Déclaration des chefs d'Etat et de gouvernement du G8

(Traduction libre )


DÉCLARATION DES CHEFS D'ÉTAT ET DE GOUVERNEMENT DU G8


GÊNES - ITALIE 22 JUILLET 2001


1. Nous, chefs d'État et de gouvernement des huit grandes démocraties industrialisées et représentants de l'Union européenne, nous sommes réunis à Gênes pour notre premier Sommet du nouveau millénaire. Animés d'un esprit de coopération, nous avons discuté des problèmes internationaux les plus urgents.

2. Chefs d'État et de Gouvernement de pays démocratiques, responsables devant nos concitoyens, nous considérons qu'un débat public et ouvert sur les grands problèmes de nos sociétés est d'une importance fondamentale. Nous favoriserons des solutions innovantes fondées sur un large partenariat avec la société civile et le secteur privé. Nous nous efforcerons également de renforcer la coopération et la solidarité avec les pays en développement dans le cadre de notre responsabilité mutuelle en matière de lutte contre la pauvreté et de promotion du développement durable.

3. Nous sommes déterminés à faire en sorte que tous les citoyens du monde, en particulier les plus pauvres, bénéficient de la mondialisation. L'insertion des pays les plus pauvres dans l'économie mondiale est le moyen le plus sûr de répondre à leurs aspirations fondamentales. Nos discussions ont porté essentiellement sur l'élaboration d'une stratégie à cet effet.

UNE APROCHE STRATÉGIQUE POUR LUTTER CONTRE LA PAUVRETÉ

4. La situation dans de nombreux pays en développement, en particulier en Afrique, appelle une action décisive de la communauté internationale. Assurer la solidité, le dynamisme, l'ouverture et la croissance de l'économie mondiale est la stratégie la plus efficace de lutte contre la pauvreté. Nous nous engageons à agir en ce sens.

5. Nous continuerons également à fournir une aide au développement efficace visant à appuyer les efforts des pays en développement pour établir une prospérité durable. Conformément aux conclusions de la IIIe Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés et à la Déclaration du Millénaire, nous préconisons une approche stratégique axée sur les principes de partenariat et d'appropriation. Dans l'intérêt commun des donateurs et des bénéficiaires de l'aide, nous devons veiller à ce que des ressources rares soient utilisées efficacement.

6. Des institutions politiques ouvertes, démocratiques et responsables, fondées sur le respect des droits de l'Homme et l'état de droit, sont les conditions préalables au développement durable et à une croissance solide. Nous aiderons les pays en développement à promouvoir :
- la responsabilité et la transparence du secteur public
- des cadres juridiques et des régimes de gouvernement d'entreprise pour lutter contre la corruption
- des garanties contre le détournement de fonds publics et leur utilisation à des fins non productives
- l'accès de tous les citoyens à la justice, l'indépendance du pouvoir judiciaire, et des dispositions légales facilitant l'activité du secteur privé
- la participation active de la société civile et des organisations non gouvernementales
- la liberté de l'activité économique.
Pour notre part, nous
- mettrons pleinement en oeuvre la Convention de l'OCDE sur la lutte contre la corruption
- -appuierons les efforts déployés au sein de l'ONU afin d'élaborer un instrument efficace de lutte contre la corruption
- encouragerons les Banques multilatérales de développement à aider les pays bénéficiaires à renforcer leur gestion des dépenses publiques et du budget.

L'allégement de la dette et au-delà

7. L'allégement de la dette, en particulier l'initiative PPTE renforcée, est une contribution précieuse à la lutte contre la pauvreté, mais ce n'est qu'un des éléments nécessaires à l'accélération de la croissance dans les pays très pauvres. Nous nous réjouissons que 23 pays remplissent les conditions pour bénéficier d'un allégement global de la dette de plus de 53 milliards de dollars, sur un montant initial de dette de 74 milliards. Nous devons continuer à progresser dans ce sens
.
8. En particulier, nous attendons des pays touchés par un conflit qu'ils renoncent à la violence. Nous réaffirmons que, lorsqu'ils l'auront fait, nous intensifierons nos efforts afin de les aider à prendre les mesures nécessaires pour obtenir un allégement de la dette. Nous réaffirmons que l'initiative PPTE est conçue pour aboutir à une sortie durable d'une situation d'endettement insupportable, grâce à des réformes entreprises par les pays pour mettre en oeuvre des politiques nationales énergiques et à des prêts responsables de la part des donateurs.

