) et où sont organisées les réceptions en l'honneur des chefs d'Etat et de gouvernement étrangers.

Bordant la place Tiananmen à l'ouest, le Grand Palais du Peuple a été construit en seulement 10 mois en 1959, pour la célébration du dixième anniversaire de la République Populaire de Chine.

Outre la grande salle de réunion, qui peut accueillir jusqu'a 10.000 personnes, le Grand Palais du Peuple comprend une salle de banquet et 34 autres salles, une pour chaque province de Chine, y compris Hong Kong, Macao et Taiwan.

Zhongnanhai :

Depuis 1949, Zhongnanhai, ancienne résidence impériale à l'Est de la Cité interdite, est le siège du pouvoir chinois.


Diaoyutai

Diaoyutai est l'un des lieux officiels de résidence des hôtes étrangers (équivalent de l'hôtel Marigny). Certaines réceptions officielles, de même que certaines conférences internationales, tels que les pourparlers à six, y sont organisées.

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Pékin :

" L'Homme de Pékin " vivait dans les grottes au sud-ouest de la ville il y a environ 500.000 ans. Pékin apparaît dans l'histoire au XIème siècle avant Jésus-Christ comme capitale de l'Etat de Yan, un des plus importants royaumes qui se disputent l'hégémonie pendant la période des Royaumes Combattants. C'est au XIIème siècle que Gengis Khan en fait sa capitale sous le nom de Khanbalik. Elle perd ensuite brièvement son statut lorsque le fondateur de la dynastie des Ming transfère sa capitale à Nankin (" capitale du sud "). Mais son successeur Yongle réinstalle définitivement la capitale à Pékin, qui prend son nom moderne (" capitale du nord "). Elle ne perdra sa place privilégiée que sous le Kuomingtang, quand Chiang Kai-shek lui préfère Nankin. Dès 1949, Mao réinstalle le pouvoir à Pékin.

La municipalité de Pékin couvre une zone d'une superficie comparable à celle de la Belgique. Elle abrite officiellement 14 millions d'habitants, dont 3 millions vivent en zone rurale. Avec ses villes-satellites, l'agglomération compte donc environ 11 millions d'habitants, auxquels il convient de rajouter des centaines de milliers de travailleurs migrants.

Située aux portes de la steppe, dont elle est séparée par une barrière de montagnes au nord et à l'ouest, la ville de Pékin se caractérise par un climat continental tempéré. Le manque d'eau est un des grands problèmes de la ville, qui se distingue par l'absence de grand fleuve.

La vocation de capitale politique de Pékin se traduit dans la géographie de la ville : les gigantesques avenues rectilignes, telle l'avenue Chang'An qui s'étend sur 38 km d'est en ouest, continuent la tradition impériale de la ville carrée, organisée selon une stricte symétrie autour de la Cité Interdite. Celle-ci étant maintenant dédiée au tourisme, le cœur du pouvoir s'est déplacé de quelques centaines de mètres vers l'ouest dans l'enceinte de Zhongnanhai, où vivent les plus hauts dirigeants de l'Etat.

Centre politique, Pékin est aussi la capitale culturelle de la Chine. Elle jouit d'un patrimoine architectural exceptionnel avec la Cité Interdite, le Palais d'Eté, une multitude de temples (dont les plus célèbres sont le Temple du Ciel, le Temple des Lamas et le Temple de Confucius) et, proche de la ville, la Grande Muraille. Le fameux " Opéra de Pékin " figure parmi les formes les plus achevées de l'art traditionnel chinois. Pékin se distingue sur le plan culturel par son dynamisme et sa créativité aussi bien en matière musicale que d'art contemporain, et attire des artistes et intellectuels venus de toute la Chine.

Si Pékin ne peut rivaliser avec Shanghai sur le plan économique, son PIB, environ 35 milliards d'euros en 2003, est supérieur à celui du Vietnam. Surtout, Pékin est le principal pôle de la zone dynamique du Golfe de Bohai, qui, avec 200 millions d'habitants, est une des trois grandes régions économiques du pays.

