Allocution prononcée par M. Jacques CHIRAC, Président de la République, à l'occasion de la réception offerte par le ministère de la Défense.

Allocution prononcée par M. Jacques CHIRAC, Président de la République, à l'occasion de la réception offerte par le ministère de la Défense.

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Hôtel de Brienne, mardi 13 juillet 2004.

Monsieur le Premier Ministre, Madame la Ministre, Messieurs les Ministres, Mon Général, Mesdames, Messieurs,

Comme le veut une tradition désormais bien établie, je suis venu saluer, à la veille de notre Fête nationale, les femmes et les hommes de nos trois armées et de la gendarmerie.

Vous serez demain, en défilant devant nos compatriotes, les dignes représentants de celles et ceux qui, avec professionnalisme et générosité, assurent quotidiennement, sur le sol national et ailleurs, la défense de notre pays et la sécurité de nos concitoyens.

Les Françaises et les Français sauront, à cette occasion, j'en suis sûr, vous témoigner leur gratitude et leur admiration.

En cette année anniversaire de l'Entente cordiale, je me réjouis beaucoup de la présence, ici ce soir, de nos amis britanniques et notamment de Monsieur Geoffrey HOON, ministre de la défense de Grande-Bretagne et aussi des chefs d'état-major des armées britanniques que je salue tous très chaleureusement.

Demain, des troupes et des avions britanniques participeront, de manière tout à fait exceptionnelle, au défilé terrestre et aérien, manifestant une nouvelle fois la réalité d'une fraternité d'armes ancienne. Elle s'est encore confortée au fil des engagements récents au service de la paix et de la stabilité dans le monde.

Mais dans cette période de fête, permettez-moi d'avoir une pensée particulière pour celles et ceux qui ont donné leur vie ou ont été blessés en accomplissant leur devoir au service de la nation. Mes pensées vont aussi à leurs familles. La communauté nationale leur doit un soutien moral et matériel sans faille.

Cette année aura été marquée, une fois encore, par des opérations militaires importantes et nombreuses. A cet égard, rien ne laisse entrevoir, hélas, une amélioration prochaine de la situation internationale.

En Côte d'Ivoire, tout d'abord, 4 700 d'entre vous, déployés dans le cadre de l'opération LICORNE, oeuvrent quotidiennement aux côtés de nos frères d'armes africains, pour rétablir la paix et l'unité malmenées. J'ai une pensée pour le Caporal ARANTES, blessé au combat en sécurisant la zone du lac Kossou, et présent parmi nous ce soir. C'est avec reconnaissance que j'aurai l'occasion d'honorer tout à l'heure le Général JOANA, qui aura commandé avec beaucoup de doigté cette opération pendant un an.

En Haïti ensuite, 1000 d'entre vous ont participé, aux côtés de nos amis américains, à une action remarquable, l'opération CARBET. Dans des conditions difficiles, elle a réussi à ramener le calme, dans la capitale et la moitié nord du pays, et elle a permis à la mission de stabilisation des Nations Unies d'assurer son déploiement dans les meilleures conditions possibles.

En Afghanistan, notre engagement se poursuit et va même s'amplifier. L'action déterminée de notre contingent pour sécuriser Kaboul, contribuer à la formation de l'armée nationale afghane, combattre le terrorisme est unanimement saluée par tous nos alliés.

Le mois prochain, comme vous le savez, nous prendrons le commandement de la Force Internationale d'Assistance à la Sécurité, la FIAS, avec l'état-major du Corps européen. C'est un vrai défi que relèvera le Général PY à la tête de cette force.

Dans la lutte contre le terrorisme, je n'oublie pas l'effort qu'accomplissent quotidiennement nos marins au sein de la Task Force Internationale 150, dans le Golfe d'Aden et en Mer d'Arabie. Cette force a d'ailleurs été brillamment commandée par l'un d'entre vous, l'amiral MAZARS, que je décorerai tout à l'heure.

Au Kosovo, les dramatiques évènements du printemps ont montré la nécessité, hélas, je le crains pour longtemps encore, d'une présence militaire significative. Le Caporal AUDARD, blessé au combat sur le pont de Mitrovica, est d'ailleurs parmi nous et je tiens à le saluer. Là-bas aussi nous restons en première ligne, puisque le général de KERMABON prendra le commandement de la KFOR en octobre prochain.

En Bosnie, l'Union Européenne prendra la place de l'Alliance Atlantique, en décembre 2004. Nous serons, là encore, aux côtés de nos amis britanniques, au coeur de l'action.

Permettez-moi d'avoir également une pensée pour les nombreux détachements, certes plus modestes, mais tout aussi actifs, que nous entretenons de par le monde. Ils oeuvrent inlassablement au Proche-Orient, en Afrique, en Asie centrale.

Sur le territoire national aussi, votre engagement doit être souligné.

La lutte contre le terrorisme, d'abord, est devenue progressivement et logiquement l'une de vos missions prioritaires sur notre sol. Votre présence visible, rassurante, active, au sein du dispositif VIGIPIRATE est à l'évidence très appréciée de nos compatriotes. La veille permanente de notre espace aérien et de nos approches maritimes, moins visible mais tout aussi essentielle, ne doit pas être oubliée.

Cette année encore, sur les routes de France, nos gendarmes ont payé un lourd tribut pour apporter plus de sécurité à nos compatriotes. L'actualité nous rappelle hélas trop régulièrement l'exigence de cette mission ingrate et périlleuse, mais de nécessité publique. Vous savez d'ailleurs tout le prix que j'y attache.

La semaine dernière encore, l'un d'entre vous, le gendarme de réserve Lionel PILLOT, était fauché sur la route, victime d'un conducteur irresponsable alors qu'il participait à la sécurisation d'un autre accident. Permettez-moi, à cette occasion, de rendre un hommage sincère et appuyé à tous nos gendarmes.

Il faut maintenant souligner votre contribution aux cérémonies exceptionnelles, qui marquent cette année, la commémoration des débarquements de 1944. Je peux vous dire que l'ensemble des Chefs d'Etat et de gouvernement présents le 6 juin en Normandie a été, tout comme moi, particulièrement impressionné par la qualité des différentes prestations que vous avez délivrées à cette occasion. Je vous en félicite et vous en remercie.

Je présiderai le 15 août, à Toulon, à bord du porte-avions CHARLES DE GAULLE, les cérémonies marquant l'anniversaire du débarquement de Provence. Je sais d'avance que chacun, à la revue navale et au défilé aérien, aura à coeur de présenter une image flatteuse de nos armées.

Ainsi, cette année encore, le bilan est éloquent, et nos compatriotes peuvent être légitimement fiers de leur armée. Mais, vous le savez comme moi, les foyers de tension ne cessent de se multiplier. Les menaces, multiformes, ne s'amenuisent pas et nos armées continueront à être sollicitées pour la défense de nos valeurs et de nos intérêts. Il faut nous attendre, il faut nous préparer à des engagements extérieurs toujours plus exigeants, comme à une vigilance accrue sur le sol national.

Les décisions lourdes prises ces deux dernières années travaillent dans ce sens et commencent à être suivies d'effets. Mieux adaptées aux nouvelles menaces, plus actives et immédiatement disponibles, nos forces armées affirment chaque jour davantage leur aptitude à protéger la sécurité des Français et à honorer nos engagements internationaux.

Mes chers amis, je compte sur chacune et chacun d'entre vous pour poursuivre vos missions avec la même détermination, la même intelligence et la même générosité.

Je vous exprime de tout coeur mon estime, mon amitié et je vous renouvelle ma confiance.

Je vous remercie.





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