Allocution prononcée par M. Jacques CHIRAC Président de la République devant la communauté française en Tunisie

Allocution prononcée par M. Jacques CHIRAC, Président de la République, devant la communauté française établie en Tunisie

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Tunis - Tunisie, le vendredi 5 décembre 2003

Monsieur l'Ambassadeur, Madame, Messieurs les Ministres, Monsieur le Député, Madame la Sénatrice, Mesdames et Messieurs les délégués au Conseil Supérieur des Français de l'Etranger, Mes chers amis et compatriotes,

Je souhaite tout d'abord saluer si possible chacune et chacun d'entre vous, et, à travers vous, l'ensemble de la communauté française établie en Tunisie. C'est un grand plaisir pour moi et aussi pour les ministres et les parlementaires présents de vous rencontrer aujourd'hui. Chacune, chacun à sa manière, vous représentez notre pays en Tunisie. Vous y faites rayonner les talents et les savoir-faire français. Vous le faites, je le sais, avec beaucoup de dynamisme, et vous incarnez, sur cette rive de la Méditerranée, l'engagement de la France aux côtés d'un pays, la Tunisie, qui lui est cher. Alors tout simplement, soyez-en remerciés.

Je veux aussi remercier, une fois encore, le Président de la République tunisienne, M. BEN ALI, et tout le peuple tunisien pour l'accueil chaleureux que nous avons reçu. Ces moments qui ont un caractère inoubliable témoignent des liens d'amitié mais je dirais surtout d'affection qui nous unissent.

Je veux également, en notre nom à tous, exprimer ma gratitude et mes remerciements à nos hôtes, Monsieur l'Ambassadeur de France en Tunisie et Madame de la MESSUZIERE, qui nous offrent leur hospitalité et leur organisation pour cette rencontre.

Parmi les personnalités ici présentes, vous me permettrez enfin de saluer tout particulièrement les élus du Conseil Supérieur des Français de l'Etranger, qui vous représentent et qui se font en France, avec, je peux en témoigner, beaucoup de compétence et beaucoup de dévouement, les relais actifs de vos préoccupations.

Ces deux derniers jours, j'ai eu des entretiens à la fois denses et amicaux avec le Président de la République tunisienne, avec aussi de nombreuses personnalités représentants de la société tunisienne, au sens le plus large du terme, société dans sa diversité mais aussi dans son dynamisme. Ces échanges ont été pour moi l'occasion d'exprimer une fois encore le plein soutien de la France à la Tunisie, qui est un pays à la fois moderne et ouvert.

Un pays fort de sa jeunesse et de l'éducation qu'il s'attache à lui dispenser. Un pays où les femmes occupent toute leur place, exercent tous leurs droits, conformément aux exigences d'une société moderne et juste. Un pays riche de ses talents, des talents qui s'épanouissent dans tous les champs de la culture, des sciences et des nouvelles technologies. Il y a en effet un exemple tunisien, qui marie la liberté d'entreprendre et le sens de la solidarité, qui revendique son choix de la connaissance partagée et de l'ouverture au monde.

J'ai dit au Président BEN ALI que la France continuera à se tenir aux côtés de la Tunisie pour accompagner son élan de modernisation et son progrès social. Notre pays est le premier partenaire économique et financier de la Tunisie et son principal partenaire en termes de coopération : eh bien nous veillerons à ce que la Tunisie demeure au premier rang des priorités de notre aide publique, en particulier.

J'ai renouvelé notre soutien aussi à l'ancrage de la Tunisie à l'Union européenne, à son engagement dans la construction de l'espace euro-méditerranéen et dans son engagement en faveur de l'intégration maghrébine.

Je lui ai fait part de notre volonté de diversifier davantage et d'approfondir notre partenariat et nos échanges, je lui ai fait part de notre ambition, qui est aussi, je le sais, celle de la Tunisie, de créer en Méditerranée un espace de paix, de stabilité et de prospérité.

Nous avons également procédé à un échange de vues sur la situation internationale. Nous avons souligné la très grande convergence de nos positions, qu'il s'agisse du Proche-Orient ou de l'Iraq. Sur ces sujets, la Tunisie et la France se rejoignent pour faire entendre ici la voix de la mesure et du dialogue. La question du terrorisme a naturellement été abordée. J'ai redit au Président BEN ALI combien nous appréciions l'engagement de la Tunisie, qui en a, hélas, été elle-même victime, dans la lutte implacable contre le fléau terroriste.

Voilà, mes chers compatriotes, l'essentiel du message que j'ai souhaité transmettre, au nom de la France, à mes interlocuteurs tunisiens, dans le cadre de ce partenariat privilégié dont vous êtes les acteurs essentiels. Car c'est vous qui, par votre action, par vos projets, enrichissez chaque jour et nourrissez la relation entre la Tunisie et la France, entre le Maghreb et l'Europe.

Jeune et bien intégrée, la communauté française en Tunisie est effectivement le coeur battant de notre relation bilatérale. Plus de 16 000 de nos compatriotes sont installés ici, et relaient avec efficacité les intérêts et l'action de la France dans les domaines de la science, de la culture, de l'éducation, d'autres encore. Ils contribuent aussi, par leurs projets et par leurs investissements à la formidable vigueur du développement économique tunisien. Plus de mille entreprises françaises sont désormais installées en Tunisie, témoignant ainsi leur confiance, et celle de la France, dans l'avenir de ce pays. Votre communauté bénéficie ici d'un accueil je crois qu'on peut le dire exceptionnel et de conditions de sécurité favorables. Cependant, je sais également que beaucoup d'entre vous ont des préoccupations, et doivent affronter des difficultés quotidiennes : recherche d'un emploi, précarité, solitude parfois. Sachez que nous sommes très attentifs à ce que l'exigence de solidarité qui anime la République à l'égard de nos compatriotes les plus fragiles s'exerce de la même façon sur le sol national et à l'étranger. Le nombre croissant de bourses scolaires accordées, ainsi que la diversité des aides attribuées dans le cadre des comités consulaires pour la protection et l'action sociale, pour l'emploi et la formation professionnelle, obéissent à cette exigence et le ministre des Affaires étrangères y est particulièrement attentif.

J'ai conscience aussi qu'il nous faut répondre à une demande croissante de scolarisation dans nos écoles. Cette situation, que j'ai constatée au cours de la visite que j'ai faite ce matin au lycée Pierre Mendes-France, est d'abord la rançon du succès et de l'excellence de notre enseignement. Je tiens à féliciter chaleureusement les professeurs, les personnels des dix établissements français en Tunisie, je tiens à saluer leur dévouement, leur énergie au service du rayonnement de notre pays mais au service, d'abord et surtout, de la jeunesse, de l'avenir et ceci dans un contexte de respect de l'autre et de tolérance qui m'a encore beaucoup frappé tout à l'heure au lycée. Notre réseau d'établissements en Tunisie est également un instrument précieux au service de la Francophonie. Il doit pouvoir apporter son appui au perfectionnement du système éducatif tunisien.

Une fois encore, mes chers compatriotes et chers amis, je veux remercier chacune et chacun d'entre vous pour son rôle dans les succès à l'étranger de notre pays, mais aussi dans la réussite de la Tunisie, et aussi pour son engagement au service de l'amitié franco-tunisienne. Vous témoignez avec force, avec talent et avec passion, de la confiance de la France dans l'avenir de la Tunisie, qui occupe dans notre coeur et dans notre action une place privilégiée.

Je vous remercie.





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