Discours du Président de la République, en réponse aux voeux de la confédération de la boulangerie-pâtisserie française

Discours de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, en réponse aux voeux de M. Jean-Pierre CROUZET, président de la confédération de la boulangerie-pâtisserie française.

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Palais de l'Elysée - Paris le mardi 11 janvier 2005.

Cher Président et ami,

Votre talent d'historien n'a d'égal que vos qualités de poète, mais surtout votre aptitude à dire très clairement ce que vous voulez dire sans que nul ne puisse s'y tromper, mais en le présentant avec ces qualités que nous reconnaissons tous à nos boulangers, c'est-à-dire de faire les choses dans la perfection.

Madame et Messieurs les Présidents,
Mesdemoiselles,

Chers lauréats et lauréates,
Mes chers amis,

Merci tout d'abord, Monsieur le Président de vos vœux. Cette réunion traditionnelle autour de la galette est toujours pour moi un moment privilégié : c'est un moment d'échange, de partage et d'amitié ou s'exprime l'estime que nous avons pour l'un des plus beaux métiers du monde.

Vos vœux m'ont beaucoup touché. Je vous en remercie ainsi que toutes celles et tous ceux qui vous entourent et dont vous avez été, en quelque sorte, le porte-parole.

Je souhaite aussi la bienvenue aux lauréats des concours des meilleurs jeunes boulangers et pâtissiers qui sont venus avec vous. Ces jeunes lauréats représentent l'excellence et l'avenir d'une profession à laquelle notre pays est, à juste titre, profondément attaché.

Je suis également heureux d'accueillir, comme chaque année, les élèves de la Maison de la Légion d'honneur, Madame la Surintendante et ses collaborateurs.

A vous toutes et à vous tous, j'adresse mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année. Des vœux très sincères et cordiaux de joie, de réussite et d'épanouissement pour vous, vos familles et toutes celles et tous ceux qui vous sont chers.

Vous le savez, Bernadette, n'a malheureusement pas pu se joindre à nous ce soir pour des raisons qui tiennent précisément aux affaires dont elle a la charge. Elle vous prie de l'en excuser. Elle m'a demandé de vous assurer de tout son attachement, de toute son amitié mais aussi, et peut-être surtout encore, de toute sa reconnaissance. Depuis maintenant trois ans, vous prenez en effet une part déterminante, vous l'avez évoqué, Monsieur le Président, dans la collecte des "pièces jaunes" et vous contribuez grandement à la réussite de cette opération de solidarité au profit des enfants qui en ont besoin.

Cette année, vous l'avez évoqué, Monsieur le Président, cette collecte aura un sens particulier, puisqu'une partie importante sera consacrée à l'aide aux enfants hospitalisés victimes de la terrible catastrophe de l'océan indien.

Je voudrais saluer tout particulièrement ici, parmi nous, la présence de Mademoiselle Cyrielle OCTAU. Je vous remercie d'être venue. Avec sa famille, Cyrielle OCTAU se trouvait aux Maldives, au moment du terrible raz-de-marée du 26 décembre. Et c'est en portant secours à son jeune frère qu'elle a été blessée. Je vous souhaite un très rapide et très complet rétablissement.

Je tenais aujourd'hui à rendre hommage, aujourd'hui, à votre courage lors de cette terrible épreuve.

Vous avez également évoqué, Monsieur le Président, la question de l'apprentissage qui est une question déterminante pour l'avenir de votre profession.

Cette année sera marquée, en effet, par la mise en œuvre de la réforme de la formation et de l'apprentissage. C'est une réforme essentielle. Nous devons mieux faire connaître les secteurs du commerce et de l'artisanat et inciter les jeunes à rejoindre ces professions dans lesquelles de nombreux emplois, et de bons emplois, ne sont pas pourvus.

Vos métiers sont très exigeants mais ce sont aussi des métiers passionnants pour des jeunes qui veulent s'investir, trouver un emploi, avoir la perspective de devenir chefs d'entreprise. Au cours des prochaines années, de nombreux artisans, et en particulier de nombreux boulangers et pâtissiers, vont partir à la retraite et chercher un repreneur. Nous devons donc préparer leur remplacement.

L'apprentissage et plus généralement l'alternance sont probablement les modes de formation les mieux adaptés à votre métier, à vos métiers. Ils offrent aussi les meilleurs taux d'insertion professionnelle en préservant le savoir-faire des artisans.

C'est pourquoi le gouvernement s'est engagé dans une réforme profonde afin d'intéresser davantage de jeunes aux métiers de l'artisanat. L'objectif fixé est à la hauteur des enjeux. Il prévoit de porter à 500 000 le nombre d'apprentis en 5 ans au lieu des quelques 350 000 actuels. Cette croissance du nombre d'apprentis concernera aussi, bien évidemment, le nombre d'apprentis boulangers qui sont actuellement à peu près 20 000.

Pour cela, le statut d'apprenti est revalorisé, l'accès à l'apprentissage et la durée des contrats sont assouplis, l'aide à l'employeur est fortement accrue par le biais d'un crédit d'impôt très incitatif et le financement global du dispositif d'apprentissage est amélioré. Vous avez évoqué un problème spécifique, qu'à ma courte honte, je n'ai pas réalisé. Je vous demanderai donc, tout à l'heure, de me le préciser de façon à ce que j'en ai bien conscience.

La loi d'orientation sur l'école, qui sera adoptée demain par le Conseil des ministres, permettra aussi de mieux prendre en compte les autres formations en alternance. L'objectif est de valoriser davantage encore auprès des jeunes et de leur famille les métiers manuels et les expériences professionnelles acquises au cours de la scolarité. La voie de l'apprentissage et de l'alternance n'est pas la seule qui nous permettra d'atteindre cet objectif, mais ce sera un élément essentiel pour l'atteindre.

Mesdames, Messieurs,
Mes chers amis,

Cette année, les Français vont se prononcer par referendum sur l'avenir de l'Europe. C'est le choix de l'ouverture et du progrès qu'il nous faut faire. Avec l'Europe nous avons, et c'est là l'essentiel, enraciné la paix et la démocratie sur notre continent. L'Europe a conduit à une modernisation sans précédent de notre économie.

Ce grand dessein, nous devons le poursuivre pour construire une Europe qui soit plus solidaire, plus dynamique : une Europe qui prenne toute sa place dans le monde d'aujourd'hui et de demain qui est un monde difficile et dans lequel la solidarité sera plus nécessaire que jamais.


Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,

Avant de partager la galette, je vous propose que nous fassions, comme c'est la tradition, les quelques photos qui marqueront ce moment amical et ensuite que nous dégustions la galette. Je ne doute pas un seul instant que l'artisan qui en est l'auteur nous a fait quelque chose de particulièrement exceptionnel. Je le sais. J'en suis sûr. Et je m'en réjouis à l'avance.

Merci.





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