Sommet Amérique latine et CaraÏbes/Union européenne: Déclaration de Rio de Janeiro

SOMMET

DES CHEFS D’ETAT ET DE GOUVERNEMENT

DES PAYS D'AMERIQUE LATINE ET DES CARAIBES ET DE L'UNION EUROPEENNE

- DECLARATION DE RIO DE JANEIRO -

(Rio de Janeiro - Mardi 29 juin 1999)

INTRODUCTION

Le premier Sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement des pays d'Amérique latine et des Caraïbes et de l'Union européenne, avec la participation du président de la Commission européenne, s'est déroulé à Rio de Janeiro, Brésil, les 28 et 29 juin 1999, sous la présidence conjointe du président de la République fédérative du Brésil, du président des Etats-Unis mexicains et du chancelier de la République fédérale d'Allemagne en sa qualité de président du Conseil européen. Un deuxième Sommet pourrait être organisé le moment venu sur les bases de ce premier Sommet et de l'implantation de ses décisions.

La décision de tenir ce Sommet historique traduit la volonté politique de renforcer encore les excellentes relations entre les deux régions, qui reposent sur une identité de valeurs héritées d'une histoire commune. L'objectif de ce Sommet est de renforcer les liens qui résultent de la perception politique, économique et culturelle que partagent les deux régions afin d'établir un partenariat stratégique.

La réunion des ministres des Affaires étrangères qui s'est tenue la veille du sommet a également permis de renforcer cette fructueuse coopération par sa contribution importante au dialogue entre les deux régions.

Souhaitant progresser sur cette voie, les chefs d’Etat et de Gouvernement ont décidé de mettre en oeuvre les engagements figurant dans la présente déclaration, dans le cadre des "Priorités d'action". Cet objectif sera atteint dans le cadre des forums bien établis de dialogue politique et de coopération, ainsi que par un regain d'efforts birégionaux.

A la suite des délibérations menées lors du Sommet, les chefs d’Etat et de Gouvernement des pays d'Amérique latine et des Caraïbes et de l'Union européenne ont décidé d'adopter la déclaration suivante.

DECLARATION DE RIO DE JANEIRO

1 - Nous, chefs d’Etat et de Gouvernement des pays de l'Union européenne, d'Amérique latine et des Caraïbes, avons décidé de promouvoir et d'approfondir nos relations en vue d'établir un partenariat stratégique entre nos deux régions, fondé sur le patrimoine culturel qui tisse entre nous des liens si profonds et sur la richesse et la diversité de nos expressions culturelles respectives, sources d'identités fortes et multiples, ainsi que sur la volonté de créer un environnement international qui nous permettra d'accroître le niveau de bien-être de nos sociétés et de faire face au principe du développement durable tout en profitant des perspectives offertes par la mondialisation croissante, dans un esprit d'égalité, de respect, d'alliance et de coopération entre nos deux régions.

2 - Le partenariat stratégique rassemble deux acteurs importants sur la scène internationale actuelle. Grâce aux importants progrès accomplis au plan politique, économique et social au cours de ces dernières années, la région de l'Amérique latine et des Caraïbes est appelée, au XXIe siècle, à être l'une des plus florissantes. C'est pourquoi la région est déterminée à persévérer pour faire progresser la démocratie, l'égalité sociale et à poursuivre ses efforts de modernisation et de libéralisation des échanges et à mener à bien des réformes structurelles de grande envergure. D'autre part l'Union européenne, pour sa part, a progressé vers une intégration historique qui a de multiples prolongements au niveau mondial sur les questions politiques, sociales, économiques, financières et commerciales et qui contribue à l'amélioration constante du niveau de vie des sociétés européennes.

3 - Le partenariat stratégique se fonde sur le respect total du droit international et les propositions et principes qui figurent dans la Charte des Nations Unies, les principes de non-intervention, de respect de la souveraineté, d'égalité entre les Etats et l'autodétermination qui constituent les fondements des relations entre nos régions.

