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Allocution prononcée par M. Jacques CHIRAC, Président de la République, à Saint-Joseph en Martinique.

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Saint-Joseph, Martinique, le samedi 11 mars 2000

Monsieur le Ministre,

Monsieur le Maire, Mon Cher Raymond,

Monsieur le Député du Nord Atlantique, Mon Cher Anicet,

Mesdames et Messieurs,

Mes chers amis,

Merci pour votre accueil, auquel croyez-bien, je suis profondément sensible. A mon tour je voudrais dire, à Raymond Saffache et à vous, combien je suis heureux d’être dans une commune que je connais, une commune attachante, à Saint-Joseph.

Les Joséphins que je salue ici avec estime, respect, mais aussi affection, ont toujours su montrer, dans les moments difficiles de leur histoire, qu'ils étaient solidaires, courageux, volontaires et tenaces pour construire ou pour reconstruire leur avenir.

Ce fut le cas, lorsque votre commune, trois ans après sa création, fut entièrement détruite par le cyclone qui dévasta la Martinique le 18 août 1891.

Il fallut alors reconstruire l'économie qui s'organisa autour de l'agriculture, et principalement de la canne à sucre. Mais la crise sucrière fit disparaître les sept distilleries de rhum qui prospéraient sur votre territoire depuis la fin du XIXe siècle. Leurs exploitants durent alors s'orienter vers la culture bananière, autre culture noble, qui connut une expansion considérable à partir de 1947.

Aujourd'hui, la banane reste une activité économique de premier plan, à Saint-Joseph. Elle procure de nombreux emplois qu'il faut absolument maintenir, défendre et sauvegarder. Je connais vos inquiétudes et vous savez à quel point, aujourd'hui comme hier, je suis déterminé à préserver l'avenir de cette grande filière agricole. C’est un souci permanent du Gouvernement et pour moi aussi.

Compte tenu des fragilités de ce secteur, vous avez eu l'intelligence de diversifier vos activités en développant, notamment, la culture de l'ananas et celle des fleurs, en particulier l'anthurium. Ces efforts, dans le contexte difficile que connaissent actuellement les agglomérations rurales comme la vôtre, méritent d'être salués et encouragés.

J'évoquais, il y a un instant, le terrible cyclone qui avait durement frappé dès l'origine Saint-Joseph. C'est aussi un cyclone, Raymond Saffache vient de le rappeler, qui m'a empêché en 1994 de venir ici, comme je l'avais prévu et surtout comme je l’avais souhaité, pour participer à l'hommage rendu à votre ancien maire Émile Maurice, que j'ai bien connu et pour lequel j'avais beaucoup de respect, beaucoup d’estime et une très profonde amitié.

Émile Maurice, et je suis heureux de le dire, ici, sur cette place ornée de son buste, était un homme de conviction, c’était un homme de fidélité, il défendit toute sa vie les principes du gaullisme.

Ce démocrate, qui conjuguait avec talent tolérance et intransigeance sur les principes, savait entendre, écouter et comprendre les autres. C'était un humaniste.

Je suis heureux d’évoquer, aujourd’hui, ici, le souvenir de ce grand Martiniquais. Cette évocation représente, comme ce monument élevé à sa mémoire dans votre ville, le témoignage de l'affection, de l'amitié et de la fidélité des Joséphins et, je n’en doute pas, de tous les Martiniquais pour celui qui fut leur maire pendant plus de 30 ans et qui fut président du Conseil général pendant plus de 20 ans.

Je sais que l'action d'Émile Maurice est poursuivie avec beaucoup d’intelligence, beaucoup d’efficacité par votre maire, que je connais bien et qui est aussi mon ami. Et je souhaite vous dire, Cher Raymond, ma confiance et aussi tout mon soutien dans la mission exigeante qui est la vôtre pour offrir à Saint-Joseph et à ses habitants le bien-être dans un développement équilibré et harmonieux et je sais que c’est là un souci qui ne quitte jamais votre esprit.

A vous toutes et à vous tous, merci pour votre accueil, j’en garderai dans mon coeur un souvenir fort, et je suis heureux maintenant de vous saluer affectueusement.

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