9. Au-delà de l'allégement de la dette, nous avons, lors de nos discussions, identifié trois éléments qui se confortent mutuellement :
- une participation accrue des pays en développement au système commercial mondial
- un accroissement de l'investissement privé
- des initiatives pour promouvoir la santé, l'éducation et la sécurité alimentaire.

10. La liberté du commerce et l'investissement favorisent la croissance et la réduction de la pauvreté à l'échelle mondiale. C'est pourquoi nous sommes convenus aujourd'hui de soutenir le lancement d'un nouveau cycle ambitieux de négociations commerciales, doté d'un ordre du jour équilibré.

11. Si l'ouverture des marchés résultant des négociations internationales procure un bénéfice économique considérable aux pays en développement, nous soutenons totalement les mesures déjà prises pour améliorer l'accès aux marchés en faveur des pays les moins avancés, telles que " tout sauf les armes ", les préférences généralisées et toutes les autres initiatives qui visent les mêmes objectifs. Nous confirmons l'engagement que nous avons pris lors de la IIIe Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés de favoriser l'accès, en franchise et hors quota, de tous les produits des PMA. Nous soutenons les efforts déployés par les PMA pour s'insérer dans le système commercial mondial et pour tirer parti des chances qu'offre une croissance fondée sur le commerce.

12. L'amélioration de l'accès au marché doit s'accompagner de la capacité d'en profiter. Pour aider les pays en développement à bénéficier de l'ouverture des marchés, nous améliorerons notre coordination de l'assistance technique relative au commerce afin :
- d'apporter une aide bilatérale en matière de normes techniques, de systèmes douaniers, de législation nécessaire pour adhérer à l'Organisation mondiale du commerce, de protection des droits de propriété intellectuelle et du développement des ressources humaines
- d'appuyer les travaux du Cadre intégré d'assistance technique relative au commerce
- d'encourager les institutions financières internationales à contribuer à l'élimination des obstacles au commerce et à l'investissement, ainsi qu'à la mise en place des institutions et des politiques essentielles pour faire prospérer le commerce
- d'exhorter les pays à intégrer l'expansion des échanges dans leurs stratégies de lutte contre la pauvreté.

13. L'augmentation de l'investissement du secteur privé est essentielle à la croissance économique, au renforcement de la productivité et à la hausse des niveaux de vie. Pour aider les pays en développement à améliorer l'accueil de l'investissement privé, nous demandons instamment aux Banques multilatérales de développement et aux autres organismes internationaux compétents de soutenir les efforts de réforme interne, notamment l'instauration de partenariats public-privé et des meilleures pratiques en matière d'investissement, ainsi que la mise en place de codes et normes dans le domaine du gouvernement d'entreprise, de normes de responsabilité, d'une concurrence accrue et de régimes fiscaux transparents. Nous demandons à la Banque mondiale d'apporter une aide supplémentaire pour des programmes qui favorisent le développement du secteur privé dans les pays les plus pauvres. Pour favoriser les investissements dans l'économie de la connaissance, nous demandons à l'OMC et à l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, en collaboration avec la Banque mondiale, d'aider les pays les plus pauvres à se conformer aux règles internationales applicables aux droits de propriété intellectuelle.

14. L'aide publique au développement demeure essentielle. Nous oeuvrerons avec les pays en développement afin d'atteindre les objectifs internationaux de développement, y compris en améliorant l'efficacité de notre aide au développement. Nous nous engageons à mettre en oeuvre la recommandation décisive du CAD de l'OCDE concernant le déliement de l'aide aux PMA qui devrait permettre d'augmenter l'efficacité de l'aide et une répartition plus équitable de l'effort entre les donateurs.

