Discours de M. Jacques CHIRAC Président de la République lors de la session extraordinaire de l'assemblée générale des Nations Unies consacrée à la lutte contre le sida .

Discours de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, à l'occasion de la session extraordinaire de l'assemblée générale des Nations Unies consacrée à la lutte contre le sida.

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New York - États-Unis, le lundi 22 septembre 2003.


Mesdames et Messieurs les Chefs d'Etat et de Gouvernement, Monsieur le Président de l'Assemblée Générale, Monsieur le Secrétaire Général, Mesdames, Messieurs,

La progression du sida n'est plus une fatalité insurmontable. Nous avons désormais les moyens de la maîtriser. Aux victimes du sida, à ces millions d'enfants, de femmes et d'hommes prématurément arrachés à la vie, à ces innombrables orphelins, aux générations futures, nous devons une mobilisation exceptionnelle. Voilà pourquoi je suis venu porter ici le message de la France : un message de détermination, de solidarité et de confiance.

Je voudrais rendre hommage à toutes celles et à tous ceux qui consacrent leur vie à lutter contre ce mal. Les malades d'abord, décidés à se battre, pour eux-mêmes, leur dignité, leur guérison. Les associations, et tous ceux qui, par leur engagement personnel, portent l'exigence d'action et de fraternité. Les médecins et les chercheurs, qui ne se résignent pas et qui progressent dans la découverte de traitements et d'un vaccin préventif. Les entreprises, qui comprennent désormais l'impératif éthique qui doit présider à leur action. Enfin les organisations internationales, au premier rang desquelles ONUSIDA et vous-même, Monsieur le Secrétaire Général, dont je salue l'engagement.

Dans ce combat, l'ONU incarne une conscience universelle, une volonté politique à l'échelle mondiale. Les décisions prises ces dernières années par l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité ont marqué autant d'étapes décisives. Elles font reculer les tabous, les préjugés, la stigmatisation. Elles imposent cette évidence que la lutte contre le sida est non seulement un impératif sanitaire et social, mais aussi un impératif moral et un enjeu pour la paix et la sécurité du monde.

Aujourd'hui, plus rien ne peut justifier l'inertie. Après des années d'effort et de lutte, non seulement des traitements efficaces existent, mais ils deviennent accessibles aux plus pauvres à des prix abordables. Les décisions récentes de l'OMC constituent une percée et un espoir. La France, qui s'y est résolument consacrée depuis des années, entend qu'elles soient respectées et appliquées avec générosité.

Autre progrès : tous les États reconnaissent désormais que l'accès aux médicaments est indissociable de l'effort de prévention. Contrairement à beaucoup de préjugés, il est maintenant établi que l'administration des traitements est aussi efficace au sud qu'au nord, pourvu que les structures sanitaires aient été mises en place.

Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme s'est affirmé comme un instrument privilégié dans les pays en développement. Apportons-lui le soutien dont il a besoin. Assurons-lui la pérennité des financements. Nous nous sommes engagés à ce qu'en 2005, trois millions de malades du sida au sud reçoivent un traitement. Il faut pour cela que le Fonds dispose d'au moins trois milliards de dollars chaque année. Je réaffirme l'objectif défendu par la France : que l'Union européenne et les Etats-Unis apportent chacun un milliard de dollars par an, et que les autres donateurs apportent le troisième, dans un cadre financier pluriannuel. La Conférence de Paris en juillet dernier a permis de mobiliser la moitié de cette somme : il faut aller de l'avant. Ce sera l'un des objectifs du conseil d'administration du Fonds le mois prochain.

Mesdames, Messieurs,

Contre le sida, l'ONU doit aujourd'hui déclarer l'état d'urgence sanitaire mondiale. Je propose que l'Assemblée générale consacre chaque année une session à ce sujet. Le Secrétaire général nous dira alors où nous en sommes de la réalisation de nos objectifs communs. Chaque État fera rapport au monde de ses efforts nationaux et internationaux. Autour des trois pôles d'ONUSIDA, de l'OMS et du Fonds mondial, chaque organisation internationale fera le bilan de ses propres efforts.

Ainsi, unie dans un combat pour la vie, la communauté internationale remportera une victoire décisive qui donnera confiance dans l'avenir de l'homme.

Je vous remercie.





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