Allocution prononcée à l'occasion de l'adieu aux armes du Général d'armée Henri BENTEGEAT.

Allocution prononcée par M. Jacques Chirac, Président de la République, à l'occasion de l'adieu aux armes du Général d'armée Henri BENTEGEAT.

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École militaire, 3 octobre 2006


Le Général d'armée Henri BENTEGEAT fait aujourd'hui son adieu aux armes.

Mon général,

Lorsque je vous ai nommé à la tête des armées françaises, le 30 octobre 2002, c'était en toute confiance, car j'avais eu l'occasion d'apprécier la fermeté de votre caractère, la hauteur de vos vues, votre sens de l'Etat.

Durant les quatre années que vous avez passées dans les fonctions éminentes de chef d'état-major des armées, vous n'avez cessé de faire honneur aux armées françaises.

Placé sous mon autorité directe pour la conduite des opérations - dont vous portiez seul, devant moi, la responsabilité -, vous avez démontré toutes vos qualités de chef militaire calme, au jugement sûr et aux décisions équilibrées. Pendant ces quatre années, les crises, l'urgence et les flambées de violence n'ont pas manqué. A chaque fois, vous avez agi avec sang-froid dans l'action, profondeur dans la réflexion et constance dans la mise en œuvre des décisions que vous m'aviez proposées.

Plus haut responsable militaire, vous avez pris - en tant que principal subordonné du Ministre de la Défense - toute votre part des réformes de fond menées, à ma demande, depuis 2002 : je pense, en particulier, au nouveau statut général des militaires et à la réforme des attributions des chefs d'état-major. Sur tous ces sujets, vous vous êtes révélé un homme de dialogue, soucieux de faire évoluer les armées vers toujours plus de cohérence et d'efficacité, veillant à ce que l'esprit de ces réformes ne soit pas détourné.

Vous allez prendre les fonctions de président du comité militaire de l'Union européenne. Vos pairs des 25 pays de l'Union, sensibles à votre expérience et à votre intelligence politique, vous ont élu à l'unanimité. Ceci est pour vous, comme pour les armées françaises, un motif de fierté supplémentaire.

Vous quittez aujourd'hui nos armées, au terme d'une carrière de quarante et une année, placée tout entière au service de la France.
Vous avez été, pour toutes celles et tous ceux que vous avez commandés au cours de votre belle carrière, un chef humain, un officier attentif et clairvoyant, sachant susciter - avec une exigence toujours bienveillante et une grande élégance - l'adhésion des cœurs pour parvenir aux objectifs que vous aviez fixés.

Pour les plus hautes autorités en charge de la marche de l'Etat, vous avez incarné toutes les qualités qu'elles attendent d'un chef militaire, tout à la fois homme de réflexion, homme d'action et homme de coeur.

C'est pourquoi j'ai tenu à venir vous exprimer, ici même, dans la Cour d'honneur de notre Ecole militaire, devant vos camarades des trois armées et de la gendarmerie et les membres du personnel civil et militaire de la défense, la reconnaissance et les remerciements de la Nation.

A titre plus personnel, je voudrais, Mon général, vous faire part de ma très grande estime et de ma très chaleureuse amitié.





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