15. À Okinawa l'an dernier, nous nous étions engagés à faire un progrès décisif dans la lutte contre les maladies infectieuses et à briser le cercle vicieux de la maladie et de la pauvreté. Pour tenir cet engagement et pour répondre à l'appel de l'Assemblée générale des Nations Unies, nous avons lancé avec le Secrétaire général des Nations Unies un nouveau Fonds mondial pour lutter contre le VIH/SIDA, le paludisme et la tuberculose. Nous sommes résolus à rendre ce fonds opérationnel d'ici la fin de l'année. Nous nous sommes engagés à y verser 1,3 milliard de dollars. Ce Fonds sera un partenariat public-privé et nous appelons d'autres pays, le secteur privé, les fondations et les établissements universitaires et scientifiques à y apporter leurs contributions, financièrement, en nature ou sous la forme d'expertise. Nous nous félicitons des autres contributions déjà promises à hauteur de quelque 500 millions de dollars.

16. Le Fonds favorisera une approche intégrée qui met l'accent sur la prévention dans le continuum du traitement et des soins. Il fonctionnera selon les principes suivants : efficacité scientifique et médicale établie, transfert rapide des ressources, faible coût des transactions et structure administrative légère, en mettant l'accent sur les résultats. Nous espérons que l'existence du Fonds permettra d'améliorer la coordination entre donateurs et constituera une nouvelle incitation à la recherche et au développement engagés par le secteur privé. Le Fonds fournira des financements supplémentaires en soutien aux programmes déjà existants, qui s'inscriront dans les plans nationaux des pays partenaires en matière de santé. Il sera essentiel que les pays en développement soient associés activement à l'objectif et au fonctionnement du Fonds pour assurer leur maîtrise des programmes et leur volonté de résultat. La participation des partenaires locaux, y compris les ONG et des organisations internationales, contribuera à la bonne marche du Fonds.

17. Des systèmes de santé nationaux solides continueront de jouer un rôle déterminant pour l'efficacité de la prévention, du traitement et des soins, ainsi que pour l'amélioration de l'accès aux services de santé et aux biens médicaux essentiels sans discrimination. L'action de la société dans son ensemble, au-delà du seul secteur de la santé, sera nécessaire pour lutter efficacement contre le VIH/SIDA et d'autres maladies. Nous nous félicitons des mesures engagées par l'industrie pharmaceutique pour rendre les médicaments moins chers. Dans le contexte du nouveau Fonds mondial, nous travaillerons avec l'industrie pharmaceutique et avec les pays concernés pour faciliter la fourniture aussi large que possible de médicaments peu coûteux dans des conditions efficaces au plan médical. Nous nous félicitons des consultations en cours au sein de l'OMC sur l'utilisation des dispositions pertinentes de l'accord sur les droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce. Nous reconnaissons combien il importe que les pays concernés mettent à profit la souplesse qu'offre cet accord pour faire en sorte que les médicaments soient mis à la disposition des citoyens qui en ont besoin, en particulier ceux qui n'ont pas les moyens d'accéder aux soins médicaux de base. Parallèlement, nous réaffirmons notre attachement à une protection forte et efficace des droits de propriété intellectuelle, qui constituent une incitation nécessaire à la recherche et au développement des médicaments vitaux.

18. L'éducation est un facteur central de la croissance et de l'emploi. Nous réaffirmons notre engagement d'aider les pays à réaliser l'objectif fixé dans le cadre d'action de Dakar pour l'enseignement primaire universel d'ici 2015. Nous reconnaissons qu'il est nécessaire d'améliorer l'efficacité de notre aide au développement en appui aux stratégies locales. L'éducation, en particulier l'enseignement primaire universel et l'égal accès des filles et des garçons à l'enseignement à tous les niveaux, doit être une composante prioritaire tant dans les stratégies nationales de lutte contre la pauvreté que dans nos programmes de développement. Les ressources libérées par l'initiative PPTE peuvent contribuer à ces objectifs. Nous apporterons notre aide dans la définition de systèmes d'évaluation permettant de mesurer les progrès, d'identifier les meilleures pratiques et de rendre compte des résultats. Nous mettrons également l'accent sur la formation des enseignants. Dans le prolongement des travaux du groupe d'experts du G8 sur l'accès aux nouvelles technologies (GEANT), nous oeuvrerons au développement de l'utilisation des technologies de l'information et de la communication afin de former les enseignants aux meilleures pratiques et de consolider les stratégies d'enseignement. Nous encourageons plus particulièrement le secteur privé à examiner les nouvelles opportunités d'investissement dans les infrastructures, les technologies de l'information et de la communication et le matériel pédagogique. Nous encourageons les Banques multilatérales de développement à se concentrer davantage sur l'éducation et à axer leur travail futur sur les pays dotés de stratégies saines mais dont les ressources sont insuffisantes, et à rendre compte au G8 l'année prochaine. Nous soutenons l'UNESCO qui joue un rôle-clé en matière d'enseignement universel. Nous travaillerons également avec l'Organisation internationale du travail afin de soutenir les efforts de lutte contre le travail des enfants et d'augmenter le taux de scolarisation.

