Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G8 - Action du G8 pour adopter et lancer une initiative mondiale en faveur d un vaccin contre le VIH/sida

(Traduit de l'anglais)

ACTION DU G8 POUR ADOPTER ET LANCER UNE INITIATIVE MONDIALE EN FAVEUR D'UN VACCIN CONTRE LE VIH/Sida

Sommet des Chefs d'Etat et de Gouvernement du G8 SEA ISLAND (ETATS-UNIS D'AMERIQUE) 8 AU 10 JUIN 2004

1. Nous réaffirmons notre volonté de lutter contre la pandémie mondiale du VIH/sida. Individuellement et collectivement, nous avons accentué nos efforts en matière de traitement, de prise en charge et de prévention du sida. Nous reconnaissons le rôle important que jouent le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, l'ONUSIDA et l'OMS dans la lutte contre cette pandémie. Cependant, la catastrophe humaine et économique qu'entraîne cette pandémie exige que ces mesures soient complétées par une accélération des efforts de développement d'un vaccin contre le VIH. En 2001 et 2002, seuls sept candidats vaccins sont entrés dans la phase d'essais cliniques, et un seul dans la phase d'expérimentation humaine, ce dernier s'étant par ailleurs révélé inefficace. Les efforts de développement d'un vaccin progressent lentement, essentiellement en raison de l'importance des difficultés scientifiques à surmonter. Le meilleur moyen de progresser est que les scientifiques du monde entier travaillent ensemble et de manière complémentaire.

2. Nous croyons que l'heure est venue pour les principaux scientifiques et les autres parties prenantes, qu'il s'agisse du secteur public ou privé, des pays développés ou en développement, de mieux s'organiser. L'idée de cette initiative a été proposée par un groupe de scientifiques internationaux. Nous soutenons ce projet et nous appelons de nos voeux le lancement d'une initiative mondiale en faveur d'un vaccin contre le sida, consortium virtuel pour accélérer le développement d'un vaccin contre le VIH en améliorant la coordination, l'échange d'informations et la coopération à l'échelle mondiale.

3. Cette initiative doit élaborer un plan stratégique pour définir les priorités parmi les défis scientifiques à relever, coordonner les efforts de recherche et de développement des produits et encourager une utilisation plus grande des technologies et réseaux d'échange d'informations. Ce plan garantirait une meilleure mise à profit des ressources existantes et une mobilisation plus efficace des nouvelles ressources disponibles en faveur des besoins identifiés. Plus précisément, le plan stratégique doit chercher à : 3.1. encourager la création d'un certain nombre de centres internationaux de développement d'un vaccin contre le VIH travaillant en coordination : chaque centre devrait avoir une masse critique et être doté de l'expertise scientifique nécessaire pour élaborer une démarche spécifique pour le vaccin contre le VIH. Ces centres pourraient être autonomes, à l'exemple du centre de recherche de vaccins de l'Institut national des maladies allergiques et infectieuses au sein des Instituts nationaux américains de la santé, les Instituts de recherche européens ou bien pourraient être des centres virtuels, tels que ceux qui ont été financés par les partenariats secteur public - secteur privé de l'Initiative internationale en faveur d'un vaccin contre le HIV, la Plate-forme européenne d'essais cliniques pour les pays en développement (EDCTP), la Fondation Gates et d'autres. 3.2. stimuler le renforcement de la capacité de fabrication de vaccins contre le VIH : la capacité de production de vaccins contre le VIH en vue d'essais cliniques avancés est insuffisante. Par conséquent, il faut augmenter les ressources et les installations de fabrication de vaccins potentiels contre le sida, en particulier pour expérimenter les candidats vaccins qui sont en cours de développement ou qui le seront bientôt, comme dans le cadre de l'EDCTP. 3.3. normaliser les évaluations précliniques et cliniques en laboratoire : les données collectées lors des essais cliniques d'un candidat vaccin donné doivent être mises à disposition et applicables aux essais réalisés sur d'autres candidats vaccins. C'est pourquoi des protocoles normalisés et des mesures d'efficacité doivent être adoptés lors des phases précliniques et cliniques du développement d'un vaccin. En outre, les laboratoires doivent être mieux associés aux essais cliniques, ce qui implique de recourir davantage à des accords de confidentialité innovants et aux technologies d'échange d'informations. 3.4. étendre le système international intégré d'essais cliniques : De vastes programmes cliniques capables de conduire des essais de phase I, II et III pour des vaccins potentiels contre le VIH ont été définis par l'Institut national des maladies allergiques et infectieuses (NIAID) américain, l'Agence nationale française de recherches sur le sida, le Programme national italien anti-sida, l'Initiative internationale en faveur d'un vaccin contre le VIH et l'Union européenne. Ce système international d'essais cliniques doit être développé et coordonné. Cela devrait faciliter une approche pluridisciplinaire intégrant les contributions de sociologues et de comportementalistes travaillant aux côtés des équipes biomédicales. 3.5. optimiser les interactions entre les autorités de suivi : Le renforcement de la coopération, de la communication et de l'échange d'informations entre autorités de contrôle des différents pays et régions concernés par la délivrance de licences pour les vaccins contre le sida est essentiel. Cela est possible sans porter atteinte aux normes de sécurité ou de fabrication. 3.6. encourager les scientifiques des pays en développement à s'engager plus activement : étant donné que les essais de phase III seront réalisés surtout dans les pays en développement les plus touchés par la maladie, le système international d'essais cliniques doit impliquer les scientifiques locaux, les comités d'éthique composés de représentants locaux et internationaux, et les autorités de contrôle au niveau local.

4. Nous appelons toutes les parties prenantes de l'initiative mondiale en faveur d'un vaccin contre le VIH à achever l'élaboration de ce plan stratégique d'ici notre prochain Sommet.

5. Les États-Unis, en leur qualité de président du G8, organiseront dans l'année une réunion de toutes les parties prenantes intéressées par cette initiative afin d'encourager leur coopération au développement d'un vaccin contre le VIH. Cette réunion devrait clarifier les modalités de mise en oeuvre du plan stratégique. Nous préconisons que cette conférence devienne une manifestation annuelle et nous attendons avec intérêt un rapport sur le suivi de cette initiative lors du prochain Sommet du G8.




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