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Message de M. Jacques CHIRAC Président de la République à l'occasion de l'assemblée générale de la Ligue nationale contre le cancer.

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LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

Paris, le 29 juin 2001

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,

Je salue chaleureusement les membres et amis de la Ligue réunis aujourd'hui, autour du Président PUJOL, pour tracer de nouvelles perspectives dans ce combat qui nous concerne tous contre le cancer.

Professionnels, bénévoles, malades ou parents de personnes malades, vous donnez l'exemple de la solidarité et de l'engagement face à la souffrance. À tous, je veux exprimer ma gratitude et mon amical soutien.

Votre mobilisation demeure indispensable pour soutenir la recherche, aider les malades, informer et prévenir la population des risques du cancer.

Forte de ses 101 comités départementaux et de ses milliers de professionnels et de bénévoles dévoués, la Ligue a décidé, pour les trois années à venir, de porter ses efforts de façon plus significative encore sur le soutien aux malades et sur l'information et la prévention.

Dans le droit fil de vos deuxièmes États généraux qui leur étaient consacrés en novembre dernier, l'amélioration de la qualité de vie des malades constitue l'une de vos principales priorités.

Dans ce domaine, notre pays doit favoriser plus de souplesse dans l'organisation des soins. Le développement de la médecine ambulatoire et de l'hospitalisation à domicile, que j'appelle de mes voeux depuis longtemps, s'inscrivent dans cette perspective.

Parallèlement à la prise en charge technique des malades, il faut porter une plus grande attention à leur accompagnement psychologique et social. La qualité de l'information qui leur est dispensé, à laquelle la Ligue contribue notamment à travers ses publications, est essentielle. Elle offre un soutien moral indispensable en sortant la personne de son isolement, en lui apportant des précisions utiles et en lui ouvrant des perspectives d'avenir.

Pour les personnes qui ont été soignées, cet avenir doit se construire dans le cadre d'un retour à une vie normale aussi rapidement que possible. Rien ne justifie que l'on prive une personne en bonne santé de la possibilité de retrouver un emploi, de souscrire un emprunt, de faire des projets. Je connais et j'approuve votre pugnacité sur cette question essentielle de l'accès aux droits.

Chacun sait bien également qu'il est possible de réduire le nombre des cancers, en limitant les comportements à risques. Les dépistages systématiques, les campagnes de vaccination, l'éducation à la santé des plus jeunes, tous les outils d'une politique de santé publique moderne doivent être mis en oeuvre pour réduire davantage encore les comportements qui sont aux sources de nombreux cancers. Je pense au tabagisme, aux expositions prolongées au soleil ou aux mauvaises habitudes alimentaires.

La Ligue a décidé de mobiliser ses professionnels et ses bénévoles en faveur d'une meilleure information de la population et d'une politique de prévention plus active. Convaincu qu'il est possible d'infléchir les prévisions les plus négatives, que nous pouvons faire reculer la maladie plus vite encore, je salue votre engagement et je souhaite qu'il s'inscrive dans le cadre d'une coopération renforcée entre tous les acteurs publics et privés concernés.

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,

Alors que la recherche se poursuit et enregistre -nous le voyons encore ces jours-ci- des progrès importants dans la compréhension et le traitement de la maladie, il est essentiel que, dans l'esprit de tous, le cancer ne soit plus un tabou, qu'il ne soit plus considéré comme inéluctable ni systématiquement fatal.

C'est aussi en favorisant, comme vous le faites, un regard plus attentif aux malades, plus accueillant pour ceux qui ne le sont plus, plus responsables sur les risques de cancer, que nous vaincrons l'un des fléaux sanitaires les plus redoutables que l'homme a connu.

Avec toute ma gratitude pour votre action et mon bien fidèle soutien. Je vous remercie.

Jacques CHIRAC

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