Pékin doit faire face aujourd'hui à trois défis majeurs : l'explosion du trafic automobile, qui requiert la mise en place d'un système de transports en commun à la dimension de la capitale (plusieurs lignes sont en construction) ; la pollution atmosphérique, qui reste parmi les plus élevées au monde ; la destruction accélérée du patrimoine architectural, et notamment des ruelles du vieux Pékin (les " hutong "), qui commencent à faire l'objet d'une protection.

L'organisation des Jeux Olympiques de 2008, qui constitue une véritable priorité nationale, est l'occasion pour la municipalité de s'attaquer à ces problèmes. Pékin aura à cœur d'apparaître lors de ces Jeux comme une métropole moderne et ouverte sur le monde.

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L'université de Pékin :


Présentée comme la plus ancienne université chinoise (fondée en 1898), l'Université de Pékin est, avec sa rivale Tsinghua, l'une des deux universités les plus prestigieuses de Chine. Elle est particulièrement renommée pour l'enseignement et la recherche en sciences fondamentales (mathématiques, physique, chimie, science du vivant). Elle est également très réputée en sciences sociales. Elle compte aujourd'hui environ 46 000 étudiants, dont la moitié en licence, 4 000 en doctorat, et plus de 4 500 professeurs.

A) Les collaborations scientifiques entre chercheurs de l'Université de Pékin et chercheurs français sont diverses, relativement nombreuses, réalisées à titre individuel et sans qu'aucune stratégie thématique soit privilégiée.

Par exemple, le département de chimie de l'École normale supérieure collabore en biotechnologie selon deux axes : l'un en glycoscience porté par ZHANG Yongmin, et le second en microfluidique par CHEN Yong, directeurs de recherche au CNRS. Il existe des collaborations en astrophysique (Observatoire de Paris, Centre de physique des particules de Marseille), en mathématiques (Université de Lille 1), en microbiologie (Institut Pasteur), en science des matériaux (Ecole des Mines de Nancy avec qui collabore BAI Shulin).

Une coopération entre l'INSERM et l'Institut de médecine moléculaire débutera en juillet 2007 par un atelier en "Recherche Fondamentale en Cardiovasculaire". Le Professeur FISHMEISTER est le responsable du projet.

B) Les coopérations universitaires avec des Universités et Ecoles françaises sont fournies mais pourraient être plus développées. Il existe des coopérations avec plusieurs universités parisiennes :

Université Paris II
Echange de professeurs et de personnel de recherche scientifique, échanges d'informations et de documentation
Université Paris IV
Enseignement et recherche sur la littérature et les sciences humaines
Université Paris VIII
Littérature, littérature comparée, histoire et philosophie
Université Paris X
Droit, économie. Echanges de professeurs et d'étudiants


En province, les coopérations universitaires se font pour l'essentiel avec les universités marseillaises :
Université d'Aix Marseille I
Langues (chinois et français), histoire, mathématiques, physique, chimie et biologie
Université d'Aix Marseille III
Toutes disciplines

L'Université de Pékin a aussi plusieurs accords avec des grandes écoles françaises. Ainsi, un accord cadre a été signé avec le réseau ParisTech (notamment avec l'Ecole Nationale du Génie Rural, des Eaux et Forêts, l'Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Paris et l'Ecole Polytechnique) sur la délivrance de doubles diplômes mais également sur l'échange de chercheurs, doctorants, professeurs et personnels de recherche et sur le développement de projets et de cursus communs, sur l'organisation conjointe de symposium ; colloques et séminaires sur des sujets d'intérêts communs.

Des coopérations existent également avec l'Ecole Normale Supérieure (sciences et anthropologie) et l'Ecole Normale Supérieure Lettres et Sciences Humaines de Lyon (domaines culturel et scientifique, enseignement et recherche en littérature et sciences humaines).

Sciences Po vient de signer un accord pour la constitution d'un cursus intégré avec l'Université de Pékin dans le domaine des Relations Internationales. L'objectif de l'accord est de permettre aux étudiants sélectionnés d'obtenir, en dix semestres d'études dans le cadre d'un cursus intégré, le diplôme de "Benke" (Bac + 4) de Beida et le Master de Sciences Po. Le cursus intégré Beida/Sciences Po comprend quatre semestres d'études en relations internationales à Beida, et six semestres dans le 1er cycle puis dans le Master de Sciences Po à Paris.

