Message du Président de la République lors du Congrès de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réadaptation sociale (FNARS) (La Villette)

Message de M. Jacques CHIRAC, Président de la République lors du Congrès de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réadaptation sociale (FNARS)

Cité des sciences de La Villette, 10 et 11 juin1996

Monsieur le Président, Monsieur le Directeur Général, Mesdames et Messieurs,

La Fédération Nationale des Associations d'Accueil et de Réadaptation Sociale fête son quarantième anniversaire.

La FNARS, c'est quarante ans de lutte, de générosité, d'imagination. C'est aussi quarante ans d'engagement associatif et de partenariat avec les pouvoirs publics. Aussi voudrais-je saluer avec respect et gratitude chacun des délégués présents à ce congrès, et chacun des organismes qu'ils représentent.

Une société se juge d'abord à l'attention qu'elle porte aux plus démunis des siens, à la capacité de chaque citoyen à s'engager au service des autres. Ce que vous faites est plus qu'un exemple : une impérieuse nécessité. Plus qu'une oeuvre morale : une oeuvre de survie.

Depuis 1956, le tissu social de la France a profondément changé. Mais votre mot d'ordre : " mettre l'homme debout " reste plus actuel que jamais dans une société fracturée, taraudée par les exclusions, incertaine sur son devenir.

La FNARS, en quarante ans, a inlassablement mis l'homme debout. A travers les quelques 700 CHRS que vous regroupez et leurs 30 000 places d'hébergement, c'est une oeuvre considérable qui est accomplie, une oeuvre dont les chiffres seuls ne sauraient rendre compte.

Il faut avoir fréquenté les centres, discuté avec les personnes hébergées, parlé avec leurs animateurs pour comprendre l'immense capital d'espérance que vous représentez. Il faut avoir vu, un soir de grand froid, un homme ou une femme trouver à la fois un gîte et une amitié pour mesurer ce que vous accomplissez.

J'ai fait de la lutte contre l'exclusion une priorité de mon action.

Dès à présent, des mesures ont été prises. En matière de logement, un plan d'urgence est en cours de mise en oeuvre, qui permettra la réalisation de 20 000 logements d'urgence et d'insertion d'ici la fin de l'année. Pour la première fois depuis trente ans, la procédure de réquisition a été utilisée.

En matière d'accueil d'urgence, 500 places de CHRS ont été créées ainsi que des lieux d'accueil de jour et des SAMU sociaux.

En matière d'emploi, des instruments nouveaux ont été mis en place : le contrat initiative-emploi, les emplois de ville. Le chômage de longue durée a reculé.

Enfin, l'Etat a renforcé son aide aux associations, en instaurant des conventions triennales de financement et en élargissant les avantages fiscaux dont bénéficient les dons des particuliers.

La loi d'orientation contre l'exclusion, dont les grandes lignes seront prochainement soumises au Conseil Economique et Social, marquera une nouvelle étape. En reconnaissant les droits des plus démunis, elle scellera l'engagement de la nation toute entière pour vaincre l'exclusion et la pauvreté. Elle s'attaquera, dans une même logique de prévention, aux racines de l'exclusion dans le domaine de l'emploi, du logement et de la santé. Elle instaurera un instrument d'observation et d'évaluation des politiques de lutte contre l'exclusion. La loi définira ainsi les moyens et les étapes d'une ambition nationale qui répond à une exigence de solidarité.

En ce jour de congrès et d'anniversaire de la FNARS, je tenais à vous adresser ce message d'estime qui est aussi un message d'espoir.




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