Lettre de M. Jacques CHIRAC, adressée au cardinal Nasrallah Boutros SFEIR, à la suite de l'assassinat de M. Pierre GEMAYEL.

Lettre de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, adressée au cardinal Nasrallah Boutros SFEIR, Patriarche d'Antioche et de Tout l'Orient à la suite de l'assassinat de M. Pierre GEMAYEL.

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LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

Paris, le 22 novembre 2006



Béatitude,


Une fois encore, un fils du Liban est tombé pour son pays, victime d'un assassinat lâche et abject. Il appartenait à une lignée prestigieuse. Il était membre du gouvernement en exercice. A travers lui, la communauté chrétienne libanaise est durement frappée. Mais ce sont tous les Libanais attachés à l'indépendance, à la liberté et à la démocratie qui sont également atteints.

En cette circonstance très douloureuse, je veux dire à Votre Béatitude combien je suis solidaire de la famille du défunt, de sa communauté et de son pays dans cette épreuve. Je leur présente à tous mes sincères condoléances. Je condamne cet odieux attentat avec la plus grande fermeté et j'exprime le souhait que les assassins soient rapidement retrouvés et punis.

A travers ce meurtre, c'est le Liban qu'on veut déstabiliser. Aussi les Libanais doivent-ils relever le défi. Par leur unité et leur détermination, ils peuvent déjouer ces funestes desseins et maintenir la stabilité du pays, si cruellement meurtri depuis tant d'années et particulièrement au cours de l'été dernier.

Dans cette entreprise, le rôle de Votre Béatitude est une fois encore essentiel. Par Sa sagesse et Son action personnelle, Elle peut aider Ses compatriotes à surmonter leur colère, à éviter les tentations de répondre aux violences par d'autres violences, et à resserrer leurs rangs dans un esprit de solidarité. Il doit être clair pour tous les fauteurs de troubles que le temps où on pouvait instiller l'esprit de division entre les Libanais est révolu. C'est une nation unie et solidaire qui se bâtit sous nos yeux, au fil des drames.


La communauté internationale, et la France en particulier, ne ménageront pas leur soutien au Liban. La constitution prochaine d'un tribunal international assure que les crimes ne resteront pas impunis. La mise en œuvre de la résolution 1701 des Nations unies ramène progressivement la paix et l'autorité de l'Etat au sud du pays. Une conférence internationale pour la reconstruction se tiendra à Paris au début de l'année prochaine.

Ce sont là autant de raisons, pour les Libanais, de rester unis et déterminés.

Je prie Votre Béatitude de bien vouloir agréer l'expression de ma haute considération et de ma bien cordiale et déférente amitié.
Très fidèlement vôtre,



Jacques CHIRAC


Sa Béatitude
Le cardinal Nasrallah Boutros SFEIR
Patriarche d'Antioche et de Tout l'Orient

(mentions manuscrites)





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