Par ailleurs, l'Institut d'Etudes Politiques de Paris, la School of Government de Beida, la London School of Economics and Political Science ("LSE"), et la School of International and Public Affairs at Columbia University ("SIPA") ont établi un programme conjoint de formation continue de haut niveau à Pékin pour les fonctionnaires chinois du secteur public. L'idée est de promouvoir l'excellence dans les sphères gouvernementales grâce à la formation continue. Le programme a pour but d'étendre les connaissances des fonctionnaires chinois dans les domaines de l'économie ou du management et d'élargir leurs capacités d'analyse de manière à pouvoir s'adapter aux exigences de la gouvernance au 21ème siècle.

C) La coopération en Français.
En matière d'enseignement et de recherche en français, l'Université de Pékin possède deux entités de premier plan. La première est le département de français, dirigé par Mme QIN Haiying. C'est l'un des plus anciens et plus prestigieux départements de français de Chine. Il délivre des diplômes de spécialité français aux niveau licence (80 étudiants), mastère (20 étudiants) et doctorat (une douzaine de doctorants). La seconde est l'Institut Etiemble de littérature comparée, présidé par Mme MENG Hua. Cet institut publie régulièrement des ouvrages en chinois et en français sur la littérature française.

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La province du Hubei :`

Présentation générale
Superficie : ˜ 190 000 km2
Population : ˜ 60 millions d'habitants
Densité : ˜ 320 habitants / km2

Le nom Hubei signifie en chinois "au nord du lac" (lac Dongting) : cette province est traversée par le fleuve Yang Tsé (ou Changjiang), le troisième fleuve le plus long au monde après le Nil et l'Amazone (6300 km), dont les crues dévastatrices ont entraîné la construction du Barrage des Trois Gorges (plus de 75 milliards de dollars, ouverture complète prévue pour 2009). Le Hubei est connu en Chine sous le nom de "province aux mille lacs" (près de 25 % de la zone urbaine de Wuhan est constituée de lacs). Le Hubei a un climat continental humide : la ville de Wuhan se situe à la même latitude que Marrakech, et les températures dépassent régulièrement 40° C en été (elle est connue pour être l'une des "trois étuves de la Chine").

Administration politique

Secrétaire du Parti Communiste Chinois du Hubei : M. YU Zhengsheng
Gouverneur de la province : M. LUO Qingquan

Wuhan, capitale provinciale du Hubei, compte 8,5 millions d'habitants : elle regroupe les trois villes de Hankou, Wuchang et Hanyang, à dominante administrative, universitaire et industrielle, qui sont séparées par les fleuves Han et Changjiang (ou Yang Tsé). Fondée au 11ème siècle avant J-C par la dynastie Shang, Wuhan a été la capitale du royaume de Chu (12ème - 3ème siècle avant J-C). C'est à Wuhan aussi qu'a éclaté la révolution de 1911 (renversement de la dynastie mandchoue et instauration de la République). Entre 1926 et 1927, la ville a été le siège éphémère du Gouvernement de Tchang Kaï-Chek.


Situation économique

PIB de la province : ˜ 64 milliards €
Taux de croissance : ˜ + 11 %
PIB par habitant : ˜ 1060 €

Le Hubei est une province très dynamique et riche (céréales, coton, oléagineux, plantes sucrières, thé), qui a connu une forte vague d'industrialisation (automobile, métallurgie, chimie, textile et bâtiment). Les autorités de la province ont opté pour la spécialisation et le regroupement par secteurs d'activité (comme par exemple la "China Optics Valley", spécialisée dans les technologies de l'optoélectronique), qui se répartissent dans les trois zones économiques spéciales de la ville : la " Wuhan East Lake New Technology Development Zone ", la " Wuhan Economic and Technological Development Zone " et la " Xiangfan Hi-tech Development Zone ". Le Hubei s'ouvre de plus en plus à l'international (le commerce extérieur s'est élevé à plus de 7,5 milliards de dollars en 2005, soit une hausse de + 30 % par rapport à 2004). Les IDE dépassaient les 2 milliards de dollars en 2004 et proviennent pour l'essentiel de Hong Kong, des Etats-Unis, de France, Singapour et Taiwan.

