Message paru dans Jeune Afrique

JEUNE AFRIQUE

L'idéal francophone a beaucoup progressé depuis quatre décennies dans le sillage des grands précurseurs que furent Hamani Diori, Léopold Senghor, Habib Bourguiba et Norodom Sihanouk, et je tiens à rendre hommage à tous ceux qui l'ont servi avec un dévouement admirable.

Aujourd'hui la francophonie est une réalité de la vie internationale ; ses responsables politiques et ses opérateurs doivent proposer, aux peuples qui ont la langue française en partage, de nouvelles perspectives de solidarité. Le sommet de Cotonou, auquel J'accorde une grande importance, sera l'occasion de consolider nos liens et d'engager des actions concrètes et efficaces dans les domaines essentiels de l'éducation de base, de l'aide au développement, du soutien à la consolidation de l'état de droit - mais aussi dans celui des vecteurs modernes de communication.

La francophonie est une clef essentielle de notre avenir commun. Notre combat est aussi celui de la diversité linguistique et culturelle face aux périls de l'uniformisation. En livrant ce combat essentiel, soyons assurés du soutien du plus grand nombre, bien au-delà des frontières de la francophonie. Car tous les peuples souhaitent la sauvegarde de leur identité.

Je suis convaincu que ce sommet permettra de mieux affirmer la solidarité que les pays les moins favorisés sont en droit d'attendre des autres. Tel est mon espoir à la veille de me rendre dans un pays - le Bénin - qui est un ami fidèle de la France et dont les dirigeants font preuve d'autant d'audace que de sagesse pour assurer le progrès de leur peuple.

Jacques CHIRAC




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