4 - Ce partenariat repose sur la promotion d'objectifs communs, tels que le renforcement de la démocratie représentative et participative et des libertés individuelles, l'Etat de droit, la bonne gestion des affaires publiques, le pluralisme, la paix et la sécurité internationales, la stabilité politique et l'établissement d'un climat de confiance entre les nations, à laquelle il contribuera.

5 - Nous soulignons l'universalité des Droits de l’homme, la nécessité d'inverser la tendance à la dégradation de l'environnement et de promouvoir un développement durable par la conservation et l'utilisation durable des ressources naturelles, la coopération visant à assurer la sauvegarde, la conservation, la diffusion et le rayonnement du patrimoine culturel, une intégration efficace des connaissances scientifiques et des progrès technologiques dans les systèmes éducatifs, à tous les niveaux, et la lutte contre la pauvreté, les inégalités sociales et les discriminations entre les hommes et les femmes.

6 - Nous saluons les progrès des processus d'intégration en Europe, en Amérique latine et dans les Caraïbes dans les domaines politique et économique, selon le principe d'un régionalisme ouvert.

7 - Nous entendons donner un nouvel élan à ce processus et accorder une attention égale aux trois dimensions stratégiques suivantes : un dialogue politique fructueux, dans le respect du droit international; des relations économiques et financières solides fondées sur une libéralisation étendue et équilibrée des échanges commerciaux et des flux de capitaux ; et une coopération dynamique et créative dans les domaines éducatif, scientifique, technologique, culturel, humain et social.

8 - Les priorités d'action adoptées par le Sommet seront promues et mises en place par le biais des discussions ministérielles entre l'Union européenne et les pays et groupes d'Amérique latine, et entre l'Union européenne et les pays des Caraïbes, dans le cadre de la Convention de Lomé. Ces discussions se poursuivront sous leur forme et leur fréquence actuelles. Des réunions ministérielles pourront également se dérouler autour de certains thèmes présentant un intérêt commun comme l'éducation, la recherche, la science.

9 - Nous décidons aussi d'établir un groupe birégional, au niveau des hauts fonctionnaires. Ce groupe se réunira régulièrement, suivra et travaillera à la mise en oeuvre des priorités d'action dans une vision politique afin de contribuer, en prenant appui sur les mécanismes existants, à un dialogue global qui renforcera le partenariat stratégique entre les deux régions dans ses dimensions politique, économique, sociale, environnementale, éducative, culturelle, technique et scientifique.

Dans ce contexte, nous prenons les engagements suivants :

Dans le domaine politique :

10 - Renforcer les dialogues institutionnels existants entre les deux régions et favoriser la communication directe entre les gouvernements sur les questions d'intégration régionale, en particulier dans sa dimension politique ainsi qu'une coopération internationale fondée sur un échange d'expériences et d'informations.

11 - Préserver la démocratie et le fonctionnement total et sans entraves des institutions démocratiques, le pluralisme et l'Etat de droit, en garantissant la tenue d'élections libres, régulières et pluralistes au suffrage universel, qui sont des éléments essentiels pour le développement économique et social et le renforcement de la paix et de la stabilité.

12 - Promouvoir et protéger les Droits de l’homme et les libertés fondamentales, notamment le droit au développement, en tenant compte de leur caractère universel, interdépendant et indivisible, en reconnaissant que la promotion et la protection de ces droits et libertés sont la responsabilité des Etats et de tous les citoyens. Nous soulignons que la communauté internationale a un intérêt légitime à l'accomplissement de cette tâche, au titre de la Charte des Nations Unies, l'accent étant mis sur la mise en oeuvre, à l'échelle universelle et régionale, d'instruments et de normes en matière de Droits de l’homme.

13 - Renforcer l'éducation pour la paix et rejeter toutes les formes d'intolérance, y compris la xénophobie et le racisme, de manière à favoriser la sécurité internationale et régionale et le développement national, ainsi que promouvoir et protéger les droits des groupes les plus vulnérables au sein de la société, en particulier les enfants, les jeunes, les personnes handicapées et déplacées et les travailleurs migrants et leurs familles.

