Propos du Président de la République lors du Salon de l'agriculture.

Propos de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, à l'occasion de l'inauguration du 44ème Salon international de l'agriculture.

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Porte de Versailles, Paris, le samedi 3 mars 2007

Monsieur le Président, d'abord merci pour votre accueil.

Vous avez évoqué, à juste titre, les résultats aux dernières élections du syndicalisme agricole et je ne veux pas faire d'ingérence dans vos affaires, mais je tiens à vous exprimer mes très sincères félicitations pour la qualité de votre campagne et pour les résultats, qui me semblent aller dans le droit fil des intérêts généraux de la France, des consommateurs français et des agriculteurs de notre pays.

Je voudrais faire une deuxième observation, en m'adressant à l'ensemble de l'organisation du salon et tout particulièrement à Monsieur Christian PATRIAT.

Je trouve qu'une fois de plus, ce salon est une superbe réussite. Cette année, l'organisation du salon, Christian PATRIAT et ses collaborateurs ont apporté tout un ensemble d'aménagement qui rend la visite à la fois plus intéressante, plus facile, plus accessible et je me permets de conseiller amicalement à tous nos compatriotes qui ont la possibilité de le faire, de venir voir ce superbe salon qui fait honneur à l'agriculture française, bien sûre, mais à la France en particulier.

Ce salon, c'est en réalité le rendez-vous des territoires et de l'avenir. Nous avons besoin, en France, en Europe d'une agriculture qui soit économiquement forte et écologiquement responsable, c'est cela notre double défi. C'est ce défi, en tous les cas, si j'ai bien compris les propositions de la Chambre d'Agriculture, que vous entendez relever.

Ce défi, en réalité, il est au cœur même de la vie de notre pays et plus généralement de la vie de la planète, parce que les deux défis essentiels auxquels le monde est confronté, c'est d'une part l'alimentation, parce que nous voyons bien que le nombre d'habitants sur la planète s'accroît beaucoup plus vite que les capacités de les nourrir, et donc, nous devons mobiliser tous les moyens indispensables pour nourrir les hommes. C'est donc une mission fondamentale, essentielle que de nourrir les hommes, c'est le premier défi, le défi alimentaire, et le deuxième, c'est un défi environnemental, chacun voit bien que la planète est un peu au bord de l'asphyxie, et que chacun doit apporter sa coopération pour améliorer et mieux gérer les choses, et je sais que les agriculteurs et peut-être, plus que d'autres, en ont parfaitement conscience et apportent leur collaboration.

Cela me conduit à deux éléments de conclusion auxquels je suis particulièrement sensible. Le premier, c'est qu'il nous faut une politique agricole commune en Europe, c'est indispensable. Naturellement, on peut imaginer des évolutions qui soient intelligemment élaborées en coopération et en concertation avec les représentants du monde agricole, mais il faut une politique agricole commune jusqu'en 2013 et au-delà. Et la France devra être extrêmement vigilante pour le maintien des principes d'une politique agricole commune qui soit élaborée en cohérence avec les soucis, les caractéristiques propres des agriculteurs français.

Le deuxième point, c'est ce que l'on appelle les négociations à l'OMC, et je voudrais dire à ce sujet que je suis profondément choqué par certaines des attitudes qui sont prises par le Commissaire européen M. MANDELSON qui ne cesse de vouloir donner davantage alors, qu'en contrepartie les Américains n'ont pas l'intention et n'ont manifesté aucune intention de faire la moindre concession sur le plan agricole, et que les pays émergeants n'ont manifesté aucune intention de faire la moindre concession sur les produits industriels ou les services.

Par conséquent, cette espèce de manie qui caractérise la réflexion, si je peux appeler cela une réflexion -c'est plutôt une ambition- du Commissaire MANDELSON, de vouloir à tout prix, trouver une solution dans une négociation ou finalement, c'est l'Europe qui paierait l'essentiel de la note est tout à fait, à mon avis, condamnable.

Je souhaite que la France garde, sur ce point, une attitude d'une très grande fermeté, celle que très légitimement, le Ministre de l'Agriculture, Monsieur BUSSEREAU a défini lors du dernier Conseil européen.

Je vous remercie





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