Avant-propos pour le numéro spécial de la revue de l'ENA consacré à "la France face à l'investissement international

Avant-propos pour le numéro spécial de la revue de l'ENA consacré à "la France face à l'investissement international"

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Mars 1997

Je salue l'initiative de l'Association des Anciens Elèves de l'ENA dont la Revue consacre son numéro spécial à " La France face à l'investissement mondial ". J'y vois le signe d'un nouvel et nécessaire état d'esprit dans la haute fonction publique française. Que les grands serviteurs de la Nation, formés pour l'essentiel à l'administration " intérieure ", sachent désormais discerner l'intérêt de la France, loin au-delà des frontières de l'hexagone, et se préoccupent de notre environnement international, voilà qui marque un profond et salutaire changement !

Ce sujet, naguère encore marginal, est devenu un enjeu important pour notre économie. Aujourd'hui, plusieurs millions d'emplois dépendent en France d'investissements des entreprises étrangères.

La position de la France est claire et connue. Je l'ai exprimée à plusieurs reprises, tant en France, devant nos Ambassadeurs, qu'à l'étranger, à Chicago, à Singapour, à Tokyo, tout récemment encore en Amérique Latine et dans les grandes capitales européennes que j'ai visitées. J'ai tenu à y encourager les hommes d'affaires de nos pays respectifs à entreprendre et à travailler davantage ensemble.

La France, qui souhaite accueillir plus d'investissements internationaux, adapte, pour sa part, l'environnement offert aux entreprises étrangères : sa législation, sa fiscalité, ses infrastructures, son outil de formation. Elle attend en retour que ses entreprises bénéficient à l'étranger des mêmes facilités.

Pourquoi cette volonté d'ouverture ?

C'est que la France est le quatrième exportateur et le cinquième investisseur dans le monde, et que toute attitude de repli serait contraire à son intérêt.

La France est l'un des principaux moteurs de la construction européenne. Elle a initié le Marché unique et se fait aujourd'hui l'artisan inlassable de l'Union Economique et Monétaire. Au moment où les hommes, les capitaux et les marchandises circulent librement entre les Quinze, l'on ne peut imposer de restrictions aux entreprises qui veulent investir et qui créent la richesse. Au contraire, la compétition est vive pour les attirer.

Enfin, l'expérience montre que les entreprises internationales sont perçues comme une chance dans les régions où elles s'installent. Une chance pour l'emploi bien sûr. Mais plus largement, elles apportent avec elles de nouvelles technologies, de nouvelles méthodes de gestion, un dynamisme, la connaissance des marchés internationaux, l'usage d'autres langues. Elles sont un véritable pôle de croissance économique, sociale et humaine. C'est tout le tissu local, industriel, artisanal, commercial, d'entreprises de service, qui bénéficie de leur présence. Et ce sont les hommes et les femmes qui vont s'enrichir de cette nouvelle diversité, de cette ouverture à l'autre.

C'est dire combien le développement des investissements internationaux dans notre pays répond à l'intérêt bien compris des entreprises qui s'y implantent mais aussi des Français eux-mêmes.

Voilà pourquoi je tiens à remercier les dirigeants et les travailleurs des milliers d'entreprises internationales qui nous font la confiance et l'amitié de travailler avec nous, chez nous. Voilà pourquoi je remercie également celles et ceux dont la mission est de développer et de consolider les investissements internationaux dans notre pays : élus locaux, responsables administratifs, acteurs économiques et toutes les forces vives de notre pays.

Et voilà pourquoi je me réjouis de la parution de ce numéro spécial qui illustre et préfigure ce qui doit être désormais une priorité de l'Etat et de tous ceux qui, à un titre ou un autre, ont en charge de préparer l'avenir.

Jacques CHIRAC





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