Discours du Président de la République en introduction à la réunion franco-africaine au Mexique.

Discours de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, en introduction à la réunion franco-africaine.

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Monterrey, Mexique, le jeudi 21 mars 2002

Messieurs les Présidents, Messieurs les Premiers Ministres, Messieurs les Ministres, Mesdames, Messieurs, Chers amis

Je suis heureux de cette occasion de vous rencontrer, de vous dire sur cette terre mexicaine accueillante toute l'amitié de la France pour les peuples africains que vous représentez et d'exprimer à chacun d'entre vous mes sentiments très chaleureux.

Monterrey est une nouvelle étape dans la prise de conscience de cette réalité d'aujourd'hui : la mondialisation de l'économie exige la mondialisation de la solidarité.

Le résultat de cette conférence doit être un engagement partagé des pays du nord et du sud pour contribuer à l'émergence d'un monde plus équilibré, plus sûr, plus solidaire. À chacun de prendre ses responsabilités, d'un côté pour asseoir les conditions du développement, de l'autre pour relever l'aide publique, se montrer plus généreux sur la dette et ouvrir davantage les marchés.

Au-delà, je plaiderai pour que soient approfondies les réflexions sur les biens publics mondiaux, la recherche de nouvelles sources de financement, telles que le recours à une forme de taxation internationale, et la démocratisation de la vie internationale, à laquelle pourrait contribuer la création d'une sorte de "Conseil de sécurité économique et social".

Ma conviction est que pour atteindre sa cible, Monterrey doit accorder une attention prioritaire aux pays les plus pauvres, c'est à dire en tout premier lieu à l'Afrique.

Malgré les progrès, c'est sur ce continent que les moyens manquent le plus pour soigner, éduquer, insérer dans la vie une jeunesse de plus en plus nombreuse, que le SIDA frappe avec le plus de violence, décimant des populations entières.

Mais si les besoins de l'Afrique sont immenses, elle a démontré sa volonté de prendre en charge son avenir. Avant même Monterrey, les responsables africains avaient décidé de s'engager sur la voie qui leur est ici proposée.

À Monterrey, l'Afrique doit donc mettre en valeur les espoirs considérables que suscite le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique. La France a soutenu dès le départ les initiatives qui ont abouti à ce programme unique adopté par l'Organisation de l'Unité africaine lors de son Sommet de Lusaka, en juin 2001.

Programme novateur par l'engagement solennel des dirigeants africains à établir la paix et la bonne gouvernance. Novateur par le partenariat qu'il entend instituer avec tous ceux qui souhaitent s'associer aux efforts de l'Afrique. Novateur par l'accent sur l'esprit d'entreprise et l'appel à l'initiative privée. Novateur par la priorité à l'intégration régionale.

Par sa vision d'ensemble des obstacles et des priorités, le NEPAD est l'espoir d'une impulsion décisive au démarrage économique de l'Afrique, grâce à laquelle votre continent retrouvera toute sa place dans la croissance et le progrès du monde.

Je suis venu à Monterrey pour apporter l'appui de la France à la réalisation de cette nouvelle et grande ambition, comme je l'ai fait à Gênes en juillet dernier, comme à Kananaskis, pendant le prochain sommet du G8. Ensemble demain à la table ronde nous plaiderons pour l'Afrique.

Voilà ce que je voulais vous dire aujourd'hui, voilà la conviction que j'exprimerai demain. Une conviction fondée sur une connaissance ancienne de l'Afrique, de ses cultures et de ses peuples, l'Afrique berceau de l'humanité, et qui a tant apporté à la culture du monde.

Je serais maintenant heureux de vous écouter.





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