SOMMET FRANCO-BRITANNIQUE

DECLARATION SUR L' ENVIRONNEMENT ET LE CHANGEMENT CLIMATIQUE

LANCASTER HOUSE

18 NOVEMBRE 2004

Le changement climatique est le problème environnemental le plus important pour le monde, et il faut y répondre par la coopération internationale. Nous réaffirmons notre volonté de lutter contre le changement climatique et nous accueillons chaleureusement la décision prise par la Russie de ratifier le Protocole de Kyoto, ce qui lui permettra d'entrer en vigueur au début de 2005. Nous nous félicitons de l'exemple montré par la Russie concernant sa participation à Kyoto et nous nous réjouissons par avance de travailler ensemble pour échanger notre expertise dans la mise en oeuvre du Protocole et préparer la voie au marché international de droits d'émissions.

Nous restons déterminés à montrer l'exemple dans le domaine du changement climatique. Nous sommes tous deux en bonne voie pour atteindre nos objectifs de Kyoto mais nous reconnaissons que nous devons aller beaucoup plus loin et nous avons arrêté des plans nationaux à cet effet. Nous avons fixé des objectifs nationaux ambitieux pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre et nous attendons avec intérêt de contribuer à l'élaboration, en 2005, d'une stratégie de l'Union européenne à moyen et à long terme pour lutter contre le changement climatique.

Des réunions ministérielles régulières et la création du groupe franco-anglais de haut niveau pour le renforcement de la coopération dans le domaine de l'environnement ont permis un meilleur échange d'expertise sur les problèmes du climat. Nous nous réjouissons par avance de travailler ensemble en 2005 pour faire face aux effets du changement climatique dans les pays les plus vulnérables. Les programmes de recherche des deux ministères seront coordonnés dans le cadre d'un mécanisme de coopération européen.

Nous espérons faire de la question du changement climatique une priorité de la présidence britannique du G8 l'année prochaine. Nous nous engageons à encourager nos scientifiques à participer à la Conférence sur la Science qui sera organisée au Hadley Centre d'Exeter en février 2005 et à assurer une participation au plus haut niveau à la réunion des ministres de l'énergie et de l'environnement sur le changement climatique qui se tiendra en mars 2005. Nous nous engageons à nous appuyer sur le Plan d'action d'Évian sur la science et la technologie au service du développement durable dans notre travail avec nos collègues du G8 pour mettre en oeuvre des initiatives au calendrier bien arrêté qui ajouteront de la valeur à ce qui se fait déjà.

Le changement climatique et l'Afrique

Le Gouvernement du Royaume-Uni (ministère du Développement international et Ministère de l'environnement, de l'alimentation et des questions rurales) ont commandé une étude commune sur le climat et le changement climatique en Afrique. Cette étude permettra de recenser les informations disponibles sur la surveillance, l'analyse et la modélisation du climat en Afrique et d'évaluer l'adéquation des données existantes pour la prise de décision. Nous attendons avec intérêt la possibilité d'une collaboration future pour la mise en oeuvre des conclusions de cette étude.

Technologies

Nous apportons notre soutien à l'initiative lancée par la Présidence néerlandaise pour mettre en évidence l'importance des innovations respectueuses de l'environnement pour l'économie européenne. Nous considérons que ces innovations joueront un rôle crucial dans la lutte contre la plus grande des menaces pour l'environnement, le changement climatique, tout en permettant d'augmenter la viabilité et la compétitivité de nos économies et en stimulant l'innovation et la croissance. Dans ce contexte, nous apportons notre appui à la mise en oeuvre rapide et efficace du plan d'action de l'Union européenne en faveur des écotechnologies. Par ailleurs, nous considérons que nos Gouvernements doivent montrer l'exemple grâce au pouvoir d'achat de nos administrations publiques. L'investissement public dans des technologies plus efficaces peut permettre des économies d'argent public et contribuer à ouvrir de nouveaux marchés en instaurant la confiance dans les nouveaux produits et processus et en abaissant les prix grâce à une production en masse. Nous avons beaucoup à apprendre des bonnes pratiques actuelles. Nous voudrions que, d'ici à 2010, l'Union européenne atteigne le même niveau de marchés publics verts que celui atteint actuellement par les meilleurs États membres.

Energies marines

Nous reconnaissons le rôle déterminant que le développement des éenergies renouvelables jouera dans la lutte contre le changement climatique. Nos deux pays ont le potentiel nécessaire pour développer les énergies marines, en particulier liées aux vagues, aux courants et aux marées. Nous convenons d'exploiter au mieux le potentiel des énergies renouvelables marines pour nos deux pays et étudierons les modalités d'une collaboration approfondie dans ce domaine.

Biodiversité

Les deux pays sont convenus que le respect de la biodiversité est une priorité importante et que le rythme actuel de dégradation de la biodiversité n'est pas viable. Les Ministres ont reconnu le lien fort qui existe entre la biodiversité et les moyens d'existence, en particulier dans les pays en développement. Ils attendent beaucoup de la coopération de leurs deux pays afin de mieux faire prendre conscience de l'importance de la biodiversité, en particulier grâce à la conférence sur la biodiversité qui se tiendra en janvier 2005. Il a été demandé aux membres des deux administrations de discuter de la question du renforcement de la coopération scientifique internationale sur la biodiversité afin de mettre en évidence l'importance de la biodiversité et d'améliorer les connaissances scientifiques qui servent de base aux politiques intergouvernementales.

Effets perturbateurs du système endocrinien

Les effets perturbateurs du système endocrinien sont reconnus comme étant une source de préoccupation environnementale et humaine majeure à laquelle une grande importance est accordée dans les domaines nouveaux et émergents de la politique de l'UE tels que REACH (Enregistrement, évaluation et autorisation des substances chimiques) et SCALE (fondée sur cinq éléments-clés, SCALE est basée sur la science, axée sur les enfants, vise à améliorer la prise de conscience des liens entre environnement et santé, et utiliser des instruments juridiques). Les gouvernements britannique et français mettent tous deux en oeuvre des programmes de recherche sur cette question, tout en reconnaissant que leur action doit s'inscrire dans un cadre international afin d'éviter tout double emploi, d'identifier les lacunes en matière de connaissances et d'y remédier, ainsi que d'assurer sa rentabilité. Par conséquent, les responsables français et britanniques discutent des modalités de coopération possible entre les deux pays dans ce domaine.