Aperçu historique de la Chine

L'histoire de la Chine est une succession de périodes d'unification et de division. Elle a connu très tôt, dès le IIème siècle av. JC, l'expérience d'un Etat centralisé qui s'appuiera plus tard sur une classe de lettrés-fonctionnaires recrutés en raison de leurs talents et non de leur naissance. Les dynasties qui se succèdent sont en général fondées par des chefs de révoltes paysannes. Après une période brillante marquée par une ouverture sur l'extérieur, un rayonnement intellectuel et artistique, des conquêtes territoriales, elles se sclérosent, se ferment et tombent sous les coups de nouvelles jacqueries. Si la Chine a su assimiler deux dynasties étrangères, l'irruption des Occidentaux au XIXème siècle constitue une véritable rupture qui nourrit toujours le nationalisme populaire.

La dynastie des SHANG (1766-1122 av. JC), apparue dans la boucle du Fleuve jaune, est marquée par la fonte du bronze et l'apparition de l'écriture idéographique. Affaiblis par les guerres avec les populations non sinisées, les SHANG s'effacent au profit des ZHOU (1122-221 av. JC), dont la puissance décline devant la montée en puissance de royaumes périphériques. La lutte pour l'hégémonie culmine durant la période des " Royaumes Combattants " (481-221 av. JC), marquée par l'essor de la pensée politique.
La dynastie des HAN (206 av. JC-220 ap. JC) ramène l'ordre et étend l'empire de la Corée à la péninsule indochinoise et à l'Asie centrale. Une vie intellectuelle et artistique intense se développe, mais l'immobilisme politique et économique entraînent une dégradation du sort des masses paysannes. La révolte des Turbans Jaunes en 184 finit par emporter le pouvoir central. La Chine est alors divisée en " Trois royaumes " et pendant quatre siècles, elle est en proie aux luttes intestines et aux invasions barbares. Les SUI (589-618) mettent fin à cette instabilité et voient l'introduction du bouddhisme à partir de l'Inde.
Les TANG (618-907) jettent les bases d'une des plus brillantes périodes de l'histoire, avec une prospérité fondée sur une réforme agraire, la généralisation de la monnaie et le développement du commerce. La capitale Chang'an, est la plus grande ville de l'humanité de l'époque. La poésie (Li Bai et Du Fu), la peinture et la calligraphie connaissent un véritable âge d'or.
L'empire retrouve son unité, après un demi-siècle d'anarchie, avec la dynastie des SONG (960-1280), qui s'installe à Kaifeng. La Chine connaît une ouverture sur le monde qui favorise le développement d'une grande civilisation urbaine et d'une véritable culture scientifique.
Les Song sont définitivement balayés par Kubilay, petit-fils de Gengis Khan, qui fonde la dynastie mongole des YUAN (1280-1368). La capitale est installée à Pékin et accueille des voyageurs européens, comme Marco Polo.
Les Turbans rouges font tomber les YUAN et fondent la dynastie des MING (1368-1644). Les échanges économiques avec l'Europe s'intensifient (porcelaine, céramique, soie.
Les Mandchous s'emparent de Pékin et fondent la dynastie des QING (1644-1911) qui donnera à la Chine deux grands empereurs, Kangxi (1662-1722) et Qianlong (1736-1796). La Mongolie est placée sous protectorat, Taiwan est annexée, et les Qing imposent leur contrôle sur le Tibet. Après es règnes de ces souverains énergiques, la dynastie se sclérose et la Chine se referme.
Au XIXème siècle, les " puissances " se partagent la chine en zones d'influence commerciale, les Britanniques dans la vallée du Yangzi, la France dans le sud-ouest, le Japon au nord-est. Prise entre l'étau des puissances occidentales et du Japon et les révoltes nationalistes, la dynastie des Qing emporte l'empire dans sa chute en 1911.
En 1912, SUN Yat-sen, fondateur du parti nationaliste (Kuomintang) est élu président de la République. La Chine est morcelée entre des " seigneurs de la guerre " qui se taillent des enclaves. A sa mort en 1925, CHANG
Kai-shek parvient à rallier ou éliminer les seigneurs de la guerre et installe sa capitale à Nankin.