Présence française

Le premier Consulat Général de France à Wuhan avait été ouvert en 1863 bien avant l'établissement de la concession française (1896). Fermé en 1951, il a réouvert en 1998 ; la France est le seul pays à disposer d'une représentation consulaire au Centre Chine. La communauté française se concentre dans la ville de Wuhan (près de 800 personnes, plus de 87 % des inscrits). Une cinquantaine d'entreprises françaises y sont désormais présentes et notamment DPCA (Dongfeng Peugeot Citroën Automobile), Total, Carrefour, la Société Générale, Axa etc.

Coopération culturelle

Quatre départements FLE sont recensés à Wuhan, notamment à l'université de Wuhan (Wuda), qui avec 600 étudiants est le premier pôle francophone en Chine et celui qui envoie le plus d'étudiants en France (300 en 2006). L'Alliance Française de Wuhan (1500 étudiants et plus de 350 000 heures de cours vendues en 2005) se situe au troisième rang parmi les Alliances Françaises de Chine (après Pékin et Shanghai).
La province du Hubei est jumelée avec la région Aquitaine et avec la région Lorraine. La ville de Wuhan quant à elle est jumelée depuis juin 1998 avec Bordeaux, et Yichang avec la ville de Metz.

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La ville de Wuhan :

Présentation générale

Superficie : ˜ 8 500 km2
Population : ˜ 8 340 000 habitants
Densité : ˜ 980 habitants / km2

" La porte d'accès aux neuf provinces " : la ville de Wuhan, capitale provinciale du Hubei, est située en plein cœur de la Chine, au carrefour des principaux axes de communication qui relient Pékin, Canton, Shanghai et Chengdu. Elle a toujours été, depuis sa fondation au 11ème siècle avant J-C, un lieu stratégiquement important pour le contrôle de la Chine centrale. Elle regroupe les trois villes de Hankou (pôle administratif et financier), Wuchang (pôle universitaire) et Hanyang (pôle industriel).


Administration politique
Secrétaire du Comité du Parti Communiste Chinois de Wuhan : M. MIAO Wei
Maire de la ville de Wuhan : M. LI Xiansheng

Décriée comme une cité industrielle noire et polluée - la Chicago du centre Chine -, Wuhan est aujourd'hui en pleine évolution : l'administration de la ville a fait de la lutte contre la pollution une priorité (Programme de travaux verts du Hubei). Elle est également très active pour promouvoir l'implantation d'entreprises étrangères dans les technologies de pointe, les nouvelles technologies agronomiques, l'énergie, et les communications.


Situation économique

PIB de la ville de Wuhan : 23 milliards €
Taux de croissance : + 14, 5 %
PIB par habitant : 2 760 €


La ville de Wuhan est un centre industriel majeur : sa position géographique lui confère une forte capacité de concentration, de distribution et de rayonnement sur l'ensemble de la Chine. La sidérurgie et l'automobile sont les deux activités principales, auxquelles s'ajoute un pôle financier en développement. Trois zones à fiscalité préférentielle ont été créées dans la ville (Zhuankou, Donghu et Wujiashan), où plusieurs multinationales ont choisi de s'implanter : Delphi, Coca-Cola et Lucent (Etats-Unis), Sumimoto, Sony, Mitsubishi et NEC (Japon), Siemens et Metro (Allemagne), Phillips (Pays-Bas), Daewoo et Hyundai (Corée du Sud) etc.


Présence française

Wuhan se situe au quatrième rang des villes chinoises pour l'implantation d'entreprises françaises, le principal secteur d'investissements étant celui de l'automobile (DPCA - Dongfeng Peugeot Citroën Automobile - est le plus gros investissement français en Chine). La communauté française de Wuhan n'a cessé d'augmenter dans les dernières années (près de 800 personnes, avec une augmentation de + 38 % entre 2004 et 2005) ; elle reste principalement une communauté de cadres de l'industrie. Le nombre d'enseignants français dans les universités et les écoles de Wuhan, en forte hausse, est d'environ 60 personnes.

