LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Paris, le 12 octobre 2006.
Cher Maître,
Je suis particulièrement heureux de saluer en vous le premier Prix Nobel turc de littérature et l'écrivain qui fait revivre la magie, les tragédies et les bonheurs de son beau et immense pays.
La France s'honore de vous avoir couronné l'an dernier par le Prix Médicis étranger pour Neige. En distinguant votre œuvre, le Prix Nobel récompense aussi la grande tradition de culture de la Turquie, une civilisation qui rayonne en Europe et en Asie tout autant.
Mieux que personne, par votre interrogation sur l'Histoire, votre immense culture, vous nous ouvrez à l'identité complexe de la Turquie d'aujourd'hui, mariant tradition et modernité dans une alchimie dont vous seul avez le secret. Par la grâce d'une langue sensible et élégante, parfois ironique, vous êtes le poète d'Istanbul dont le génie se révèle à vos lecteurs, de livre en livre. Vous nous donnez à voir dans toute leur ampleur la richesse du passé ottoman, les attentes et les espoirs présents. Peintre d'un pays à la croisée des destins, avocat sensible et courageux de la dignité humaine et de la liberté, vous êtes une voix qui compte, un éveilleur de conscience tout autant qu'un artiste.
Je suis sûr que cette distinction exceptionnelle contribuera à une meilleure connaissance de votre œuvre en Turquie et dans le monde et encouragera pour notre plus grand plaisir votre travail d'écrivain.
Je vous prie de bien vouloir agréer, Cher Maître, l'expression de mes sentiments les meilleurs.
Avec ma bien cordiale estime et mes amitiés,
Jacques CHIRAC
Monsieur Orhan PAMUK
(mention(s) manuscrite(s).
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