Allocution du Président de la République, lors de la remise de décorations aux médaillés olympiques d'Athènes.

Allocution du Président de la République, M. Jacques CHIRAC, lors de la remise de décorations aux médaillés olympiques d'Athènes (Grèce)

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Palais de l'Elysée - Paris le mardi 28 septembre 2004.

Bonjour à toutes et à tous,
Monsieur le Premier ministre,
Monsieur le Ministre,
Monsieur le Maire de Paris,
Messieurs les membres du Comité International Olympique,
Monsieur le Président du Comité National Olympique et Sportif Français,
Madame, Messieurs les Présidents des Fédérations sportives,
Et surtout, et essentiellement, Mesdames, Messieurs les Champions,

Je suis naturellement heureux de vous accueillir à l'Elysée où je vous souhaite, à toutes et à tous, la plus cordiale des bienvenues. Aujourd'hui, dans cette maison de la République, c'est la France qui rend hommage à ses champions et fête, en quelque sorte avec eux leurs victoires.

11 médailles d'or, 9 médailles d'argent, 13 médailles de bronze, bravo ! Ce palmarès est éloquent. Vous ramenez d'Athènes une magnifique moisson : vous avez défendu avec succès les couleurs de notre pays dans le berceau même de l'Olympisme.

Ces vingt-huitièmes Jeux d'été ont confirmé les talents français. Mieux encore, ils ont consacré de jeunes espoirs qui, par leur audace, par leur fougue ou tout simplement par leur tranquille assurance, ont conquis à la fois titres, médailles et public.

A Athènes, vous avez montré ce que peuvent la volonté et la persévérance et, une nouvelle fois, vous avez donné au sport sa plus haute expression. En ce moment même, la compétition se poursuit avec les Jeux Paralympiques et la magnifique prestation de l'équipe tricolore. J'aurai la joie de l'accueillir ici avant la fin du mois d'octobre.

Les très belles images, les superbes images télévisées nous ont permis de vivre tous les grands moments de ces Jeux. Nous avons partagé votre émotion, votre fierté, votre enthousiasme. Nous avons éprouvé vos joies, vos peines, vos bonheurs ou vos déceptions. Nous avons vécu à travers vous, avec vous, la magie de ces Jeux. Une fois de plus, nous avons succombé à la fascination qu'exerce sur tous, depuis toujours, la grande fête olympique.

Et nous gardons gravés dans notre mémoire des souvenirs merveilleux. J'en évoquerai quelques uns parmi d'autres.

Laure MANAUDOU, nageuse éblouissante qui, à dix-sept ans, et dès sa première participation aux Jeux, rafle l'or, l'argent et le bronze et rapporte, cinquante-deux ans après Jean Boiteux, un nouveau titre olympique à la France.

Tony ESTANGUET, réussissant le tour de force de conserver son titre olympique en canoë au terme d'une course absolument incroyable.

La toute jeune Emilie LE PENNEC, la petite fée de ces Jeux d'Athènes, qui est devenue, avec son extraordinaire prestation, la première gymnaste française à décrocher un titre olympique. Quelle audace, quel splendide élan de jeunesse et d'élégance et aussi de volonté, et quel exploit !

Et comment oublier le sourire d'Anna GOMIS et de Lise LEGRAND, médaillées de bronze pour la première apparition de la lutte féminine aux Jeux Olympiques ?

Oui, les Jeux, ce sont toutes ces belles surprises qui ont révélé une "nouvelle vague bleue" emmenée notamment par Faustine MERRET, Brice GUYARD,

Julien ABSALON, d'autres aussi. C'est également la confirmation de valeurs sûres comme l'escrime, qui a su garder son rang avec six médailles dont trois titres.

A côté de ces succès, il faut aussi rendre hommage à l'ensemble de la délégation française, à tous ces athlètes pour qui la consécration finale n'a pas été au rendez-vous, malgré les efforts consentis à l'entraînement. Je suis convaincu que leur motivation reste intacte, pour Ies prochaines compétitions, ils sauront se dépasser et porter haut les couleurs de notre pays.

La France est fière de vos résultats ; elle est fière de vos performances ; elle est encore plus fière de l'élégance de votre comportement.

Je ne citerai qu'un seul exemple, la prouesse signée par les sabreurs, une équipe combien chère au cœur d'un autre champion olympique, le Ministre de la Jeunesse et des Sports, Jean-François LAMOUR. C'est au plus profond d'eux-mêmes qu'ils ont su puiser cette pugnacité, cette soif de vaincre qui leur a permis de décrocher l'or par équipe. Je veux saluer le courage de Damien TOUYA qui, blessé à la main, a trouvé la force de qualifier son équipe à l'arraché, au terme d'une demi-finale d'anthologie, et de participer, et avec quel panache, à la finale.

Oui, mes chers amis, vous avez été, au sens propre du terme, exemplaires. Vos victoires sont les victoires du talent, et de la volonté. Mais elles sont aussi les victoires du cœur.