19. Nous créerons un groupe de travail de hauts responsables du G8 pour nous conseiller sur la meilleure manière de parvenir aux objectifs de Dakar en collaboration avec les pays en développement, les organisations internationales compétentes et d'autres acteurs. Ce groupe nous fera des recommandations avant notre prochaine réunion.

20. À la veille du " Sommet alimentaire mondial : cinq ans après " qui se tiendra en novembre 2001, la sécurité alimentaire reste difficile à atteindre. Plus de 800 millions de personnes, dont au moins 250 millions d'enfants, souffrent de malnutrition grave. L'accès à des ressources alimentaires adéquates et le développement rural restent donc au coeur de notre stratégie de lutte contre la pauvreté. Le soutien à l'agriculture est un aspect essentiel de l'APD. Nous nous efforcerons de développer des capacités dans les pays pauvres, d'intégrer les programmes dans des stratégies nationales et de renforcer la formation dans le domaine des sciences agricoles. L'amélioration de la productivité agricole doit faire l'objet de tous nos efforts. Entre autres, l'introduction de nouvelles technologies testées et éprouvées, y compris les biotechnologies, d'une manière qui soit sûre et adaptée aux conditions locales, est susceptible d'accroître de façon significative les rendements agronomiques dans les pays en développement tout en réduisant la consommation de pesticides et d'eau par rapport aux méthodes traditionnelles. Nous sommes déterminés à étudier et à faciliter l'utilisation responsable des biotechnologies, ainsi qu'à les partager pour faire face aux besoins du développement.

21. Nous concentrerons nos efforts sur les régions connaissant le plus fort déficit de sécurité alimentaire, en particulier l'Afrique sub-saharienne et l'Asie du Sud, et nous continuerons d'encourager la coopération Sud-Sud. Nous soutiendrons le rôle crucial que jouent les organisations internationales et les ONG dans les opérations de secours. Nous sommes convaincus que les stratégies nationales de lutte contre la pauvreté et les stratégies sectorielles doivent tenir dûment compte des besoins nutritionnels des groupes vulnérables, notamment les nouveaux-nés et leurs mères.

Accès aux nouvelles technologies

22. Les technologies de l'information et de la communication sont riches d'un potentiel considérable pour aider les pays en développement à accélérer leur croissance, à élever leur niveau de vie et à répondre à d'autres priorités du développement. Nous approuvons le rapport du groupe d'experts du G8 sur l'accès aux nouvelles technologies (GEANT) et son Plan d'action de Gênes, qui a rempli avec succès le mandat d'Okinawa. Grâce à la participation directe de représentants du secteur public, du secteur privé et du secteur à but non lucratif, ainsi que de représentants des gouvernements des pays en développement, ce groupe constitue un forum unique en son genre pour faire en sorte que les nouvelles technologies répondent aux besoins du développement. Nous continuerons de soutenir ce processus et d'encourager tous les acteurs à démontrer leur volonté d'y participer, à mobiliser expertise et ressources et à tirer le meilleur parti de cette coopération fructueuse. Nous dresserons le bilan de la mise en oeuvre du Plan d'action de Gênes d'ici le prochain Sommet, à partir d'un rapport de la Présidence du G8. Nous encourageons également l'élaboration d'un plan d'action sur la manière dont l'administration en ligne peut renforcer la démocratie et l'état de droit en donnant plus de pouvoirs aux citoyens et en rendant plus efficace la fourniture de services administratifs essentiels.

