DÉCLARATION À LA PRESSE

DE MONSIEUR JACQUES CHIRAC PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

ET DE MONSIEUR PAUL BIYA PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN

À L'ISSUE DE LEUR ENTRETIEN

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PALAIS DE L'ÉLYSÉE

DIMANCHE 8 SEPTEMBRE 2002

QUESTION - Il y a quelques jours, vous avez rencontré votre homologue nigérian, à propos de Bakassi. Il est question de démilitarisation de la région. Est-ce que vous avez évoqué cette question avec le Président CHIRAC ?

LE PRÉSIDENT BIYA - D'abord, laissez-moi remercier le Président de la République, Monsieur Jacques CHIRAC, pour l'accueil toujours chaleureux qu'il nous réserve quand nous venons à Paris. Bien sûr, au cours de nos entretiens, nous avons évoqué les relations bilatérales entre la France et le Cameroun. Nous avons examiné aussi un certain nombre de problèmes d'actualité internationale et interafricaine. Dans ce contexte, nous avons eu à nous pencher sur la rencontre que nous avons eue à La Celle Saint-Cloud avec le Président OBASANJO.

D'abord, vous avez parlé de la démilitarisation. Je voudrais dire que le contentieux de Bakassi est à la Cour internationale de La Haye et c'est donc le verdict de La Haye que nous attendons. Mais, en attendant ce verdict, il était nécessaire que les autorités politiques se rencontrent pour créer les conditions de l'application du verdict. La réunion de Saint-Cloud a été utile dans la mesure où elle a permis de réaffirmer la volonté des deux Etats de respecter le verdict de La Haye. J'ai dû introduire les Nations Unies pour la mise en oeuvre des mécanismes appropriés et je pense aussi qu'il était question de promouvoir des mesures de confiance pour rendre applicable le verdict de La Haye. Je dois dire que cette rencontre a été rendue possible grâce à l'entremise du Président de la République que je tiens à remercier ici chaleureusement. Voilà ce que je voulais dire.

QUESTION - Une question au Président CHIRAC. Monsieur le Président, nous imaginons que vous avez abordé la situation de tension qui prévaut en ce moment sur le plan mondial, avec une possible intervention américaine en Iraq. Alors, si vous avez donc abordé cette question, est-ce que vous avez arrêté une position commune, le Président BIYA et vous-même ?

LE PRÉSIDENT - La France s'est donnée l'occasion de faire connaître sa position, et encore hier à Hanovre. Je ne vais pas la répéter. Mais ce que je peux vous dire, c'est que le Président, que j'ai été vraiment très heureux de recevoir aujourd'hui -comme je suis toujours heureux de le voir, nous sommes de vieux amis-, et moi nous avons tout à fait la même position sur ce sujet.