Propos de M. Jacques CHIRAC Président de la République au stade Klebert PICARD (La Réunion)

Propos de M. Jacques CHIRAC Président de la République au stade Klebert PICARD

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Le Tampon, La Réunion, samedi 19 mai 2001.


Monsieur le Ministre chargé de l'Outre-mer, Mesdames et Messieurs les élus de la Réunion, Mes chers compatriotes,

Vous êtes venus nombreux, et cela me touche profondément, à l'invitation du maire du Tampon pour cette rencontre conviviale et dont votre terre, notamment au sud, a le secret. Croyez que je vous en suis profondément reconnaissant, reconnaissant à la mesure de mon émotion de voir un accueil aussi chaleureux. Et ne pouvant remercier chacune et chacun d'entre vous, je remercie mon ami André THIEN AH KOON d'être mon interprète auprès de vous toutes et de vous tous pour vous dire ma très grande émotion et, je le répète, ma très grande reconnaissance.

Voilà un souvenir que je garderai longtemps dans mon coeur. Je voudrais vous adresser à mon tour un message de gratitude mais aussi un message d'estime et d'affection. Ceci n'étant pas un mot de circonstance mais l'expression de ce que je ressens profondément dans mon coeur comme dans mon esprit lorsque je me trouve à la Réunion et, notamment, spécialement aujourd'hui, dans la superbe ville du Tampon devant tant de Réunionnaises et de Réunionnais. De tout coeur merci.

André THIEN AH KOON l'a dit tout à l'heure, je suis venu d'abord et avant tout vous saluer en ami. Je sais, -c'est André qui me l'a dit, mais je le savais-, que pour chaque famille réunionnaise, pique-niquer en fin de semaine est un moment de convivialité, un moment de détente, un moment de joie auquel vous êtes attachés. Je me réjouis de partager avec vous cet instant convivial du pique-nique à partir de maintenant.

Je me réjouis aussi de pouvoir consacrer une partie de ma visite dans le sud de votre île, ce sud si attachant, si dynamique, comme le disait tout à l'heure André, si entreprenant, et une fois encore, si chaleureux. J'ai pu mesurer avec satisfaction tous les progrès qui ont été faits en matière de rééquilibrage du territoire, qu'il s'agisse de l'aéroport de Pierrefonds d'où je partirai tout à l'heure pour Mayotte, de l'antenne universitaire, de la délocalisation des TAAF. Ces efforts de rééquilibrage vont dans le sens souhaité par chacun, ils doivent être poursuivis car c'est ainsi que l'on apportera une première réponse au trop grand éloignement des citoyens des centres de décisions.

Cette fête, mon cher André, à laquelle vous m'avez convié se déroule autour d'une activité qui est au coeur de votre réussite économique : l'agriculture, l'élevage et le tourisme sont en effet les principaux atouts du Tampon et vous m'en parlez souvent dans mon bureau à Paris.

Votre commune est une commune agricole, prospère et dynamique. Elle est, avec la Plaine des Cafres, le grenier de l'île. Plus de 800 exploitations sont orientées principalement vers l'élevage, la canne à sucre, les cultures maraîchères, fruitières et florales. Pour la production laitière et l'élevage bovin, vous occupez, ici, la première place.

Votre complémentarité, avec la commune voisine de Saint-Pierre qui transforme vos produits et s'est ainsi spécialisée dans l'industrie agro-alimentaire, est une complémentarité qui se renforce chaque jour.

C'est d'ailleurs pour illustrer cette complémentarité que je me suis rendu à Saint-Pierre où j'ai rencontré son maire, mon ami Michel FONTAINE, et les représentants de la filière viande, lait, porc, volaille. J'ai pu mesurer la compétence et le dynamisme mais aussi les difficultés de tous ceux qui travaillent dans cette filière au prix de nombreux sacrifices et pour lesquels, comme le souligne souvent André THIEN AH KOON à Paris, nous devons avoir beaucoup de respect et de reconnaissance. Ils m'ont fait part de certaines de leurs inquiétudes et avec le ministre chargé de l'Outre-mer, je me suis engagé à défendre leur cause, avec le Gouvernement, auprès des instances communautaires, en particulier dans la perspective du prochain programme POSEIDOM. Car je sais à quel point l'aide de l'Europe est essentielle pour assurer la poursuite et le développement du secteur agricole des DOM, comme le disait André THIEN AH KOON, les solidarités complexes doivent s'affirmer. Ici, on est Français, on est Réunionnais de l'océan Indien, on est Européen et cela implique des devoirs, mais cela donne aussi des droits.

Avant d'apprécier la qualité de ces "produits pays", je voudrais, mon cher André, vous féliciter pour votre action infatigable, dont je suis le témoin depuis longtemps, au service de vos concitoyens, qui viennent de vous renouveler brillamment leur confiance.

Vous oeuvrez, je le sais et je le vois, sans relâche avec ténacité et conviction pour que votre commune garde son dynamisme dans les secteurs où elle excelle, mais aussi pour la transformer en ville universitaire de dimension régionale et pour protéger la qualité de son environnement. Une préoccupation que je sais très importante pour vous. Je sais également que vous êtes proche de ceux qui sont blessés par la vie ; que vous tentez en permanence, par votre action locale ou vos interventions parisiennes, d'atténuer leurs souffrances, de leur rendre justice, de leur tendre la main et que votre dévouement à leur cause est permanent.

Je suis certain que vous accomplirez ce nouveau mandat avec le même courage, avec le même succès, et avec la même efficacité. Je vous adresse, mon cher André, ainsi qu'à toute l'équipe de votre conseil municipal, mes voeux très chaleureux de pleine réussite, pour que Le Tampon reste cette commune si belle et si attrayante que vous avez su faire. Et puis, hélas, après Le Tampon, je m'envolerai pour Mayotte. Le Tampon est la dernière étape de mon voyage à la Réunion et je voudrais vous dire avant de quitter votre île, que je garderai dans mon coeur de superbes images, de celles qui touchent et que l'on n'oublie pas, images de l'accueil que vous m'avez réservé, ici, dans le sud, mais aussi dans chacun des endroits de l'île où je me suis rendu depuis trois jours. Croyez-le, je n'oublierai pas vos visages, je n'oublierai pas vos attentes ni vos espoirs. Je n'oublierai pas votre volonté de faire face et, comme le disait André THIEN AH KOON, de gagner et je vous fais confiance. Je veux vous assurer que vous me trouverez toujours à vos côtés pour défendre la Réunion et l'Outre-mer français.

À toutes et à tous, et de tout coeur, merci.





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