LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

Paris, le 19 octobre 2003

Monsieur le Président,

C'est avec tristesse que je viens d'apprendre le décès d'Alija Izetbegovic, ancien Président de Bosnie-Herzégovine. Dans ces circonstances douloureuses, je tiens à vous adresser à titre personnel et au nom de la République Française nos condoléances très sincères. Je vous prie de les transmettre, avec l'expression de ma profonde sympathie, aux peuples de Bosnie-Herzégovine ainsi qu'à la famille et aux proches du défunt.

La France, qui fut si proche et solidaire de la Bosnie pendant les années tragiques de la guerre, s'associe pleinement au deuil de votre pays. Elle connaît le rôle historique et le courage politique qui animèrent Alija Izetbegovic, comme ceux qui, avec lui, conscients de représenter la diversité des peuples de Bosnie et soucieux de restaurer la paix dans ce pays trop douloureusement frappé, furent les acteurs d'une réconciliation nationale, amorcée avec la signature du Traité de Dayton-Paris.

C'est sur les ruines de la deuxième guerre mondiale qu'a germé la détermination de construire une Europe nouvelle, qui soit un pôle de paix, de démocratie et de prospérité. La même exigence unit désormais les responsables de votre pays. Au moment où Alija Izetbegovic quitte la terre qu'il a tant aimée, la France forme le voeu que la Bosnie-Herzégovine sera fidèle à cette démarche d'approfondissement de la réconciliation, gage du rapprochement avec l'Union européenne. Je puis vous assurer que la France sera toujours à vos côtés pour avancer dans cette voie.

Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'assurance de ma très haute considération.

Jacques CHIRAC

Monsieur Dragan COVIC Président de la Présidence collégiale de Bosnie-Herzégovine