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DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

POUR LE CINQUANTIEME ANNIVERSAIRE DE l'AGIRC

27 JUIN 1997

L'Association générale des institutions de retraite des cadres fête aujourd'hui son cinquantième anniversaire.

Le 14 mars 1947 était conclue la convention collective nationale de retraite et de prévoyance des cadres. Ainsi naissait le premier régime de retraite obligatoire national et interprofessionnel créé par les partenaires sociaux.

Fondée sur le principe de la répartition, votre institution jetait les bases d'un pacte entre les générations.

Gérée conjointement par les représentants des cadres et des entreprises, l’AGIRC constitue la première pierre du modèle français du paritarisme.

Votre régime a dû affronter des périodes de turbulence. Comme beaucoup d'autres, il s'est trouvé pris en tenaille entre la baisse de ses ressources, liée à la montée du chômage, et la progression rapide de ses charges, due à l'augmentation du nombre de retraités.

Grâce à l'esprit de responsabilité et à la vitalité qui la caractérisent, votre institution a su s'adapter. Les accords du 9 février 1994 et du 20 avril 1996 ont permis d'assurer sa pérennité.

Vous avez retenu comme thème de ce cinquantième anniversaire les cadres, acteurs et artisans du XXIe siècle.

Les cadres de notre pays, par leur ardeur et par leur compétence, ont été aux avant-postes de la croissance française. Ils ont participé à la reconstruction de notre pays après la guerre. Ils ont été les fers de lance de l'industrie française pendant les trente glorieuses.

La crise ne les a pas épargnés. Ils ont subi de plein fouet les bouleversements de notre système de production : réduction d'effectifs, alourdissement de la charge de travail, allongement des horaires. Ils ont été les premières victimes de la fâcheuse propension qu'ont les entreprises dans notre pays à se séparer prématurément de leurs salariés les plus expérimentés.

Mais les difficultés n'ont pas émoussé leur dynamisme. Les cadres constituent le vivier d'énergie dans lequel notre pays a trouvé jusqu'ici les ressources nécessaires pour mener à bien la modernisation de son économie.

Ils sauront, j'en suis sûr, être une nouvelle fois les artisans de notre futur. Cadres, ingénieurs, agents de maîtrise, chercheurs, techniciens, vous saurez relever les défis technologiques de l'avenir et bâtir cette société de l'information qui se dessine devant nous.

Parce que la force d'un pays tient avant tout à la qualité des hommes, la France de demain ne pourra entrer dans le XXIe siècle qu'avec et par ses cadres.