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Message de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, à l'occasion du congrès de l'UNAPEI.

Strasbourg, 15 et 16 juin1996

Madame la Présidente,

Monsieur le Directeur Général,

Mes chers amis.

L'Union Nationale des Associations de parents et amis de personnes handicapées mentales se réunit une nouvelle fois en congrès et c'est l'occasion de porter un regard sur notre société, ses espérances, son avenir.

En octobre dernier, à l'occasion de vos journées "Portes Ouvertes au Pays de la Dignité", vos associations ont montré au public la qualité de l'accueil qu'elles apportent aux personnes handicapées mentales.

Je tiens à les féliciter pour la générosité et la persévérance dont elles font preuve ainsi que pour l'accompagnement de qualité qu'elles assurent.

Je salue la disponibilité et la compétence des parents bénévoles, car la solidarité avec les personnes handicapées est l'un des maillons essentiels du lien social et de la cohésion d'une société.

Je voudrais rendre un hommage particulier aux travailleurs sociaux qui, souvent dans l'ombre, parfois dans l'incompréhension, accomplissent un effort magnifique.

Que tous ici, soient assurés de mon estime et de mon amitié.

Dès mon entrée en fonction, j'ai fait de la politique en faveur des personnes handicapées une priorité de mon action.

Cette volonté s'est traduite, d'ores et déjà, par une augmentation des capacités d'accueil en centres d'aide par le travail, maisons d'accueil spécialisées, foyers à double tarification. 2 750 places de CAT ont été créées en 1996, portant à 6 750 le nombre de places créées depuis 1994.

Une politique a été mise en place pour offrir aux personnes handicapées le choix de leur mode de vie et faciliter leur maintien dans leur cadre de vie ordinaire si elles le souhaitent, en développant les services auxiliaires de vie, en facilitant le recours aux aides techniques et en revalorisant en 1995 l'allocation aux adultes handicapés.

Un effort particulier sera réalisé en 1996 en faveur des catégories de personnes handicapées pour lesquelles les besoins étaient très importants : je pense aux traumatisés crâniens et aux autistes.

Un plan d'action a été présenté le 13 mai dernier au Conseil National Consultatif qui réaffirme la volonté de l'Etat de conduire une politique résolue et dynamique pour proposer les réponses les mieux adaptées, dans les domaines prioritaires que sont notamment les handicaps très lourds et la prise en compte du problème du vieillissement des personnes handicapées.

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Vous avez choisi comme thème des travaux de votre 36ème congrès : "Europe, Handicap et Solidarité". C'est un choix judicieux car la dimension sociale et humaine de l'Europe est aujourd'hui un enjeu capital, qui dépasse le seul champ du social pour concerner notre identité.

Parce que je suis convaincu de la nécessité de rester fidèle à notre modèle social fondé sur une protection sociale conforme à la dignité de l'homme, sur une tradition de dialogue social et de négociation collective et sur le rôle de l'Etat comme garant de la cohésion nationale, j'ai présenté à nos partenaires un mémorandum pour un modèle social européen.

Mais il nous faut aussi construire une Europe plus humaine dans laquelle les personnes handicapées trouvent toute leur place. Ce sera l'un des enjeux de la Charte des droits fondamentaux des citoyens dont j'ai proposé l'élaboration.

A travers M. Jacques BARROT, Ministre du Travail et des affaires sociales, que j'ai chargé de me représenter auprès de vous, je vous redis ma confiance et je vous adresse tous mes voeux.

Jacques CHIRAC |