Allocution de M. Jacques CHIRAC devant la communauté française de Hongrie (Budapest)

Allocution de M. Jacques CHIRAC Président de la République devant la communauté française de Hongrie

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Budapest, Hongrie, le lundi 23 février 2004.


Mes chers compatriotes,

C'est évidemment une grande joie pour moi de vous rencontrer, ici, vous qui faites vivre, jour après jour, la relation, je dirais, l'excellente relation entre la Hongrie et la France. La Hongrie qui, parmi les pays candidats à l'Union européenne, a sans aucun doute accompli un parcours tout à fait exemplaire dont nous devons lui être reconnaissants et qui nous inspire, comme je le disais tout à l'heure au chef de l'Etat, estime, respect et amitié.

Je suis venu ici saluer les succès et les performances de ce pays européen dans l'âme. Je suis venu dire au Président MADL les espérances que nourrit la France pour l'Union et pour son avenir, au seuil de l'élargissement. Une France destinée à aborder les chemins ou le chemin de l'Europe de demain avec la Hongrie, la main dans la main. Un avenir dans lequel la Hongrie va être amenée à jouer, c'est évident, un rôle très important, essentiel. Aussi, devons-nous renforcer et resserrer davantage encore notre relation avec ce grand peuple qui retrouve toute sa place, une place éminente, sur la scène européenne.

Au moment où la Hongrie retrouvait sa liberté, sa pleine souveraineté, vous avez été nombreuses et nombreux à prendre la décision de vous y installer, de partager le destin de ce pays, pour relever, aux côtés de nos amis Hongrois, les formidables défis de la transition démocratique, économique et sociale.

Vous avez participé activement à préparer la Hongrie à son entrée dans l'Union européenne, chacune et chacun dans vos responsabilités. Cette adhésion viendra consacrer les efforts considérables consentis par ce pays pour réformer son administration et son économie et les adapter au monde d'aujourd'hui et de demain. Dans ce processus, couronné au printemps prochain, la France, grâce à vous, grâce à ses experts détachés, grâce à ses conseillers pré-adhésion, grâce à ses entrepreneurs, à ses intellectuels, grâce à toutes celles et à tous ceux qui ont apporté ici leur coeur, leur courage, leur intelligence. La France a su offrir une aide et une expertise reconnues et appréciées. L'élargissement marque également un nouveau départ. Dans ce vaste espace sans frontières que va désormais constituer l'Europe, la France va devoir saisir toutes les opportunités d'échanges et d'investissements qui déjà se profilent.

Le rôle de la communauté française en Hongrie va s'en trouver, sans aucun doute, renforcé. Les liens tissés et la confiance instaurée entre partenaires seront autant d'atouts pour faire progresser notre vision et nos ambitions qui, en vérité, sont communes entre nos deux pays, pour l'Europe.

La France, grâce aux entreprises que notamment vous représentez, occupe déjà le troisième rang des investisseurs en Hongrie. Elle est en bonne place pour faire valoir ses produits, ses services, ses savoir-faire. Je pense aux infrastructures, à l'urbanisme, aux transports ferroviaires et aéronautiques, à la protection de l'environnement, au traitement des déchets, à l'énergie et bien d'autres secteurs encore. Je pense aussi aux biens de consommation, à la grande distribution, à la construction automobile. Je pense aux coopérations que nous devrons nouer ou resserrer avec ce grand pays qui a toujours été, comme le nôtre, un pays à la pointe de l'innovation et de la recherche.

C'est aussi le sens de mon voyage ici. Nos relations commerciales et financières ont fait, en un peu plus de dix ans, un extraordinaire bond en avant. Ce mouvement, nous devons le soutenir. Et mon voyage en Hongrie est l'occasion d'inviter nos investisseurs, nos entrepreneurs à s'engager plus massivement encore dans ce pays dont le potentiel de développement et le sérieux sont immenses.


En regard du rôle décisif joué par votre communauté, dynamique, pleinement intégrée, dans la relation avec la Hongrie, l'Etat français et ses représentants doivent aussi accomplir leur part de l'effort et accompagner votre engagement en répondant notamment aux préoccupations qui sont les vôtres. Préoccupations relayées avec beaucoup de dévouement et de conviction par vos représentants au Sénat et au Conseil supérieur des Français de l'étranger. Je tiens à les saluer et à les remercier de tout ce qu'ils font au service de votre communauté.

La principale de vos préoccupations, je le sais, la même pour la plupart de nos communautés expatriées, c'est l'éducation, c'est l'école, c'est l'avenir de vos enfants.

Nous poursuivrons nos efforts, pour vous offrir les meilleures conditions d'études, ainsi qu'à nos amis Hongrois, de plus en plus nombreux à vouloir faire profiter leurs enfants de notre enseignement. Le nouveau Lycée Gustave-Eiffel participe de cette volonté de maintenir la qualité de nos établissements et de notre enseignement. Et je tiens à saluer ici tous les enseignants qui contribuent à l'épanouissement des talents de nos enfants. Nous allons aussi porter une attention toute particulière aux formations bilingues, à l'école, dans le second degré et à l'université. Quel meilleur instrument en effet que l'apprentissage d'une langue pour découvrir l'autre et organiser le rapprochement de nos deux peuples ? C'est aussi à ce prix que nous conserverons à l'Union européenne cette diversité culturelle qui nous tient à coeur et qui tient à coeur à nos amis Hongrois.

Je voudrais également évoquer le succès populaire de Magyart, la saison culturelle hongroise en France, et celui de la saison culturelle française en Hongrie, Franciart, qui s'achève, en ce début d'année, par une superbe exposition consacrée à la peinture impressionniste de " Monet et ses amis ". C'est aussi l'aboutissement du remarquable travail de l'Institut culturel de Budapest et de son équipe. Un institut qui, depuis plus de 10 ans, a su organiser des manifestations de qualité qui ont été autant d'occasions de rencontres, de découvertes et d'échanges.

Voilà, mes chers compatriotes, le message que je souhaitais porter. C'est un message de gratitude pour tout ce que vous accomplissez toutes et tous au service de la relation entre la Hongrie et la France. Une relation qui, sans vous, ne serait pas ce qu'elle est aujourd'hui, c'est-à-dire une relation de confiance, d'amitié et d'avenir. Et mon message est un message d'encouragement à poursuivre ce que vous avez entrepris ici avec beaucoup de succès. Vous portez en Hongrie une part importante de l'image de la France. Vous en êtes, auprès de la société hongroise, les représentants actifs et performants. Soyez-en chaleureusement remerciés, vous qui avez fait le choix, un choix toujours ardu, de vivre loin de chez vous, de vos racines, de vos attaches, loin du cadre rassurant de votre patrie, pour tenter l'aventure exaltante, sans aucun doute, de l'expatriation. Vous qui exprimez, par vos talents et votre engagement, l'esprit de la France en terre étrangère et amie.

Je voudrais enfin saluer Madame Raymond BARRE qui incarne si bien les qualités et le charme de nos deux pays et remercier, chaleureusement, Monsieur l'Ambassadeur de France et Madame de COMBLES de NAYVES, qui ont organisé pour nous avec beaucoup d'efficacité et de gentillesse cette réception. Encore une fois, merci à eux, chère Madame notamment, et merci à toutes et à tous d'être venus.

Vive la République. Vive la France.





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