Entretien accordé à "USA Today" (Extraits).

Interview de M. Jacques CHIRAC, Président de la République française accordée au quotidien USA Today. (Extraits)

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New York – Etats-Unis - mardi 19 septembre 2006


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QUESTION – Puis-je vous parler d'un autre sujet qui est effectivement lié à cette question : le Liban? Etes-vous préoccupé par la sécurité des troupes françaises qui ont été envoyées au Liban ?

LE PRESIDENT – Cette préoccupation ne concerne pas seulement les troupes françaises, mais l'ensemble des troupes de la FINUL. Je voudrais vous rappeler que la France a pris la décision d'envoyer des troupes après avoir négocié, pendant plusieurs jours, avec le Secrétaire général de l'ONU et le Département des Opérations de maintien de la Paix, les modalités d'emploi, la stratégie et les moyens dont disposeraient les troupes de la FINUL. C'est au terme de cette discussion, et lorsque nous avons eu l'assurance que les troupes de la FINUL auraient les moyens d'assurer leur protection, et leur mission, que nous avons pris la décision d'envoyer des troupes, et de demander à d'autres partenaires de se joindre à cet effort. Nous avons été en contact permanent avec l'Italie. Nous avons obtenu qu'un certain nombre d'Européens s'associent à cet effort. Et pas seulement les Européens. Nous avons fait un gros effort, lors réunion de l'ASEM, à Helsinki, la semaine dernière, pour obtenir l'accord de plusieurs pays asiatiques musulmans, notamment l'Indonésie, la Malaisie et le Sultanat de Brunei, pour qu'ils participent à la FINUL.

Comme il ne fallait pas que ce soit seulement les pays asiatiques musulmans qui soient associés, mais les autres pays asiatiques, nous avons eu des discussions approfondies avec le Premier ministre chinois et le Président Coréen à Helsinki pour obtenir qu'ils envoient aussi des troupes.

Nous avons fait les mêmes démarches auprès des Russes, qui ont également accepté. Ce n'est donc pas seulement l'Europe, ce n'est pas seulement les pays musulmans d'Asie, c'est la communauté internationale dans son ensemble qui s'est associée à cet effort pour donner au gouvernement libanais les moyens de déployer ses forces au Sud, et assurer son autorité sur l'ensemble du territoire. Parce qu'il est évident qu'il n'y a pas d'Etat qui n'exerce pas la pleine autorité sur la totalité de son territoire.

QUESTION – Le général français Alain PELEGRINI, qui commande la FINUL, aurait dit que si les troupes libanaises ne désarmaient pas le Hezbollah, il reviendrait à la FINUL de le faire ? Est-ce que la France est prête à endosser ce genre de responsabilités ?

LE PRESIDENT – Je ne connais pas ces déclarations du général PELLEGRINI mais je doute qu'il ait dit cela.

QUESTION – Peut-être qu'il a été mal cité.

LE PRESIDENT – Probablement··· La FINUL n'a pas en effet pour mission de désarmer le Hezbollah. Le désarmement du Hezbollah est dans la nature des choses. Ceci est prescrit par la résolution 1559 du Conseil de sécurité. Et va de pair avec la restauration de l'autorité de l'Etat libanais sur l'ensemble de son territoire. Nous avons toujours dit qu'il appartenait au gouvernement libanais, dans le cadre d'une négociation libanaise, de mettre en œuvre le processus qui permettra au Hezbollah de se transformer, d'une milice, en parti politique, ce qui est légitime et naturel.

QUESTION – Je veux revenir à ma question initiale. Voyez-vous un lien, Monsieur le Président, entre les négociations avec les Iraniens et le rétablissement de la stabilité au Liban et, en particulier, dans le sud du Liban ?

LE PRESIDENT – Il est certain que l'Iran a un rôle important à jouer dans la stabilité générale de la région. Chacun connaît les liens qui peuvent exister entre l'Iran chiite et le Hezbollah chiite. Mais rien ne permet de dire, aujourd'hui, que l'Iran jouerait la carte du pire. Je ne le crois pas.

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