Discours du Président de la République en réponse au message de bienvenue du Maire de Bourges.

Discours de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, en réponse au message de bienvenue de M. Serge LEPELTIER, Maire de Bourges.

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Hôtel de ville de Bourges, Cher, le jeudi 5 octobre 2000

Messieurs les Parlementaires, Monsieur le Président du Conseil Régional, Monsieur le Préfet, Mesdames et Messieurs les élus de Bourges, Mesdames, Messieurs

Je voudrais d'abord remercier chaleureusement le Maire de Bourges, mon ami, de l'accueil chaleureux comme toujours qu'il a bien voulu me réserver en évoquant, c'est vrai, l'engagement que j'avais pris à Avord, pas très loin d'ici, il y a quelque temps et que je suis heureux de tenir aujourd'hui. Et je voudrais saluer très cordialement l'ensemble des élus du Conseil municipal. -Je croyais qu'il devait y avoir leurs cadets. Ah ! Ils sont là. Je les verrais tout à l'heure et je ne les ai pas encore salués, mais ils ne perdent rien pour attendre-, leurs cadets du Conseil municipal des jeunes, et puis, à travers tous ces élus, l'ensemble de la population de cette belle capitale qu'est Bourges. Je suis très sensible, mon cher ami, à l'hospitalité que vous me réservez.

Le sentiment avec lequel je viens à Bourges dont je connais à la fois les chances et les problèmes est un sentiment de confiance.

Monsieur le Maire, j'ai été très attentif, bien entendu, au discours que vous venez de prononcer. Dans une grande clarté et avec la conviction et la compétence qu'on vous connaît, vous avez tracé les perspectives qui sont celles de votre ville, capitale d'un département qui est dynamique.

Ce faisant, vous avez évoqué les préoccupations des habitants de Bourges et aux premiers rangs desquelles, nous en avons souvent parlé, celles qui concernent l'avenir des industries d'armement si anciennement et si fortement présentes dans cette ville et ce département.

Je connais ces inquiétudes.

Premier employeur industriel du département, l'industrie de défense, avec nos deux grandes entreprises : GIAT et EADS-Missiles, constitue en outre, avec ses savoir-faire de haute technologie -savoir-faire exceptionnel-, sa contribution significative au rayonnement international de notre pays, une source de fierté légitime, au-delà même de leur intérêt économique, pour l'ensemble des Berruyers.

Conscients de la richesse humaine et technologique que représentent ces entreprises, tous les partenaires concernés -l'État, les élus, l'ensemble des responsables économiques et sociaux et, naturellement, tous les salariés concernés-, doivent s'attacher et s'attachent à conforter un projet industriel qui assure l'avenir, dans le tissu économique local. Nous en avons souvent parlé.

Naturellement, il n'est pas question que l'État se défausse. A ma demande, le ministre de la Défense vient d'annoncer une commande ferme pour que notre force de dissuasion soit dotée du nouveau missile ASMP-A. C'était une nécessité pour notre force militaire. C'était également une bonne chose pour l'économie du département. Ce sont deux cents emplois assurés pour EADS à Bourges. D'autres commandes de la Défense devront suivre, notamment pour GIAT. Ce matin, les représentants des travailleurs de ces deux entreprises, séparément naturellement, ont été reçus par deux de mes principaux collaborateurs, dont le Secrétaire général adjoint de l'Élysée et je crois que l'entretien a été intéressant et fructueux.

L'État doit aussi soutenir les efforts de pénétration de nouveaux marchés et croyez bien que je m'y emploie personnellement à chacun de mes déplacements à l'étranger. Il n'ait pas une occasion que j'ai manqué de soutenir nos productions notamment militaires et, en particulier, celles qui, ici, vous concernent et qui sont l'un des éléments d'avenir de nos exportations militaires. Il n'ait pas une occasion que je manque d'appeler tel ou tel responsable politique, chef d'État ou de gouvernement compétent pour prendre une décision concernant l'importation de matériel militaire, et auprès duquel j'interviens pour plaider avec force les convictions, la qualité de nos matériels. C'est un souci qui, pour moi, est constant.

La mission de l'État s'entend aussi, de façon plus large, comme une mission de soutien et d'appui aux initiatives locales qui visent à diffuser les savoir-faire vers l'ensemble du tissu économique et à fédérer toutes les compétences, qu'elles viennent du secteur public ou du secteur privé.

