Message de M. Jacques CHIRAC Président de la République à l'occasion de la journée mondiale du refus de la misère

Message de M. Jacques CHIRAC Président de la République à l'occasion de la journée mondiale du refus de la misère

Vendredi 17 octobre 2003

Chers Amis,

La journée du 17 octobre est celle du refus de la misère. Elle témoigne du respect dû à ces milliers de femmes, d'hommes et d'enfants qui sont victimes de la pauvreté, qui la combattent chaque jour et veulent vivre debout. Elle associe les bénévoles et les militants ici rassemblés pour proclamer une valeur fondamentale de la République, l'égale dignité de tous les citoyens. Cette journée est porteuse d'une exigence, celle d'une action prioritaire et sans répit en faveur de tous ceux que la misère atteint dans leur vie quotidienne et dans leur citoyenneté.

Je suis heureux, cette année encore, de vous retrouver fidèles à ce rendez-vous. Je vous assure de ma détermination à faire, ensemble, reculer la misère.

Après des années de mobilisation et de lutte pour la cause des plus modestes, des plus fragiles, des plus délaissés, la loi est enfin venue consacrer leurs droits. Par cet acte de reconnaissance et l'effort de solidarité qu'il implique, notre société s'est grandie. Le pacte social qui nous unit a été affermi et enrichi.

Le moment est venu d'entreprendre une véritable évaluation de l'application de la loi d'orientation de 1998 relative à la lutte contre les exclusions.

Car l'urgence, l'impératif d'aujourd'hui est que ces droits consacrés trouvent toute leur traduction dans la vie quotidienne des plus faibles d'entre nous.

Cela nécessite de la persévérance et de l'effort. Un effort qui doit mobiliser l'ensemble des pouvoirs publics et tous ceux qui oeuvrent pour éradiquer la misère. Je me félicite, à cet égard, de l'engagement commun des forces vives de notre pays qui a marqué les travaux du Conseil Economique et Social sur "l'accès de tous aux droits de tous, par la mobilisation de tous".

Garantir la mise en oeuvre effective des droits des personnes les plus vulnérables nécessite aussi d'établir un véritable partenariat avec elles. Le respect de leur dignité comme le souci d'efficacité de l'action publique le commandent. Enfin écoutées, ces familles trop longtemps silencieuses pourront redevenir les artisans de leur propre destin. Notre société sera plus solidaire et notre démocratie plus achevée. C'est en écoutant la voix des plus vulnérables que nous ferons mieux vivre la devise de la République. C'est pourquoi je salue tout particulièrement la volonté du secrétariat d'Etat à la lutte contre la précarité et l'exclusion, d'associer les personnes en difficulté à la définition et à l'évaluation de cette politique.

S'assurer de la mise en oeuvre effective des droits de tous, c'est répondre aux situations d'urgence, aller au devant des personnes fragiles pour leur faire connaître leurs droits et prévenir les situations d'exclusion.

C'est se donner les moyens de garantir l'égalité des chances en renforçant l'accès à l'éducation et à la culture. C'est favoriser l'accès au logement, la première des sécurités, qui est indispensable pour construire des projets et envisager l'avenir. C'est effacer les dettes des personnes surendettées de bonne foi, afin que des accidents de la vie ne condamnent jamais plus à l'exclusion à vie. C'est mettre l'accent sur l'emploi, en construisant de véritables parcours personnalisés d'intégration dans la vie sociale et vers l'activité, grâce notamment au revenu minimum d'activité. C'est aussi simplifier les relations entre l'administration et les personnes en difficulté, en veillant notamment à la clarté des formulaires et à la qualité de l'accueil et de l'écoute dans les services publics.

Vous tous, bénévoles des associations ou qui agissez individuellement dans vos villes et vos quartiers, je vous rends hommage. Complémentaire de l'action des pouvoirs publics, votre engagement fait reculer l'indifférence et l'égoïsme qui menacent la cohésion de notre société et les valeurs sur laquelle elle est fondée. J'invite tous les Français à vous rejoindre et à prendre leur part de ce combat essentiel, le plus noble pour une société civilisée, celui contre la misère et l'exclusion.

Rassemblée autour de cette cause, la France sera plus forte pour la faire progresser aussi dans le monde. Le combat contre la misère ne connaît pas de frontières. C'est la vocation et c'est l'honneur de la France de le conduire chez elle et partout où souffrent des hommes et des peuples.

Je connais la profondeur de vos convictions et la force de votre engagement. Je suis et je serai toujours à vos côtés.

Je vous remercie.





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