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Médiathèque : Images - Audio-Vidéo

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Interview accordée par M. Jacques CHIRAC, Président de la République, à la chaîne japonaise "FUJI Télévision"

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Osaka, Japon, le samedi 26 mars 2005

QUESTION - Pouvez-vous nous faire part de vos impressions après le tournoi de sumo d'aujourd'hui ?

LE PRÉSIDENT - J'ai toujours été très sensible à l'ambiance des tournois de sumo. Et je n'ai pas été déçu aujourd'hui ! C'était un beau tournoi avec quelques très très beaux combats, en particulier le dernier. J''ai vraiment passé un moment extrêmement agréable.

QUESTION - Je voudrais maintenant aborder une question de politique internationale. On considère à l'heure actuelle au Japon que notre pays a une chance sans précédent d'être membre permanent du Conseil de Sécurité. Monsieur le Président, êtes-vous en faveur de ce que le Japon devienne membre permanent du Conseil de Sécurité ?

LE PRÉSIDENT - Vous savez, il y a très très longtemps, bien avant d'être Président de la République française, que je milite pour que le Japon soit membre permanent du Conseil de Sécurité. Alors, naturellement, la France soutiendra sans réserve la candidature du Japon. Non seulement la France la soutiendra, mais elle fera campagne pour le Japon.

QUESTION - Vous avez dit sans réserve. Est-ce que vous entendez par là, que vous soutenez que le Japon ait un droit de veto ?

LE PRÉSIDENT - Oui, je suis favorable à la présence du Japon comme membre permanent normal, c'est-à-dire avec un droit de veto comme les autres, au sein du Conseil de Sécurité.

QUESTION - En Europe, l'Italie n'est pas tout à fait favorable à ce que l'Allemagne devienne membre permanent du Conseil de Sécurité, tandis qu'en Asie, la Corée du Nord est plutôt contre le fait que le Japon devienne membre permanent du Conseil de Sécurité, car la Corée du Nord aurait une crainte de voir une nouvelle hégémonie japonaise. Qu'en pensez-vous ?

LE PRÉSIDENT - D'abord, je tiens à vous dire que, de même que nous sommes favorables à la présence du Japon, nous sommes également favorables à la présence de l'Allemagne, dans les mêmes conditions.

J'ajoute que les arguments de la Corée du Nord ne me semblent pas être bien sérieux. Le Japon est la deuxième puissance économique du monde. Il est normal que cette puissance soit reconnue, notamment au niveau du Conseil de Sécurité de l'ONU. Mais la présence n'est pas seulement justifiée par la puissance économique. Le Japon est aussi une très grande puissance culturelle et ceci doit également être pris en considération.

QUESTION - Mais non pas une puissance militaire ?

LE PRÉSIDENT - Non, une puissance culturelle. Ce dont on a besoin pour le monde de demain ce sont des puissances pacifiques qui aient une culture qui leur permette d'avoir une vision d'une Europe démocratique et pacifique pour demain.

QUESTION - Monsieur le Président, personne ne doute que vous êtes un ami de très très longue date du Japon. Pour que le Japon ait un plus grand nombre d'amis, comme vous-même, que doit-on faire pour modifier, pour améliorer l'image de notre pays ?

LE PRÉSIDENT - Je n'aurai pas la prétention de donner des conseils au Japon pour améliorer son image. D'abord parce que son image est aujourd'hui est excellente. C'est l'image d'une grande démocratie, puissance, pacifique et d'autre part, c'est l'image d'une vieille culture qui a beaucoup apporté au monde et qui continuera d'apporter beaucoup au monde. Donc, le problème n'est pas tellement pour le Japon d'améliorer son image, c'est probablement pour les autres de mieux apprendre à connaître et à comprendre le Japon.

Je vous remercie.

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