Coopération culturelle

Plus de trois mille élèves étudient le français dans la seule ville de Wuhan (offre formative en progression, avec quatre départements FLE, une Alliance Française, trois lycées et un collège). Des collaborations ont été mises en place avec succès entre l'hôpital Zhongnan et les CHU de Nancy, Créteil et Paris VI. Cet hôpital, qui comporte un service d'urgence à vocation francophone, est appelé à devenir un pôle de référence pour la médecine française en Chine.

Un Protocole d'Accord entre les villes de Bordeaux et Wuhan a été signé en 1995. M. Alain Juppé, Maire de Bordeaux, a été accueilli à Wuhan en 1998 pour la signature de la Charte de Jumelage des deux villes.

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La circonscription consulaire de Wuhan :

" La porte d'accès aux neuf provinces " : la ville de Wuhan, située au carrefour des principaux axes de communication qui relient Pékin, Canton, Shanghai et Chengdu, a toujours été, depuis sa fondation au 11ème siècle avant J-C, un lieu stratégiquement important pour le contrôle de la Chine centrale.

Le Consulat Général de France à Wuhan couvre une circonscription formée de trois provinces : le Hubei (qui en chinois signifie " au nord du lac "), le Hunan (" au sud du lac ") et le Jiangxi (" à l'ouest du fleuve "). Le lac Dongting sépare en effet le Hubei du Hunan. Les trois provinces sont d'autre part traversées par le Yangzi (ou Changjiang), le troisième fleuve le plus long au monde, dont les eaux dévastatrices ont nécessité la construction du Barrage des Trois Gorges, qui avec un coût total estimé à plus de 75 milliards de dollars, est le plus grand barrage jamais réalisé dans l'Histoire.

La présence française dans les trois provinces remonte au XIX siècle : le premier Consulat de France à Wuhan avait été ouvert en 1863, avant l'établissement de la concession française de Hankéou. Fermé en 1951, il a réouvert ses portes en 1998. La ville de Wuhan compte aujourd'hui 8,3 millions d'habitants. Son PIB a cru de 14,5% en 2005.

La communauté française est en augmentation, avec près d'un millier d'expatriés en 2006 (600 inscrits). La présence française se concentre dans la région du Hubei (près de 98 % des inscrits), et notamment dans la ville de Wuhan (plus de 87 % des inscrits).

Le Hubei, le Hunan et le Jiangxi sont à l'image du reste de la Chine : avec une croissance du PIB de l'ordre de 10 % par an, ces trois régions représentent un très fort potentiel. Les investissements étrangers, et notamment français, y sont en plein essor : par exemple, le groupe DPCA (Dongfeng Peugeot Citroën Automobile), qui était déjà à l'origine d'un des plus gros investissements français en Chine, vient d'annoncer le doublement de ses installations existantes et la construction d'une seconde usine à Wuhan.

Plus de 8 000 entreprises étrangères sont présentes dans le Hubei. 50 multinationales y ont fait le choix d'une implantation : Renault, Citroën et Carrefour (France), Delphi, Coca-Cola et Lucent (Etats-Unis), Sumimoto, Sony, Mitsubishi et NEC (Japon), Siemens et Metro (Allemagne), Phillips (Pays-Bas), Daewoo et Hyundai (Corée du Sud), ainsi que les banques Société Générale et HSBC.


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Xi'an :

Capitale de la province du Shaanxi, Xi'an a été l'une des capitales impériales pendant treize dynasties. Elle se trouve le long de la rivière Wei, dans le bassin du fleuve Jaune, en plein centre de la Chine Han actuelle. La région est habitée depuis plus d'un million d'années et les dynasties royales et impériales s'y sont établies sur plusieurs millénaires. Sans aucun doute, c'est le berceau de la civilisation chinoise. C'est de Xi'an que la Chine a ouvert ces 'Routes de la soie' qui allaient jusqu'à Rome ouvrant la Chine à des échanges sans précédent, militaires, religieux, philosophiques, commerciaux, techniques... Elle a été du temps des Tang la plus grande métropole mondiale.

Xi'an possède des remparts en très bon état qui datent du début des Ming. La ville s'étend au delà et les remparts ne délimitent plus grand chose. Les remparts actuels qui datent de la fin du 14ème siècle sont bien plus petits que ceux de la ville sous les Tang. Ils font 2600 m d'Est en Ouest et 3200 m du Nord au Sud pour 12-14 m de large et 12m de haut.

