Intervention du Président de la République devant le Conseil OTAN-Russie, en Italie.

Intervention de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, devant le Conseil OTAN-Russie.

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Pratica di Mare, Italie, le mardi 28 mai 2002

Chers collègues,

Je voudrais d'abord exprimer toute ma reconnaissance à l'égard du Président du Conseil italien, qui nous reçoit avec beaucoup de générosité et avec une belle organisation. Je voudrais le féliciter également pour le niveau exceptionnel de qualité de ce sommet, de rapidité aussi, ce qui ne m'étonne pas de la part des Italiens. Nous sommes heureux d'être ses hôtes aujourd'hui.

Dès l'effondrement du régime soviétique, la France a souhaité que la Russie, grande nation de l'histoire de l'humanité, retrouve toute sa place au sein du continent européen.

Le symbole le plus spectaculaire de ce rapprochement était la relation nouvelle qui pouvait s'instaurer entre la Russie et l'OTAN.

Rempart de la liberté et de la démocratie pendant cinquante ans, l'Alliance atlantique se devait d'évoluer ; elle se devait d'ouvrir ses portes au vent nouveau de liberté et de démocratie qui soufflait en Europe.

C'est dans cet esprit que la France avait proposé d'associer la Russie à l'ensemble de nos travaux. Cette démarche a conduit à la signature de l'Acte fondateur, à Paris, en mai 1997.

Depuis lors, le monde a connu de profonds changements et la Russie a poursuivi avec beaucoup d'efficacité et d'intelligence son oeuvre de modernisation sous l'impulsion et la conduite du Président Poutine.

Et je souhaite dire au Président POUTINE que la France se réjouit de sa présence aujourd'hui pour aborder ensemble, dans un esprit de pleine coopération, les grandes questions de sécurité de notre continent.

Le moment est en effet venu de franchir un nouveau pas et d'accueillir la Russie comme un partenaire à part entière, au sein d'un Conseil où les vingt membres siègeront, comme nous-mêmes aujourd'hui autour de cette table, sur un strict pied d'égalité.

Je souhaite que les mécanismes que nous créons aujourd'hui soient mis en oeuvre avec détermination et surtout avec confiance, car il ne suffit pas, chacun le sait, d'adopter des textes, il faut surtout les faire vivre. Il faut établir des habitudes de travail. Il faut que les esprits s'imprègnent de ces changements dans les domaines diplomatiques aussi bien que militaires.

Pour répondre aux attentes créées par la déclaration que nous avons approuvée aujourd'hui, il faudra que les co-décisions ou les actions communes que nous pouvons désormais adopter ensemble portent sur les sujets qui sont au coeur des compétences de l'OTAN, tels que la gestion des crises en Europe, notamment les Balkans, le désarmement, ou la non prolifération.

Ces relations rénovées avec l'OTAN doivent naturellement s'accompagner d'un resserrement des liens avec l'Union européenne dont les compétences globales permettent de développer un partenariat dans tous les domaines. Le Sommet Union européenne - Russie qui se tiendra demain y apportera naturellement et dans cet esprit sa contribution.

Saluons aujourd'hui cette nouvelle étape franchie vers l'émergence d'un continent plus uni, plus harmonieux, dans lequel, notamment grâce à l'accord signé entre le Président BUSH et le Président POUTINE à Moscou il y a deux jours, la Russie pourra jouer le rôle de grande nation qu'elle n'a jamais cessé d'être à travers les vicissitudes de l'histoire. Ainsi pourrons-nous, ensemble, relever les nouveaux défis de sécurité auxquels est confronté l'espace euro-atlantique.

Je vous remercie.





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