Message du président de la République à l'occasion de la journée de l'Europe

MESSAGE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

A L'OCCASION DE LA JOURNEE DE L'EUROPE

(9 MAI 1996)

Le 9 mai 1950, Robert Schuman appelait tous les européens, et d'abord les Français et les Allemands, à bâtir ensemble une Europe de paix et de solidarité.

Dans le contexte de l'après-guerre, cette déclaration forte et inspirée allait donner un élan à la construction européenne. Aussi, est-il légitime que le 9 mai soit célébré, chaque année, comme la Fête de l'Europe.

Le chemin parcouru est considérable depuis 1950. L'oeuvre engagée par Robert Schuman a été poursuivie avec détermination par ses successeurs. Bien au-delà de la simple réconciliation, la France et l'Allemagne ont établi entre elles, par la volonté politique de Charles de Gaulle et de Konrad Adenauer, des liens étroits d'amitié et de coopération.

Le Marché Commun des six pays fondateurs est devenu l'Union Européenne qui, au-delà de sa vocation économique initiale, s'est ouverte à de nouveaux champs d'action, qui sont aussi de nouvelles ambitions pour l'Europe : la politique étrangère et de sécurité commune ou la coopération en matière d'affaires intérieures et de justice.

Mais le simple examen du calendrier des mois et des années à venir suffit à nous montrer que l'édification de l'Europe est loin d'être achevée. La Conférence intergouvernementale qui vient de s'ouvrir doit procéder à une profonde rénovation de l'architecture européenne. Dans deux ans, nous serons au rendez-vous de la monnaie unique. En même temps, nous engagerons la grande négociation d'élargissement qui doit sceller la réconciliation de notre continent, divisé et meurtri pendant quarante-cinq ans par le rideau de fer.

Mais tous ces efforts ne vaudront que si nous parvenons à bâtir une Europe humaine, qui prenne en compte les préoccupations quotidiennes des femmes et des hommes : l'emploi, la sécurité, l'avenir de leurs enfants, la lutte contre les fléaux de notre temps tels que la toxicomanie.

Aujourd'hui, je rends hommage à toutes celles et tous ceux qui, au sein des mouvements européens, veulent vraiment construire l'Europe. Je leur dis ma conviction qu'il faut oublier les querelles institutionnelles du passé pour se consacrer à l'Europe en marche. En cette Fête de l'Europe, je les assure de mon ferme soutien. La construction européenne est et demeurera une priorité essentielle de mon action.