Le parti communiste chinois (PCC) est fondé en 1921 à Shanghai, dans la concession française. Comprenant que les campagnes sont la clef du pouvoir dans une Chine où le prolétariat urbain demeure très minoritaire, Mao fonde un soviet au Jiangxi en 1931 et rallie peu à peu de nombreux partisans. La 1ère guerre civile entre nationalistes et communistes, de 1927 à 1937, est marquée par l'épisode de la Longue Marche (1934-1935), qui voit les communistes se réfugier au Shaanxi, dans le nord ouest du pays.
La progression du Japon à partir du nord-est de la Chine depuis 1931, puis la guerre d'invasion déclenchée en 1937 contraignent nationalistes et communistes à s'allier pour la survie du pays, mais la défaite du Japon en 1945 relance la guerre civile. L'armée nationaliste recule. Les communistes mettent en place des réformes drastiques dans les zones qu'ils " libèrent " progressivement et s'attirent le soutien de la population. MAO Zedong proclame la République populaire de Chine le 1er octobre 1949 à Pékin, tandis que CHANG Kai-shek se réfugie à Taiwan en décembre 1949.
De 1949 à 1956, le PCC s'attelle à la reconstruction d'une Chine dévastée, sur le modèle soviétique et avec l'aide de Moscou. La priorité est donnée à l'industrie lourde tandis que dans les campagnes, la réforme agraire permet de redistribuer la terre aux paysans. La Chine s'allie en 1950 avec l'Union soviétique et scelle son entrée dans le camp socialiste par sa participation à la guerre de Corée (octobre 1950 à juillet 1953).
Face au mécontentement suscité par la collectivisation forcée de l'économie, Mao Zedong lance en 1957 le mouvement des " cents fleurs ", appelant les intellectuels à émettre librement leur opinion.
MAO relance la collectivisation avec le " Grand bond en avant " (1958-1960), avec l'objectif de " rattraper la Grande-Bretagne en trois ans ". Mais l'industrie produit à perte et les paysans, regroupés au sein de Communes populaires, laissent les récoltes pourrir sur pied. L'échec du Grand bond se traduit par une famine qui fait de 30 à 50 millions de victimes. Cette période scelle la rupture sino-soviétique en 1960.
Mao déclenche en 1966 la " Révolution culturelle ".
La lutte au sein de l'appareil entre pragmatiques, regroupés autour de ZHOU Enlai et radicaux, avec à leur tête JIANG Qing (Madame Mao) continue. DENG Xiaoping fait son retour en 1975 et est chargé de mettre en oeuvre les Quatre Modernisations imaginées par ZHOU Enlai. Par ailleurs, Pékin prend conscience de son isolement international et se rapproche des Etats-Unis.
L'année 1976 est marquée par la disparition des deux grandes figures de la révolution, ZHOU Enlai et MAO. Le 5 avril 1976 a lieu la première manifestation sur la place Tiananmen, à la mémoire de ZHOU Enlai. Le 9 septembre 1976, la disparition de MAO permet l'élimination des radicaux de la Bande des Quatre. DENG Xiaoping appuie ses réformes économiques sur le socle d'une première réforme politique, le " mouvement de libération de la pensée ". Il s'agissait de remettre le pragmatisme au cœur de l'action politique après des années d'utopie maoïste dévastatrices. Ces nouvelles orientations suscitent les espoirs de la jeunesse qui s'expriment à l'occasion du " Printemps de Pékin " à l'hiver 1978. D'abord toléré, le mouvement est réprimé lorsque WEI Jingsheng exige une " cinquième modernisation ", la démocratie. En 1987, un nouvel accès de fièvre des étudiants a lieu à l'occasion de la destitution de HU Yaobang, Secrétaire général du Parti à qui sont prêtées des idées audacieuses en matière de réforme politique. Les funérailles du Secrétaire général du parti en 1989 sont le prélude au mouvement des étudiants qui débouche sur l'occupation de la place Tiananmen. JIANG Zemin, qui avait su gérer avec habileté la contestation à Shanghai, est appelé par DENG au poste de Secrétaire général du Parti.
Après une pose de 1989 à 1992, les réformes sont relancées en 1992 et la croissance économique redémarre. JIANG Zemin, renforce progressivement son pouvoir après la mort de DENG Xiaoping en février 1997. Il poursuit la politique d'ouverture économique et de consolidation des relations avec les pays occidentaux. Il fait de la rétrocession de Hong Kong, le 1er juillet 1997, un succès.






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