POINT DE PRESSE

DE MONSIEUR JACQUES CHIRAC PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE ET DE MONSIEUR VICENTE FOX QUESADA PRÉSIDENT DES ÉTATS-UNIS DU MEXIQUE

À L'ISSUE DE LEUR VISITE À AIRBUS INDUSTRIES

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TOULOUSE - HAUTE-GARONNE

SAMEDI 13 OCTOBRE 2001

QUESTION - Vous avez rencontré longuement les responsables de l'aéronautique française ce matin. Quelle est la situation d'Airbus dans ce contexte de crise ?

LE PRÉSIDENT - Je voudrais tout d'abord dire ma joie d'accueillir ici le Président FOX, le Président du Mexique, lui dire naturellement notre amitié et aussi tous nos espoirs de voir la coopération aéronautique entre le Mexique et l'Europe se développer fortement, ce qui est déjà le cas avec la Compagnie Mexicana et ce qui sera encore plus le cas j'en suis sûr avec la deuxième grande Compagnie mexicaine Aeromexico.

Alors, pour répondre plus précisément à la question, nous avons fait ce matin une réunion de travail avec les responsables d'Airbus d'où il ressort à la fois les difficultés que connaissent les compagnies aériennes, notamment depuis le 11 septembre, et aussi par voie de conséquence les constructeurs aéronautiques, difficultés qui justifient une aide déjà décidée aux États-Unis et qui sera, je l'espère, décidée de façon efficace mardi prochain par le Conseil des ministres des Transports qui se réunit à Bruxelles pour examiner les propositions de la Commission. Mais je suis heureux de constater qu'Airbus fait face avec sa compétence, son intelligence, son expérience, et arrive à ne pas connaître de situation trop difficile dans ce contexte. C'est ainsi que, dans l'état actuel des choses, Airbus ne prévoit aucune espèce de diminution d'effectifs au même moment où Boeing, naturellement beaucoup plus touché, a décidé de licencier 30 000 personnes. Ce seul chiffre montre bien la santé et la qualité de l'entreprise européenne Airbus et je suis sûr qu'elle continuera à progresser.

QUESTION - Je voudrais vous poser la question à vous deux. Après les attaques qui ont été perpétrées contre New York et Washington, naturellement la politique aéronautique est axée tout particulièrement sur la sécurité. Donc j'aimerais que vous me répondiez, Messieurs, en ce qui concerne les mesures conjointes qui pourraient être prises pour, comme l'a dit déjà le Président FOX, pour que le travail et l'activité dans le monde ne soient pas freinés et encore moins arrêtés et pour que puisse se poursuivre le tourisme en toute sécurité.

LE PRÉSIDENT FOX - Eh bien ce que je voudrais dire tout d'abord c'est que nous sommes très très heureux de nous trouver ici, à Toulouse, et surtout d'avoir l'occasion de parler avec le Président CHIRAC. Effectivement nous allons évoquer les questions économiques, les retombées des accords commerciaux, tout particulièrement de l'accord commercial qui a été souscrit récemment avec l'Europe. Nous allons évoquer le développement des relations entre le Mexique et la France et nous allons parler aussi de la possibilité de développer les relations économiques et de voir comment de part et d'autre on peut améliorer la situation de l'emploi.

En dehors de ça, il est évident que nous allons parler des problèmes internationaux et de la possibilité de lutter contre le terrorisme et ce de façon conjointe. Et pour ce faire, il est évident que nous avons déjà pris des mesures en matière de sécurité. Nous les avons prises dans le cadre de politique de l'ALENA c'est-à-dire que les trois pays du concernés ont adopté ensemble des mesures en matière de sécurité, de telle sorte que les citoyens de nos trois pays se trouvent dans le calme, la sécurité et la tranquillité.

En ce qui concerne les compagnies aériennes, le tourisme lui-même et les compagnies et les fabricants aéronautiques, nous avons déjà pris des mesures que nous avons déjà rendues publiques car nous voulons que les avions et les passagers soient complètement protégés de telle sorte que les touristes se sentent en sécurité chez nous. Je dois dire d'ailleurs que le tourisme n'a pas été très profondément touché au Mexique par les événements qui se sont produits récemment aux États-Unis. Je dois dire que, si l'on considère le chiffre des touristes que l'on trouve dans les centres touristiques mexicains, on s'aperçoit que le nombre n'a pas beaucoup baissé, peut-être de la part des ressortissants des États-Unis il y a tout de même un fléchissement mais c'est tout. Pour ce qui est des autres, je dois dire qu'il n'y a pas eu de fléchissement. Vous savez que le secteur touristique au Mexique est composé de 70% de Mexicains et de 30% d'étrangers. Il est donc tout à fait normal que pour tous ces touristes l'on prenne des mesures de sécurité et que l'on prenne pour le tourisme lui-même des mesures de promotion. Et pour terminer, je voudrais dire que les compagnies aériennes vont être restructurées et nous pensons transmettre 75% de la part de l'État, des deux compagnies, à savoir Mexicana et Aeromexico. Nous n'allons pas pouvoir le faire immédiatement étant donné les circonstances, mais nous n'allons pas beaucoup tarder.

LE PRÉSIDENT - Merci.

QUESTION - Les deux questions sont adressées au Président FOX. En ce qui concerne l'accord qui aurait été passé entre le gouvernement fédéral et le Congrès en matière de réforme financière, est-ce que vous pouvez nous assurer que cela n'impliquera pas d'augmentation d'impôts comme on nous l'a dit ? Maintenant, deuxième question : je voudrais que vous me parliez de l'escale en Mongolie qui a suscité quelques polémiques chez nous.

LE PRÉSIDENT FOX - Bien, je vais répondre très rapidement. J'ai dit depuis le début que la réforme fiscale n'impliquerait pas du tout d'augmentation d'impôts. En effet, en ce qui concerne la TVA, la TVA sera maintenue à 15% et en ce qui concerne l'impôt sur le revenu, il n'y aura absolument pas d'augmentation. Ce que nous ne voulons pas, c'est qu'il y ait autant d'exonérations que celles qui existent à l'heure actuelle, c'est tout. Il ne s'agit donc pas d'augmenter, je l'ai toujours dit, je n'ai absolument pas changé.

En ce qui concerne l'escale en Mongolie, il s'agit d'une escale technique. Elle est absolument nécessaire et il nous a semblé, étant donné les événements actuels, que l'endroit le plus approprié sur la route de Shanghaï était la Mongolie. Maintenant il faut quand même être poli et courtois avec tout le monde, c'est pour ça que nous avons accepté d'avoir un entretien. Un entretien extrêmement bref mais c'est la moindre des courtoisies. Et nous espérons que le Sénat de la nation le comprendra ainsi.