Déclarations du Président de la République et du Roi de Jordanie à l'issue de leur entretien.

Déclarations de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, et de Sa Majesté ABDALLAH II Roi de Jordanie à l'issue de leur entretien.

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Palais de l'Élysée, le lundi 15 novembre 1999

LE PRÉSIDENT - Mesdames, Messieurs, la visite de Sa Majesté n'est pas pour nous un événement ordinaire, politique, qui marque les relations normales entre deux pays qui sont liés par une réelle amitié.

Cette visite a une autre signification. C'est aujourd'hui le 35e anniversaire de la première visite de Sa Majesté le Roi HUSSEIN au général de GAULLE. C'est 35 ans d'estime, d'amitié, de respect, d'affection, portés à un très grand Roi qui a tant fait pour son pays et qui a permis à la Jordanie d'être un pays essentiel du monde d'aujourd'hui, dans sa région et plus largement.

La venue de Sa Majesté le Roi ABDALLAH II a pour nous une signification particulièrement émouvante. Nous le recevons avec respect, naturellement, avec amitié, mais nous le recevons surtout avec affection.

Sous l'impulsion de Sa Majesté, la Jordanie joue un rôle croissant, qui est un rôle de paix dans les événements qui affectent encore le Moyen-Orient. Et sur l'ensemble des problèmes de cette région, la France partage sans réserve à la fois les approches et les objectifs de la Jordanie. Donc, j'ai confirmé à Sa Majesté que la France appuierait amicalement et de façon déterminée toutes les initiatives que Sa Majesté prendrait dans ces domaines.

J'ajoute que, sur le plan économique, les réformes engagées, les efforts réalisés, malgré les contraintes extérieures, par la Jordanie, forcent l'admiration à la fois des puissances occidentales, mais aussi des investisseurs, en particulier français. Et là aussi, nous avons évoqué ces problèmes et convenu que la France apporterait le maximum d'aide aux efforts engagés par la Jordanie, pour son peuple et pour la paix.

Un dernier mot. Nous sommes également particulièrement heureux d'accueillir Sa Majesté la Reine, et je dois dire que nous sommes toujours impressionnés par la si belle image que Sa Majesté la Reine et Sa Majesté le Roi donnent de la Jordanie, une image belle et généreuse.

LE ROI ABDALLAH II - Monsieur le Président, permettez-moi de vous remercier du fond du coeur pour cet accueil si chaleureux et pour votre invitation, qui m'a été adressée, ainsi qu'à la Reine Rania, pour venir en visite en France à cette date symbolique, effectivement, comme vous l'avez dit, puisque c'est le 35e anniversaire de la première visite du Roi HUSSEIN de Jordanie en France. En ces 35 années, les relations ont été croissantes, elles ont été vraiment en amélioration continue, et vous-même, Monsieur le Président, occupiez une place privilégiée dans le coeur de feu mon père, de même que le peuple de France.

Je suis très heureux aujourd'hui de pouvoir continuer cette tradition de relations avec ce peuple, avec ce pays magnifique. Je suis reconnaissant tout particulièrement pour l'aide que la France nous accorde, et qu'elle nous a accordée durant les dernières années, durant les mois derniers tout particulièrement. Je saluerai ici le rôle, la présence de la France auprès de feu mon père, durant les derniers moments, lorsque vous êtes venu vous-même, Monsieur le Président, dans mon pays, représentant le peuple de France, en des temps très difficiles. Vous nous avez montré qu'il y a une lumière au bout du tunnel. Pour cette aide économique, également, soyez remercié par mon peuple, comme par moi-même.

Je voudrais également vous remercier, Monsieur le Président, vous-même comme la France, pour le rôle que vous avez joué ces derniers mois en faveur du processus de paix, les derniers sept mois qui se sont écoulés. La semaine dernière nous avons vu en France la visite Président MOUBARAK, la visite du Président ARAFAT, celle du Premier ministre Monsieur BARAK, celle de Bachar EL ASSAD, ce qui montre la grande importance du rôle joué par la France, par le Gouvernement et le Président français, dans ce domaine. Et nous comptons sur le soutien européen et sommes également reconnaissants de ce soutien.

QUESTION - Il est clair que le processus de paix au Proche Orient a été au coeur de vos entretiens. Or, on note un net recul quant au volet syrien. Quelles sont les démarches que vous allez entreprendre pour débloquer ce volet et pour qu'il y ait une reprise des négociations syro-israéliennes ?

LE PRÉSIDENT - Je ne suis pas sûr que l'on puisse parler d'un net recul. Dans une négociation difficile, il y a des bons moments, des moments moins faciles. Et puis, aussi, il y a ce qui est public et ce qui ne l'est pas. Tout ce que je peux vous dire, c'est que la Jordanie a un rôle de porteur de paix très dynamique et que la France s'inscrit tout à fait dans la même ligne.





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