Elles expriment toute la générosité que vous avez en vous. Elles expriment celle que vous communiquer spontanément à votre entourage. Et je veux rappeler, pour le souligner comme il le mérite, le rôle essentiel que jouent, dans votre préparation, vos entraîneurs, mais aussi l'ensemble de l'équipe technique, ainsi que vos familles, que je suis heureux de saluer aujourd'hui. Il est évident qu'une part de ces victoires leur revient et je tiens à les y associer.

Pour la première fois, j'ai le plaisir d'accueillir à cette cérémonie les juges et les arbitres français qui ont participé aux Jeux Olympiques d'Athènes. Et, je m'en réjouis, je tiens à les féliciter : leur tâche n'est pas toujours facile. Ce sont eux qui garantissent, par leur action, le bon fonctionnement des compétitions. Qu'ils en soient remerciés. Ils le méritent pleinement.



A Athènes, la France a réussi à se maintenir parmi les meilleures nations mondiales et à affirmer sa présence dans de nouvelles disciplines. Ce résultat montre que notre pays a pris de bonnes initiatives et a mis en place les structures nécessaires pour développer la pratique du sport de haut niveau. Mais la recherche de la performance est un effort constant, un effort qui ne doit jamais se relâcher.

Avec l'essor de nouvelles nations sportives, chaque édition des Jeux olympiques devient plus exigeante, plus disputée, plus compétitive.

Je sais que, dès votre retour de Grèce, vous vous êtes attaché, cher Jean-François LAMOUR, à dresser le bilan de ces Jeux pour préparer les rencontres à venir. Tous, -athlètes, responsables du mouvement sportif, membres du Comité national olympique et sportif français et représentants de l'Etat- doivent associer leurs efforts pour faire en sorte que le sport français reste dynamique et conquérant.

C'est dans cet esprit que les pouvoirs publics apportent tout leur appui à la candidature de Paris pour les Jeux olympiques et paralympiques de 2012.

Le comportement exemplaire de votre délégation à Athènes, la chaleur avec laquelle nos concitoyens vous ont encouragés ont déjà apporté à cette candidature le plus important des soutiens : celui de l'engagement sportif et celui de l'enthousiasme. Je sais que les Françaises et les Français sont prêts à offrir aux Jeux toute leur passion pour le sport, toute leur expérience, qui est grande, dans l'organisation des très grands événements sportifs, tout leur amour de la fête, toute leur curiosité pour les talents venus du monde entier !

Aucun autre événement ne manifeste, aussi clairement que les Jeux, l'enracinement du sport dans une éthique, dans un idéal, dans une culture. Plus d'un siècle après sa résurrection par le Baron Pierre de COUBERTIN, la France est prête à redevenir la patrie de l'Olympisme. Elle est prête pour cette trêve magique où les Nations du monde entier se retrouvent et s'affrontent pacifiquement, non pas pour s'opposer, mais pour se dépasser.

Paris a franchi une première étape en mai dernier, en étant sélectionnée dans le groupe des cinq villes finalistes, avec New York, Londres, Madrid et Moscou. Et je veux saluer le directeur général du comité de candidature, Philippe BAUDILLON, ainsi que toute son équipe, qui préparent un projet ambitieux et novateur, mobilisant toutes les énergies.

Paris possède de nombreux atouts, qui font d'elle, depuis longtemps, la première destination touristique du monde : caractère unique de ses sites et de ses monuments, richesse des équipements sportifs, capacité d'hébergement, qualité exceptionnelle des infrastructures de transport.

Mais le plus important de ces atouts, c'est la mobilisation de tout un pays.

Celle des pouvoirs publics, bien sûr, avec les efforts convergents de l'Etat, de la Région Ile-de-France, de la Ville de Paris et du mouvement sportif français.

Celle du monde économique aussi, grâce à la participation de nos grandes entreprises. Mais surtout celle des Françaises et des Français, qui mettront tout en œuvre, je le sais, pour faire des olympiades de 2012 un moment exceptionnel de sport mais aussi un moment exceptionnel de communion autour de ces valeurs universelles de solidarité et d'humanisme qui sont le cœur et la grandeur du message olympique.

La candidature de Paris est celle de toute la France. Vous pouvez compter sur ma totale détermination pour la soutenir, pour la défendre et, avec vous toutes et vous tous, pour la faire gagner.

Mesdames, Messieurs les Champions,

Dans quelques instants, je vais remettre les plus prestigieuses de nos distinctions à nos médaillés olympiques. Ils sont les premiers ambassadeurs du sport français. A toutes et à tous, je renouvelle mes félicitations les plus chaleureuses et je leur exprime mes remerciements pour ces si beaux moments, pour tous ces grands moments qu'ils nous ont fait vivre. Permettez-moi de formuler un vœu : puissiez-vous, mes chers amis, nous en faire vivre d'autres, aussi fabuleux, aussi extraordinaires, dans les années qui viennent et, nous l'espérons tous, à Paris en 2012.





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