Réponse à la lettre de Madame Ariane MNOUCHKINE concernant la situation en ex-Yougoslavie

LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

Paris, le 23 août 1995

Madame,

Je vous remercie de votre lettre du 14 août concernant la situation en ex-Yougoslavie qui a retenu toute mon attention.

Comme je vous l'ai indiqué dans ma réponse à votre précédent courrier, ma conviction est que seule une politique conjuguant une fermeté militaire crédible et des pressions diplomatiques fortes est de nature à mettre un terme aux pratiques barbares de la "purification ethnique" et à progresser vers un règlement politique conforme à nos valeurs.

Dans cette perspective, et par rapport aux initiatives que vous évoquez, le rôle de la France est d'abord d'agir sur le terrain, là où elle est présente, et au premier chef à Sarajevo : c'est la Force de réaction rapide qui, dans des conditions difficiles, s'efforce de désenclaver Sarajevo en ouvrant notamment la piste du Mont Igman.

La France se doit aussi de rappeler qu'aucun règlement de paix durable ne saurait être fondé sur des principes contraires à ceux du droit, et de maintenir un dialogue très étroit avec le Gouvernement bosniaque en veillant à ce qu'il soit pleinement associé aux efforts diplomatiques en cours. C'est dans cet esprit que j'ai invité le Président IZETBEGOVIC à se rendre à Paris à la fin du mois d'août.

Votre engagement témoigne de votre refus de la démission et de la résignation. Soyez assurée de ma détermination à poursuivre, avec toute la ténacité qui s'impose, dans la voie que nous dicte cette conviction partagée.

En vous priant de bien vouloir informer de cette réponse les autres co-signataires de votre lettre, je vous prie d'agréer, Madame, l'expression de mes respectueux hommages.

Avec ma bien cordiale estime,

Jacques CHIRAC

Madame Ariane MNOUCHKINE




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