Encouragés par l'État, des projets visent à créer des pôles d'expertise. Ceci est également un sujet que nous avons souvent évoqué. Je pense à la maîtrise des risques industriels, aux technologies centrées sur les matériaux et la mécanique ou encore à la fabrication de capteurs et d'automatismes.

Je sais, cher ami, l'énergie que vous déployez avec beaucoup de ténacité, aux côtés des Présidents du Conseil régional et du Conseil général, de l'ensemble des élus naturellement et avec les représentants de l'État, pour favoriser l'aboutissement de ces projets et conforter le développement économique de votre ville. Je vous fais toute confiance pour être le moteur efficace et intelligent de cette nécessaire évolution.

Bourges recèle de nombreuses possibilités d'accueil ; elle bénéficie d'infrastructures de qualité et elle accompagne l'installation de nouvelles activités avec dynamisme.

Chacun connaît votre engagement, Monsieur le Maire, pour favoriser l'implantation de nouvelles entreprises, vous l'avez évoqué encore dans vos propos, à l'instant. Je suis heureux de constater qu'au fil des temps, il porte tous ses fruits.

Des entreprises de haute technologie viennent nourrir un terreau riche et fertile et contribuent à façonner le visage d'une ville industrielle, industrieuse, qui bouge et qui crée.

Bourges - votre propos en témoigne - est, c'est vrai, résolument tournée vers l'avenir. Un avenir qui s'appuie sur une tradition mais une tradition qui la valorise et qui l'enrichit. Là encore, j'ai aimé vos évocations.

Ancienne ville celte, ancienne capitale gallo-romaine, patrie de Jacques Coeur et fief du Roi de Bourges, Bourges a gardé de son rayonnement religieux, commercial et intellectuel et de sa vie de cour un patrimoine monumental exceptionnel.

L'aménagement du parvis de la très remarquable cathédrale Saint-Etienne, inscrite au patrimoine mondial par l'UNESCO -ce qui est, tout de même, un privilège rarissime pour une cité- ou encore les travaux de mise en lumière et d'embellissement de la ville réalisés avec le concours de professionnels -notamment les jardiniers de très grand talent que vous avez évoqué et que je suis heureux de saluer, ici, puisque vous les avez invités. Je les remercie et je leur dis toute mon estime- procurent sans doute aux Berruyers un sentiment de fierté et de bonheur de vivre dans un environnement de qualité.

Vous avez, Monsieur le Maire, la volonté de rendre ce patrimoine historique familier et accessible à tous. Dans cette ville qui peut s'enorgueillir d'avoir accueilli, c'est vrai, la première maison de la culture qui fut inaugurée par le général de Gaulle avec André Malraux -qui était le fondateur de ces maisons de la culture-, vous faites de la diffusion la plus large de la culture et du soutien à la création, sous toutes ses formes, l'une de vos priorités.

Bourges puise ainsi dans la mémoire d'un passé foisonnant et toujours vivant un supplément d'âme qui, s'ajoutant à la prise en compte de l'environnement, représente une carte majeure dans la compétition des territoires qui marquent de plus en plus l'évolution de nos sociétés.

A Bourges, comme dans l'ensemble du département du Cher, la mobilisation et la coopération fructueuse des élus, le dynamisme des acteurs économiques et sociaux, la fidélité des hommes à leur terroir que j'évoquais, tout à l'heure, à Saint-Amand, constituent un capital humain inestimable sans lequel l'action de l'État, pour nécessaire qu'elle soit bien entendu, serait peu efficace.

Vous avez choisi de privilégier la voie de l'authenticité et du dynamisme qui parie avant tout sur l'homme et sur sa capacité à réagir et à s'adapter. Je crois que vous avez raison.

Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les élus, Mesdames, Messieurs,

Je suis venu vous dire toute mon estime pour votre engagement au service de vos concitoyens dans le cadre de la nécessaire démocratie locale qui ne peut que se développer. Vous dire aussi ma confiance dans la voie, qu'avec votre Maire, vous avez empruntée. Elle assurera le progrès de Bourges et la prospérité de ses habitants, au sein d'une région qui pour les raisons que vous avez évoquées tout à l'heure, mon cher ami, est une région chère au coeur de tous les Français.





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