QIN SHI HUANGDI, le premier empereur, fonda son empire en 221 avant J.-C. et s'employa à pacifier les nombreux royaumes combattants qui se déchiraient depuis des générations. Il fut l'instigateur de projets grandioses et innovateurs pour l'époque dont le plus bel exemple est son mausolée, découvert par des paysans et contenant des statues de soldats en terre cuite datant de l'époque QIN. Resté inachevé à la mort de l'empereur, ce mausolée recouvre environ 56 km². Outre le tumulus funéraire de 115 m de haut sous lequel est situé la tombe du souverain, on a découvert dans un rayon de 15 km, des fosses renfermant des victimes sacrifiées.

La province du Shaanxi, 205 600 km² avait une population totale de 36,90 millions d'habitants en 2005 et la ville de Xi'an, une population de 6,95 millions. Le PIB de la province était de 239,85 Mds de RMB en 2003, se décomposant comme suit : 13,3% pour le secteur primaire, 47,3% pour le secondaire et 39,4% pour le tertiaire. La province possède un potentiel très important de production de charbon, de gaz et de pétrole en dépit d'infrastructures et de capitaux insuffisants. L'agriculture concerne un rôle central dans l'économie locale, malgré des conditions naturelles difficiles.

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Visites à Xi'an :


Musée d'histoire du Shaanxi :

Construit dans le style classique chinois, ouvert en 1922. Les collections sont présentées selon un ordre chronologique et comporte des pièces provenant du musée de la province.

Le premier étage est consacré à la préhistoire chinoise et à l'époque des premières dynasties. On peut y voir des poteries néolithiques, des jades sculptés et des pointes de flèches, plusieurs tripodes de bronze de la dynastie des Zhou de l'Ouest, des objets funéraires, des statues des guerriers en terre cuite. Le 2ème étage est consacré aux souvenirs de la dynastie des Han, des Wei occidentaux et des Zhou du Nord. En fin, la 3ème section expose des pièces d'artisanat Sui, Tang, Ming et Qing. On remarque aussi des objets provenant du temple de Famen et des poteries Ming et Qing.

Bingmayong :

Chargée de veiller sur l'ancienne nécropole impériale, l'Armée enterrées des soldats de terre cuite se trouve à environ 1,5 km à l'est du tombeau de Qin Shihuangdi. La fosse mesure environ 210 m d'est en ouest et 60 m du nord au sud sur une profondeur de 5 à 7 m. des murs forment des corridors qui courent d'est en ouest tous les 3 m. des piliers et des poutres soutenaient autrefois un toit. Les 6000 guerriers et chevaux de terre cuite font face à l'est en formation rectangulaire. Nombre de statues tenaient à l'origine des armes véritables de l'époque et plus de 10 000 pièces ont été recensées. Une remarquable paire de chariots et de chevaux de bronze est exposée dans un petit musée dans l'enceinte du site.

Han Yangling :

Han Yangling est le tombeau de l'empereur Liu Qi (Hanjingdi, 188 BC- 141 BC), 4ème empereur de la dynastie des Han de l'Ouest et de son impératrice. Il est monté sur le trône en 157 av JC et a régné pendant 16 ans. Contrairement à son grand père et à son fils, il n'a ni fondé un nouvel empire ni agrandi les frontière de l'empire existant. La construction du tombeau a commencé en 153 av JC et a été terminé en 126 av JC.
Le mausolée, construit à l'extrémité Est de la zone des 5 tombeaux, dans le Nord ouest de Xi'an, s'étend sur 10 km², 6 km d'est en ouest et 3 km du nord au sud. Un tumulus central est entouré de nombreuses tombes censées le protéger. Proche du tombeau Yangling, se trouve le tombeau de l'Impératrice Wang, mère du fameux Han Wudi. L'ensemble de la structure du mausolée est un rectangle irrégulier mais propre et bien ordonné. Environ 30 000 reliques culturelles ont été exhumées, dont des vêtements, des figurines de terres peintes, des armes, des chariots ou des ustensiles de cuisine.



Octobre 2006.





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