Allocution prononcée par M. Jacques CHIRAC à l'occasion du déjeuner offert en l'honneur du Président du Bénin.

Allocution prononcée par Monsieur Jacques CHIRAC, Président de la République, à l'occasion du déjeuner offert en l'honneur de Monsieur le Président de la République du Bénin et de Madame Mathieu KEREKOU.

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Palais de l'Elysée - vendredi 25 novembre 2005.


Monsieur le Président de la République du Bénin,
Madame,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs,

Et, une fois le protocole passé, permets-moi de le dire : Mon cher Mathieu, -ce n'est pas un abus de mots, c'est l'expression du cœur,

C'est en effet pour moi un plaisir tout particulier de vous accueillir, Madame, cher ami, aujourd'hui à l'Elysée, et de célébrer ainsi l'amitié ancienne, profonde, entre le Bénin et la France, une amitié qui dure depuis si longtemps. Cela me permet également d'exprimer la profonde estime que j'ai pour le Président de la République du Bénin. Une estime et une amitié très anciennes -nous nous connaissons depuis bien des années, je ne dirai pas depuis combien de temps, car on croirait que nous sommes âgés, ce qui serait une erreur- et j'ai toujours eu pour toi, tu le sais, beaucoup de respect et beaucoup d'estime.

Depuis quinze ans, le Bénin se révèle comme un modèle d'équilibre dans une région, hélas, régulièrement secouée par des problèmes et des difficultés, par des crises ; le Bénin devient un médiateur reconnu en Afrique, il est un acteur recherché dans les négociations internationales, comme l'a montré l'action du Bénin au sein du Conseil de Sécurité de l'ONU depuis deux ans, action toujours mobilisée pour la paix, la solidarité, le développement.

Mon Cher Mathieu, vous êtes, sans aucun doute, le principal artisan de l'enracinement de la démocratie au Bénin.

Vous l'avez été en 1990, en favorisant la tenue d'une Conférence nationale, j'en ai gardé le souvenir, comme en 1991 en respectant les résultats de l'élection présidentielle de la façon la plus démocratique possible. Vous l'avez été en 1996, puis en 2001, lors de vos réélections dans des conditions que chacun a reconnu comme étant parfaitement transparentes, c'est vrai en particulier de l'hommage rendu, à cet égard, par la communauté internationale. Enfin, vous l'êtes à nouveau, je peux le dire puisque vous m'en avez fait confidence, en décidant de ne pas vous représenter à l'élection présidentielle de 2006, ceci pour respecter la Constitution béninoise. Alors que très nombreux en dehors du Bénin ou au Bénin auraient souhaité vous voir continuer à assumer ces fonctions. Mais le respect de la parole, de la loi, de la Constitution passe, à vos yeux, avant toute autre chose.

Cette décision vous honore et renforce l'estime que la communauté internationale tout entière vous porte, vous le savez. Nous continuerons évidemment à avoir les mêmes échanges, les mêmes relations d'amitié et je garderai très fortement en mémoire la qualité des relations de travail que nous avons tissées ensemble.

Mais cette décision que vous avez prise constitue un message très fort, un message politique lancé aux Béninois, mais aussi à toute la jeunesse d'Afrique, à l'ensemble de la communauté internationale : la démocratie, c'est aussi le respect intransigeant des règles et des calendriers, je vous cite. Et je crois que vous avez raison, c'est la sagesse qui le veut.

Cela, Monsieur le Président, Mon cher Mathieu, je tiens à le dire devant tous ceux qui sont venus ici vous témoigner leur estime, leur respect et leur amitié.

En agissant en homme d'Etat, vous avez fait honneur au Bénin ! Vous avez fait, surtout, honneur à l'Afrique !

Vive le Bénin,
Vive l'amitié franco-béninoise.





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