Message du Président de la République à l'occasion du bicentenaire de l'internat des Hôpitaux de Paris.

Message de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, à l'occasion du bicentenaire de l'internat des Hôpitaux de Paris.

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Palais de l'Élysée, le vendredi 22 février 2002

Monsieur le Président de l'Amicale des anciens internes en médecine des Hôpitaux et Hospices civils de Paris, Mesdames, Messieurs,

C'est un honneur et un plaisir pour moi de saluer votre prestigieuse assemblée réunie pour cette soirée de gala organisée à l'occasion du bicentenaire de l'internat des Hôpitaux de Paris.

Permettez-moi de souhaiter chaleureusement la bienvenue à M. David STERN et à M. Shunsuke SATO qui vont, dans un instant, présenter en création mondiale une oeuvre composée par un jeune artiste français, Nicolas BACRI, et donner à cette manifestation tout l'éclat qu'elle mérite.

La commémoration du bicentenaire de l'internat des Hôpitaux de Paris est en effet l'occasion de saluer une tradition française placée sous le double signe de l'excellence et de l'humanisme.

La tradition d'excellence, l'internat des hôpitaux de Paris l'illustre avec une longue lignée d'éminents professseurs et avec les trois prix Nobel qu'elle a formés : Charles RICHET, Charles NICOLLE et Jean DAUSSET.

Créé en 1802 pour recruter et former les médecins hospitaliers, l'internat est restée une école de rigueur et d'exigence. L'entier dévouement dont ils font preuve pendant quatre années au sein des hôpitaux, l'apprentissage de la médecine au contact des anciens créent chez tous les internes une même et très légitime fierté : celle d'avoir bénéficié d'une formation de très haute qualité et au service des malades.

L'internat est aussi une école d'humanisme. L'esprit de compagnonnage qui unit les générations d'internes est sans doute l'un des biens les plus précieux de l'internat. L'amour d'enseigner et la satisfaction de voir ses élèves reprendre le flambeau, le partage des gardes et un même sens du service du malade : tout cela crée cet état d'esprit, si particulier, qui est celui de l'internat et auquel vous êtes profondément attachés.

Si sa fonction a naturellement évolué en deux siècles, l'interne demeure, comme à l'origine, celui qui assure la permanence des soins, celui que l'on trouve à toute heure pour une urgence ou pour être à l'écoute de la détresse d'un malade. L'interne, c'est enfin un élève, au sens le plus noble du terme. Celui qui s'enrichit tout autant des compétences de ses maîtres que de leur humanité.

C'est pour tout cela que les internes peuvent légitimement aspirer à un environnement de travail et à des carrières dignes et valorisantes.

À travers le rôle des internes, c'est à l'hôpital, dans son ensemble, qu'il faut penser.

L'hôpital est un lieu essentiel d'exercice de la solidarité à laquelle ont droit tous nos concitoyens. Ses personnels doivent être reconnus et considérés. Il faut réapprendre à investir pour l'hôpital et veiller à ce qu'il ait les moyens de fonctionner et d'exercer pleinement ses missions.

L'hôpital doit rester fidèle aux valeurs d'humanisme et d'excellence, que vous symbolisez de manière si éclatante. Car c'est sur ces valeurs que se construit le vrai progrès pour l'homme.

Jacques CHIRAC





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