Adolphe Thiers (1797 - 1877)

Photo : Adolphe ThiersAdolphe Marie Joseph Louis Thiers est né à Marseille le 14 avril 1797.

Après des études au lycée de Marseille puis à Aix, où il obtient une licence en droit, il devient avocat.

Il gagne Paris en 1821 où il s'essaie au journalisme (il est notamment chroniqueur au " Constitutionnel "). Il rédige une " Histoire de la Révolution " en plusieurs volumes qui connaît un grand succès.

En janvier 1830, il fonde avec deux associés le " National ", journal hostile au régime de Charles X, qui lancera une protestation contre les ordonnances de juillet 1830.

Thiers favorise l'accès au trône de Louis Philippe d'Orléans et devient conseiller d'Etat, secrétaire général du ministre des Finances.

En octobre 1830, il est élu député des Bouches du Rhône, réélu jusqu'en 1848.

Il est sous-secrétaire d'Etat aux finances du 2 novembre 1830 au 13 mars 1831, ministre de l'Intérieur (11 octobre 1832) puis ministre des Travaux publics et du Commerce (décembre 1832 - avril 1834).

20 juin 1833 : Thiers est élu à l'Académie française.

8 novembre 1833 : il épouse Elise Dosne.

En avril 1834, il est à nouveau ministre de l'Intérieur et, à la suite de l'attentat de Fieschi, fait voter les " lois de septembre " restreignant la liberté de la presse (1835).

Il est président du conseil et ministre des Affaires étrangères en 1836 (22 février-6 septembre) et en 1840 (1er mars). En désaccord avec Louis-Philippe au sujet de la politique orientale (affaire Méhémet Ali, pacha d'Egypte), il démissionne le 29 octobre et passe dans l'opposition à Guizot.

De 1845 à 1862, il fait paraître son " Histoire du Consulat et de l'Empire ".

En 1848, après la chute du régime de Louis-Philippe, il soutient la candidature à la présidence de la République de Louis-Napoléon Bonaparte, croyant pouvoir jouer de son influence. Battu dans sa circonscription des Bouches du Rhône en avril 1848, il est élu au Havre à l'occasion d'élections complémentaires.

A la suite du coup d'Etat de décembre 1851, il est contraint de s'exiler temporairement en Belgique puis en Angleterre.

En 1863, il devient député de Paris.

Hostile à la guerre contre la Prusse en 1870, il milite pour la paix.

Le 8 février 1871, il est réélu député de Paris.

L'Assemblée nationale réunie à Bordeaux le nomme " chef du pouvoir exécutif " (17 février-31 août 1871). Il conclut la paix avec la Prusse au prix de la perte de l'Alsace-Lorraine et réprime sévèrement la révolte de la Commune (mai 1871).

Le 31 août 1871, le chef du pouvoir exécutif prend le titre de président de la République. Le 2 septembre, Thiers crée par décret un vice-président du conseil des ministres.

Après les troubles des années 1870-1871, il s'emploie à redresser le pays : il met fin à l'occupation allemande en finançant le paiement de l'indemnité par deux emprunts, augmente les impôts et réorganise le service militaire.

En mai 1873, il quitte le pouvoir, renversé par une Assemblée à majorité monarchique, hostile à sa conception de la République conservatrice.

Il meurt le 3 septembre 1877 à Saint-Germain-en-Laye.

Source : Service des archives et de l'information documentaire de la Présidence de la République.

Bibliographie :
Pierre Guiral : Adolphe Thiers ; Fayard, 1986.