Allocution du Président de la République à la base aérienne de Mont-de-Marsan.

Allocution de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, à l'occasion de sa visite de la base aérienne de Mont-de-Marsan.

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Base aérienne de Mont-de-Marsan, le vendredi 17 mars 2000

Mon Général,

Mon Colonel,

Mesdames et Messieurs,

Je voudrais d'abord avoir un mot de reconnaissance pour vous, mon Général, qui m'accueillez ici aujourd'hui avec toujours autant de précision, de passion pour l'armée qui est la vôtre, et la capacité à faire comprendre à celui qui n'en est pas ce qui s'y passe vraiment, et pourquoi elle est admirable. Quand on vous écoute, on est tout d'un coup fier d'appartenir à un pays qui a une armée de l'air de cette qualité. Je sais ce qu'elle vous doit, je sais la place qu'elle a dans votre vie, bien sûr, dans votre coeur, je sais tout ce que vous avez fait pour elle et je tiens à vous exprimer toute ma reconnaissance.

L'intérêt que je porte au monde de l'aéronautique civil et militaire est un intérêt ancien, même si ma compétence est faible, certains d'entre vous le savent. Mais le plaisir que je ressens aujourd'hui, en visitant la base aérienne de Mont-de-Marsan, une des plus prestigieuses, tient d'abord à la satisfaction qu'éprouve le chef des armées, à constater le haut niveau de motivation et de professionnalisme des personnels civils et militaires qui préparent ici l'avenir.

Ce que j'ai vu et entendu, au cours de cette visite, me conforte d'abord dans l'idée que le professionnalisme est en bonne voie, cela ne fait aucun doute, et contribue, dès à présent, à l'amélioration des capacités opérationnelles de nos forces.

L'armée de l'Air, dans son ensemble, et la base de Mont-de-Marsan, en particulier, se sont attachées à réussir cette transformation majeure, en devançant, vous nous le disiez ce matin, mon Général, les échéances. Et ceci grâce à l'effort, à l'intelligence, au coeur de l'ensemble des personnels dont je n'ignore pas les contraintes que cette transformation a fait peser sur eux, sur leur vie personnelle ou familiale.

Les "militaires techniciens de l'air" que j'ai pu rencontrer aujourd'hui sont des jeunes gens enthousiastes, heureux de servir leur pays dans un environnement valorisant. Les officiers et les sous-officiers qui les forment et qui les encadrent m'ont paru, à juste titre, soucieux, très soucieux de les aider à s'intégrer dans la communauté militaire, mais aussi dans la société civile à laquelle ils appartiennent et que certains retrouveront après quelques années passées sous les drapeaux.

Je sais que l'armée de l'Air est une armée jeune et moderne. Je sais qu'elle est particulièrement attentive au maintien de ses liens avec son environnement civil local et régional. Cette communauté de vie et de pensée est la condition nécessaire pour que s'établisse l'osmose indispensable entre l'armée professionnelle et la nation. C'est aussi, vous le savez, un impératif pour assurer le recrutement et la reconversion de vos aviateurs.

Dans le même esprit, je tiens à souligner que votre participation importante et qui fut très appréciée au nettoyage de nos plages polluées, à la lutte contre les conséquences de la tempête, témoigne de votre engagement au service de la communauté nationale tout entière, et elle y a été sensible. Les Français en effet ont pu mesurer, au cours de ces derniers mois, le dévouement, la compétence, la disponibilité de leurs armées, alors qu'elles étaient déjà largement sollicitées par des opérations extérieures. Et en leur nom, je vous exprime ma gratitude et ma reconnaissance.

Naturellement, la participation aux plans ORSEC et aux opérations de secours n'est pas la mission première des armées. Elle ne doit naturellement pas se prolonger au détriment de leur préparation opérationnelle.

Je souhaite donc revenir brièvement avec vous sur les opérations aériennes du Kosovo auxquelles beaucoup d'entre vous ont participé, soit directement, dans le ciel des Balkans, ou indirectement, en Italie, en Corse ou ici, à Mont-de-Marsan.