UN HÉRITAGE POUR LES GÉNÉRATIONS FUTURES

Environnement


23. Nous réaffirmons notre détermination à trouver des solutions mondiales aux menaces qui pèsent sur notre planète. Nous reconnaissons que le changement climatique est un problème urgent qui requiert une solution à l'échelle mondiale. Nous sommes déterminés à jouer un rôle moteur dans le domaine du changement climatique. Il est nécessaire d'agir rapidement, efficacement et durablement, conformément à l'objectif final de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques qui est de stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Nous sommes résolus à assumer nos engagements nationaux et nos obligations au titre de la Convention à l'aide de divers instruments souples, en tirant parti de la puissance des marchés et de la technologie. Dans ce contexte, nous reconnaissons qu'il est important d'intensifier la coopération concernant la science et la recherche en climatologie. Nous favoriserons la coopération entre nos pays et les pays en développement en matière de transfert de technologies et de renforcement des capacités.

24. Nous sommes tous convaincus de la nécessité absolue de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il y a actuellement un désaccord sur le Protocole de Kyoto et sa ratification, mais nous sommes déterminés à travailler ensemble activement pour atteindre notre objectif commun. À cette fin, nous participons de manière constructive à la nouvelle session de la sixième Conférence des Parties à Bonn et nous continuerons de le faire dans toutes les enceintes compétentes. Nous nous félicitons de l'intensification ces derniers temps des discussions entre pays du G8 et avec les autres pays.

25. Nous réaffirmons que nos efforts devront aboutir in fine à un résultat qui protège l'environnement et garantisse une croissance économique compatible avec nos objectifs partagés de développement durable pour les générations présentes et futures.

26. Nous nous félicitons de la proposition de la Russie d'organiser en 2003 une conférence mondiale sur le changement climatique avec la participation des pouvoirs publics, des entreprises et des milieux scientifiques, ainsi que de représentants de la société civile.

27. Nous soulignons l'importance de l'énergie renouvelable pour le développement durable, la diversification des sources d'énergie et la préservation de l'environnement. Nous ferons en sorte que les sources d'énergie renouvelable soient prises en compte de manière adéquate dans nos plans nationaux et nous incitons les autres à faire de même. Nous encourageons la poursuite des recherches et des investissements dans les technologies de l'énergie renouvelable, partout dans le monde. L'énergie renouvelable peut contribuer à réduire la pauvreté. Nous aiderons les pays en développement à renforcer les capacités institutionnelles et les stratégies nationales de marché susceptibles d'attirer l'investissement du secteur privé dans les sources d'énergie renouvelable et dans d'autres technologies propres. Nous demandons aux BMD et aux organismes nationaux d'aide au développement d'adopter une approche innovante et de mettre au point des mécanismes de marché pour le financement de l'énergie renouvelable. Nous demandons instamment au Fonds pour l'environnement mondial de continuer à oeuvrer pour la protection de l'environnement mondial et nous lui demandons de promouvoir les bonnes pratiques pour une utilisation efficace de l'énergie et le développement des sources d'énergie renouvelable dans le monde en développement, et nous soulignons la nécessité de fournir les ressources suffisantes à sa troisième reconstitution. Nous remercions tous ceux qui ont participé au groupe de travail sur les sources d'énergie renouvelable créé à Okinawa. Les ministres de l'Énergie du G8 se réuniront l'année prochaine pour discuter de ces questions et d'autres problèmes liés à l'énergie.

28. Nous attendons avec intérêt le Sommet mondial sur le développement durable qui se tiendra à Johannesburg en 2002, étape importante du processus de Rio. Les trois dimensions du développement durable, assurer la croissance économique, promouvoir le développement humain et social et protéger l'environnement, sont des objectifs interdépendants qui requièrent une action concertée. Nous oeuvrerons en partenariat avec les pays en développement en faveur d'un processus préparatoire, incluant la société civile, en travaillant à un ordre du jour substantiel et ambitieux aboutissant à des résultats concrets. Nous nous félicitons de l'adoption récente de la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants et nous militerons activement en faveur de son entrée en vigueur rapide.

29. Nous sommes déterminés à faire en sorte que nos organismes de crédit à l'exportation se conforment à des normes environnementales strictes. C'est pourquoi nous étions convenus à Okinawa d'élaborer des lignes directrices communes en matière d'environnement pour les organismes de crédit à l'exportation, en nous inspirant de l'expérience des BMD compétentes. Dans le prolongement des progrès réalisés depuis l'année dernière, nous nous engageons à trouver, à l'OCDE, d'ici la fin de l'année, un accord sur une Recommandation qui remplisse le mandat d'Okinawa.

