La maison "Normandie-Niemen"

LA MAISON « NORMANDIE-NIEMEN ».

La maison entretient le souvenir des aviateurs français et des mécaniciens soviétiques qui, de 1942 à 1945, luttèrent côte à côte sur le sol russe, pour une cause commune.

L'immeuble, situé sur les bords de la Moskova, a été construit en 1904 par le marchand et amateur d'art TSVETKOV pour y abriter sa collection de gravures. Son architecte, L. N. VASNETSOV s'inspira du style russe du XVII° siècle et eut l'idée d'un toit en forme de carène.

Dès 1909, TSVETKOV fit don de son « palais-musée » à la ville de Moscou. Le peintre REPINE, ami de TSVETKOV, écrivait alors : « ··· encore une perle au diadème de Moscou. Et en quel lieu royal !··· cette nouvelle pierre précieuse marquera la mémoire de chaque Russe et même de chaque hôte étranger.. » Le musée TSVETKOV devint le lieu de rencontre fréquenté par tous les artistes peintres et écrivains russes du début du siècle.

En 1926, le musée TSVETKOV fut annexé à la galerie Trétiakov, dont il devint une filiale abritant notamment la section des estampes. Les collections ayant été mises à l'abri en 1941, au début de la guerre germano-soviétique, la maison resta inoccupée jusqu'au milieu de 1942, date à laquelle le gouvernement soviétique y installa « la mission militaire française » aux ordres du Général PETIT, envoyé par le Général de GAULLE en tant qu'attaché militaire de la « France libre ».

Le Général PETIT y prépare l'arrivée du groupe de chasse « NORMANDIE » qui devait devenir plus tard, en se renforçant, le régiment de « NORMANDIE-NIEMEN » et être en fait la seule force occidentale à combattre sur le front de l'Est. Créé le 1er septembre 1942 par le Général de GAULLE, le groupe « NORMANDIE » arrive en URSS, via Téhéran, à la fin novembre. Aux ordres du Commandant TULASNE, il comprenait initialement 61 Français dont 12 pilotes.

Après une période d'entraînement le groupe participe à une première campagne de mars à novembre 1943 dans le cadre de la 303ème division aérienne de chasse (Général ZAKHAROV) sur le front Sud-Ouest de Moscou. Au cours des quatre journées de la seule bataille d'OREL, « NORMANDIE » exécute 112 sorties, abat 17 avions, mais perd 7 pilotes dont le Commandant TULASNE.

Le Commandant POUYADE prend le commandement en août et les mécaniciens français sont remplacés par des mécaniciens soviétiques.
Au cours de cette première campagne, le groupe inscrit 72 victoires aériennes à son palmarès. De novembre 1943 à mai 1944, « NORMANDIE » installé à TOULA panse ses plaies, reçoit de nouveaux pilotes dont le nombre va permettre de porter à quatre (ROUEN , LE HAVRE, CHERBOURG, CAEN) le nombre des escadrilles. De mai à novembre 1944, il participe à une deuxième campagne en BIELOUSSIE, puis en LITHUANIE, après avoir changé ses YAK.1 contre des YAK.3. En juillet, un ordre du jour du Haut Commandement soviétique ajoute à son nom celui de « NIEMEN » en récompense de son action au cours des opérations de franchissement du fleuve.

Début décembre 1944, le personnel du « NORMANDIE-NIEMEN » est regroupé à Moscou pour y recevoir la visite du Général de GAULLE qui, au cours d'une prise d'armes à l'Ambassade de France, épingle sur le fanion du régiment la Croix de la libération. Dès le 12 décembre 1944, le régiment entame sa troisième campagne, en Prusse Orientale. Le Commandant DELFINO prend le commandement du « NORMANDIE-NIEMEN ». Cette campagne se termine avec la victoire le 9 mai 1945. Le 15 juin 1945, le régiment quitte l'Union soviétique avec les appareils sur lesquels il a combattu, ses quarante YAK.3, don des autorités soviétiques en récompense des faits d'armes accomplis.

La façade de l'immeuble porte deux plaques commémoratives :
- une plaque rappelant la mémoire des pilotes français tombés sur le front soviétique. Cette plaque a été inaugurée le 18 mai 1956 par Monsieur Guy MOLLET, alors Président du Conseil, en présence du Maréchal JOUKOV, à l'époque ministre de la Défense.
- Une plaque apposée ultérieurement, à la demande des autorités soviétiques, indiquant que « dans cet édifice se trouvait à l'époque de la grande guerre patriotique la mission militaire française ».

Batailles
OREL – SMOLENSK – ORSHA – BEREZINA –NIEMEN – INSTERBOURG – KOENIGSBERG – PILLAU.

Palmarès

  • Victoires aériennes : 273
  • Nombre de combats aériens : 869
  • Missions de guerre : 5 240
  • Pilotes morts pour la France en combat aérien : 42


A l'issue de la Guerre, la maison du 29, quai Kropotkin fut laissé par les autorités soviétiques au premier attaché militaire français, le Général GUILLAUME, qui y installa sa résidence et ses bureaux.







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