J'ai déjà eu l'occasion de rendre fortement hommage au courage et à la rigueur professionnelle de nos pilotes et de nos mécaniciens. Et je peux porter témoignage du jugement unanimement admiratif porté sur eux par tous les chefs d'Etat-major des pays avec lesquels nous avons participé à ces opérations du Kosovo. Je voudrais aujourd'hui souligner aussi combien j’ai apprécié la réactivité des personnels de cette base de Mont-de-Marsan, lorsqu'il a fallu accélérer la mise au point de certains programmes liés aux opérations aériennes et lorsqu'il a fallu accueillir, pendant près de trois mois je crois, une douzaine d'avions ravitailleurs alliés.

Les enseignements de la crise du Kosovo sont multiples et je voudrais saluer ici le travail considérable effectué par le ministère de la Défense pour en tirer profit dans la préparation de l'avenir.

Je mentionnerai seulement, et le Général Rannou ne me contredira pas, que ce conflit a démontré que, dans certains cas, l'arme aérienne pouvait être décisive. Bien sûr, il a fallu déployer par la suite une force de sécurisation, dans le contexte difficile que nous connaissons, mais les forces aériennes auront joué un rôle déterminant dans le processus qui a permis le retour, dans leur pays, de centaines de milliers de Kosovars victimes d'une idéologie monstrueuse.

Et puis, je le redis car il ne faut pas craindre de se faire de temps en temps des compliments, de notorité publique, dans le monde aujourd'hui, alors que nous avons été la deuxième puissance aérienne au Kosovo, derrière les Etats-Unis bien entendu, mais avant les autres, nous avons recueilli ce sentiment unanime, je le répète, de la qualité de nos interventions, de la rigueur de notre travail, et nous pouvons en être, vous pouvez plus exactement, en être légitimement fiers.

Mais il est également clair que pour pouvoir participer à des opérations en coalition, qui sont devenues la règle générale, la France doit disposer des capacités appropriées. La campagne aérienne du Kosovo a démontré que les choix effectués par l'armée de l'Air étaient des choix cohérents, mais aussi qu'il y avait certaines insuffisances qui méritaient d'être corrigées. Et ce sera l'objectif de la future loi de programmation militaire préparée par le ministère de la Défense. Je veillerai pour ma part à ce qu'elle vous donne les moyens de vous entraîner et de vous équiper à la hauteur des besoins de la sécurité de notre pays et de ses ambitions pour la construction de l'Europe de la défense.

Pour conclure, je veux vous dire que la visite de votre base aérienne m'a permis de découvrir des équipements et des moyens de simulation qui m'ont fasciné. Mais je retiens surtout la qualité des hommes et des femmes, civils et militaires, de l'armée de l'Air bien sûr, mais aussi des autres armées et de la DGA, que j'ai rencontrés, qui vivent, qui travaillent ici, en bonne intelligence, en parfaite harmonie.

Mon Général, Mesdames, Messieurs, vous avez démontré, collectivement et individuellement, que notre pays peut compter sur vous et vous pouvez en être fiers.

Je voudrais vous exprimer pour ma part ma reconnaissance, mon estime et ma confiance. Ce sera l'objectif de la future loi de programmation militaire, préparée par le ministère de la défense. Je veillerai, pour ma part, à ce qu'elle vous donne les moyens de vous entraîner et de vous équiper, à la hauteur des besoins de la sécurité de notre pays et de ses ambitions pour la construction de l'Europe de la défense.

Pour conclure, je veux vous dire que la visite de votre base aérienne m'a permis de découvrir des équipements et des moyens de simulation particulièrement intéressants. Mais, je retiens surtout la qualité des hommes et des femmes, civils et militaires, de l'armée de l'Air bien sûr, mais aussi des autres armées et de la DGA, que j'ai rencontrés et qui vivent et travaillent ici, en bonne intelligence et en parfaite harmonie.

Mesdames et Messieurs, vous avez démontré que notre pays peut compter sur vous et vous pouvez en être fiers.

Je vous exprime, pour ma part, toute ma confiance. Je vous remercie.





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