Sécurité sanitaire des aliments

30. Pleinement conscients de l'importance prioritaire de la sécurité sanitaire des aliments pour nos concitoyens, nous continuerons de préconiser une approche transparente, scientifique et fondée sur des règles et nous intensifierons nos efforts pour trouver un consensus international sur la manière dont le principe de précaution doit être appliqué à la sécurité des aliments lorsque les informations scientifiques disponibles sont incomplètes ou contradictoires. Nous nous félicitons du dialogue en cours entre pouvoirs publics, scientifiques, consommateurs, autorités de régulation et acteurs de la société civile. Ce dialogue doit reposer sur les principes d'ouverture et de transparence. Nous reconnaissons qu'il est de notre responsabilité de faire en sorte que le public comprenne clairement les risques et les avantages de la sécurité des aliments. Nous ferons tout pour fournir aux consommateurs les informations pertinentes sur la sécurité des produits alimentaires, à partir d'avis scientifiques indépendants, d'une analyse précise des risques et du dernier état de la recherche. Nous sommes persuadés qu'un cadre bien conçu de gestion du risque, compatible avec la science, est essentiel pour préserver la confiance des consommateurs et favoriser l'acceptation par l'opinion publique.
31. Nous nous félicitons des résultats de la récente Conférence de Bangkok sur les biotechnologies modernes, les nouveaux aliments et les nouvelles cultures, ainsi que de la réunion ad hoc des autorités de régulation des pays de l'OCDE et de la Russie. Nous encourageons les organisations internationales compétentes à assurer le suivi de la conférence en tant que de besoin, dans le cadre de leur mandat respectif. En outre, nous nous félicitons de la création du Forum mondial des responsables de la réglementation en matière de sécurité sanitaire des aliments, organisé conjointement par l'OAA et l'OMS. Nous accueillons également avec satisfaction les travaux du Conseil interacadémies qui publie des avis équilibrés de professionnels concernant la science de la sécurité sanitaire des aliments. Toutes ces réunions démontrent notre attachement à un processus de dialogue destiné à renforcer la confiance du public dans la sécurité sanitaire des aliments.

LE DÉVELOPPEMENT DE LA PROSPÉRITÉ DANS UNE SOCIÉTÉ SOLIDAIRE

Emploi

32. Fermement convaincus que résultats économiques et solidarité sociale sont interdépendants, nous nous engageons à mettre en oeuvre des politiques conformes aux recommandations de la Conférence des ministres du travail du G8 qui s'est tenue à Turin l'année dernière. Nous nous félicitons du développement de l'activité des personnes âgées, un potentiel prometteur pour nos économies et nos sociétés, comme l'indiquait la Charte de Turin du G8 intitulée " Vers un vieillissement actif ".
Lutte contre la criminalité transnationale organisée et la drogue

33. Nous réaffirmons notre détermination à lutter contre la criminalité transnationale organisée. À cette fin, nous approuvons résolument les conclusions de la Conférence des ministres de la Justice et de l'Intérieur du G8 qui s'est tenue à Milan cette année. Nous incitons à progresser encore dans le domaine de la coopération judiciaire et de la lutte contre la corruption, de la cybercriminalité, de la pornographie enfantine en ligne et du trafic d'êtres humains.

34. Dans le prolongement de la réunion ad hoc des experts du G8 sur les précurseurs chimiques qui s'est tenue à Miyazaki l'an dernier et de la récente Conférence de Londres sur l'économie mondiale des drogues illicites, nous intensifierons nos efforts pour enrayer le trafic et la consommation de drogues illicites.

AUX HABITANTS DE GÊNES

35. Nous remercions les habitants de Gênes pour leur hospitalité et nous déplorons la violence, le décès et le vandalisme irresponsable qu'ils ont dû supporter. Nous poursuivrons activement notre fructueux dialogue avec les pays en développement et les autres acteurs. Et nous défendrons le droit des manifestants pacifistes à faire entendre leur voix. Mais en tant que chefs d'État et de gouvernement démocratiques, nous ne pouvons accepter qu'une minorité violente s'autorise à perturber nos débats sur les problèmes cruciaux qui affectent le monde. Nous poursuivrons notre travail.

PROCHAIN SOMMET

36. Nous avons accepté l'invitation du Premier ministre du Canada de nous réunir l'année prochaine dans la province de l'Alberta, Canada, du 26 au 28 juin.





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