Propos du Président de la République au parc technologique "Smart Village".

Propos de M. Jacques CHIRAC, Président de la République au parc technologique "Smart Village".

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Le Caire (Egypte) le jeudi 20 avril 2006.

Monsieur le Premier Ministre,
Madame et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Présidents des entreprises égyptiennes et françaises,
Messieurs les Ambassadeurs,
Madame la Présidente de l'Université française d'Egypte que je suis particulièrement heureux de saluer ici, après l'avoir vue et entendue ce matin,

Monsieur le Premier Ministre, j'ai été très sensible aux chaleureuses paroles que vous avez eues à l'égard de la France.

Vous m'accueillez aujourd'hui dans un site prestigieux, une technopole aux installations ultramodernes qui rassemble les plus grands noms des hautes technologies. Vous-même, Monsieur le Premier ministre, vous en avez été l'architecte. Je ne sous-estime par ailleurs pas le travail remarquable réalisé par l'architecte lui-même, que je tiens à saluer en sa qualité de quasi Français. Pour ceux qui l'ignoreraient, son épouse est une des mes compatriotes corrézienne. Mais je le salue aussi pour la qualité exceptionnelle du travail réalisé ici. Il a réalisé ce travail, Monsieur le Premier Ministre, sous l'impulsion du Président MOUBARAK, mais également sous la vôtre, permanente et extrêmement active. C'est une éloquente illustration des légitimes ambitions de l'Egypte.

Confronté à d'importants défis, votre pays a entrepris de les relever en faisant le pari de l'excellence. Il a fait le choix de l'économie du savoir. Je me réjouis que les entreprises françaises petites, moyennes ou grandes et parmi les meilleures soient appelées à y jouer un rôle.

Les défis de l'Egypte sont ceux du monde d'aujourd'hui : nourrir, éduquer, employer une population en croissance pour l'Egypte, d'un million et demi d'habitants par an de plus. Moderniser les infrastructures, améliorer le système de santé, répondre aux besoins en eau, aux exigences de la protection de l'environnement, assurer l'accès de chacun à l'éducation et à la formation. Autant de travaux auxquels votre pays s'est attelé avec beaucoup de courage, beaucoup de détermination et, sans aucune espèce de doute, va réussir.

La France admire et soutient cette grande ambition. C'est le devoir de l'amitié, mais c'est aussi l'intérêt de tous, et notamment l'intérêt de la France. Le progrès et la stabilité de l'Egypte, ce sont également le progrès et la stabilité du Moyen-Orient et de la Méditerranée.

En venant aujourd'hui au Caire avec une délégation d'hommes d'affaires français, je souhaite manifester la confiance que la France a dans la capacité de l'Egypte de réussir le pari qu'elle a engagé, c'est-à-dire le pari du développement. Je suis sûr qu'elle réussira.

Nos relations économiques se haussent progressivement, vous l'avez rappelé, Monsieur le Premier Ministre, à la hauteur des nos relations politiques qui, chacun le sait, sont excellentes et sans ombre. Outre la croissance de nos échanges commerciaux que vous avez souligné, la France se place effectivement parmi les tout premiers investisseurs étrangers dans votre pays. Près de cent entreprises sont aujourd'hui présentes, cent entreprises françaises employant 36 000 salariés et représentant plusieurs milliards d'euros de participations.

J'invite les entreprises françaises à faire le pari de l'Egypte. C'est un pari gagnant. Déjà, s'annoncent de grands projets susceptibles d'intéresser les entreprises françaises, au premier rang desquels la ligne 3 du métro du Caire, pour laquelle nos entreprises ont, sans aucun, doute des atouts à faire valoir. Mais aussi l'ambition de l'Egypte de se doter de moyens performants d'observation satellitaire, et plusieurs compagnies françaises travaillent à la définition d'outils adaptés aux besoins de l'Egypte.

Mais pour fonder un nouveau partenariat stratégique entre les entreprises de nos deux pays, il était essentiel, je crois, de disposer d'une instance de réflexion et d'initiatives, d'une instance de propositions. Aussi suis-je particulièrement heureux de procéder aujourd'hui, avec Monsieur le Premier Ministre Ahmed NAZIF, à l'installation du Conseil présidentiel des affaires franco-égyptien ou égypto-français. Porté par la communauté d'affaires des deux pays, ce Conseil sera un instrument de dialogue et d'échange au plus haut niveau, d'imagination aussi.

Ses membres sont autour de nous. Tous sont des responsables fortement engagés dans les relations entre l'Egypte et la France. Je compte sur eux, comme vous comptez sur eux, Monsieur le Premier Ministre, vous l'avez dit, pour formuler, dès que possible, des propositions qui correspondent à nos besoins et qui concrétisent notre volonté commune de bâtir ce nouveau partenariat qui est un partenariat pour la paix, pour la stabilité, pour l'échange des cultures. Je leur exprime à tous et à toutes, mon estime, ma reconnaissance et mon amitié. Et maintenant si vous le voulez bien, nous allons leur laisser la parole.

--- Débat avec les chefs d'entreprise ---

En conclusion, je voudrais simplement, avant de laisser la parole au Premier Ministre égyptien, qui est ici chez lui, à tous égards, vous dire ma conviction : quand je vous ai dit tout l'heure, que la France devait faire le pari de l'Egypte, et que c'était un pari gagnant, je voulais que chacun comprenne bien que ce n'est pas un simple propos de circonstance.

Je suis tout à fait convaincu du rôle capital de l'Egypte dans cette région du monde : rôle politique essentiel de modération, d'équilibre dans une région difficile, chacun le sait et le comprend, pour toutes sortes de raisons sur lesquelles je ne m'étendrai pas. L'Egypte a un rôle majeur dans le domaine de la stabilité et de la paix dans cette région. Rôle économique, c'est évident, vu l'importance de sa population, la qualité croissante de sa formation, la volonté déterminée des autorités égyptiennes, du Président et du gouvernement, d'assumer sans précipitation mais avec détermination, les réformes indispensables pour moderniser l'ensemble de la vie économique et sociale. Car j'observe, en voyant le gouvernement, que le social n'est jamais absent de ses préoccupations lorsqu'il envisage ses réformes économiques et c'est la sagesse qui l'exige. On ne peut que l'en féliciter.

Je crois que l'Egypte, ce confins entre la Méditerranée, l'Afrique et l'Europe, aura un rôle qui ne peut aller que croissant, un rôle d'exemple, un rôle de modération, un rôle de stabilité et un rôle de développement. Un rôle de respect de la personne humaine et de ses exigences. J'en suis tout à fait sûr.

C'est la raison pour laquelle, par tradition, un pays comme la France est tout à fait porté à développer ses échanges de toute nature avec l'Egypte. Il y a un axe spontané et naturel, ancien, qui tient à bien des raisons. Un axe entre l'Egypte et la France. Et cet axe, nous devons en prendre conscience, non pas simplement pour nos propres intérêts, encore que ce soit important, non pas pour notre propre développement, encore que ce soit important, mais parce que c'est un axe qui est porteur d'une certaine vision du monde, d'un certain équilibre, d'un certain respect des hommes et des cultures. Et cela nous pouvons l'assumer et je suis tout à fait confiant dans la façon dont l'Egypte et la France peuvent, ensemble, la main dans la main, l'assumer pour l'avenir.





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