14 - Défendre les principes d'un pouvoir judiciaire indépendant et impartial afin de promouvoir, mettre en place et faire respecter le droit international et le droit humanitaire international. Reconnaître l'importance d'un développement progressif des normes concernant la responsabilité pénale de l'individu commet certains crimes de répercussion internationale. Pour cette raison nous nous penchons avec intérêt sur l'approbation récente du Statut constitutif du Tribunal pénal international.

15 - Réaffirmer la parfaite égalité des sexes, qui est un élément inaliénable, intégral et indissociable de tous les Droits de l’homme et des libertés fondamentales ; nous nous engageons par conséquent à intégrer la dimension de l'égalité entre les hommes et les femmes grâce aux politiques menées par nos gouvernements.

16 - Promouvoir et protéger les droits des populations indigènes ainsi que leur droit de participer au développement sur un pied d'égalité et de bénéficier du développement politique, économique et social dans le plein respect de leur identité, de leur culture et de leurs traditions.

17 - Intensifier les efforts pour satisfaire les besoins des générations actuelles et futures par l'adoption et la mise en oeuvre de stratégies de développement durable, visant à concilier croissance économique, protection de l'environnement et progrès social.

18 - Donner la priorité à l'élimination de la pauvreté, de la marginalisation et de l'exclusion sociale ; dans le cadre de la promotion du développement durable, et afin de modifier les modes de production et de consommation, encourager la conservation de la diversité biologique et de l'écosystème mondial, l'utilisation durable des ressources naturelles, prévenir et inverser la tendance à la dégradation de l'environnement, en particulier celles résultant d'une concentration industrielle excessive et des modèles de consommation inappropriés, la destruction des forêts et l'érosion des sols, ainsi que contre la diminution de la couche d'ozone et contre l’intensification de l'effet de serre, qui menacent le climat mondial.

19 - Les efforts nationaux et régionaux dans ces domaines, associés à la coopération internationale, favoriseront le droit des individus à une meilleure qualité de vie et permettront à l'ensemble de la population de participer aux processus de développement économique et social.

20 - Reconnaître que, dans la plupart des pays, les ressources internes sont insuffisantes pour mettre en oeuvre les actions prévues au niveau international en faveur d'un développement durable. Nous soulignons combien il importe d'assurer des niveaux adéquats d'investissements et de transfert de technologie.

21 - Souligner l'importance de la contribution des nouveaux acteurs, partenaires et ressources issus de la société civile pour la consolidation de la démocratie, du développement économique et social et pour un approfondissement du respect des Droits de l’homme. La coopération internationale lorsqu'elle engage des ressources publiques exige un dialogue auquel doivent participer les gouvernements et la société civile. Les partenaires de la coopération pour le développement se doivent de respecter les lois des pays concernés, ainsi que la transparence et l'imputabilité. Nous encouragerons les échanges et la coopération entre les acteurs de la société civile au sein des pays d'Amérique latine, des Caraïbes et de l'Union européenne.

22 - Faire face ensemble aux menaces qui pèsent sur la paix et la sécurité internationales et intensifier les efforts pour poursuivre le processus de désarmement sous surveillance internationale stricte et réelle, en mettant l'accent sur l'élimination des armes de destruction massive, notamment les armes nucléaires, chimiques et biologiques. Dans le cadre de l'Agenda sur le désarmement, nous considérons que, après l'entrée en vigueur de la convention sur l'interdiction des armes chimiques, l'un des principaux objectifs doit être la conclusion et l'adoption du protocole de vérification de la convention sur l'interdiction des armes biologiques, conduisant à l'éradication de cette catégorie d'armes de destruction massive.

23 - Attacher une importance particulière à l'adhésion universelle de toutes les nations au Traité de non-prolifération des armes nucléaires, à la lutte contre l'accumulation excessive et déstabilisante des armes de main et armement léger et à leur dissémination désordonnée et nous invitons tous les Etats à unir leurs efforts afin de parvenir à l'élimination totale des mines antipersonnel.

24 - Faire face au problème mondial de la drogue sur la base d'un partage de la responsabilité et d'une approche complète et équilibrée à l'échelle mondiale, en totale conformité avec les objectifs et les principes de la Charte des Nations Unies et le droit international. Le plan complet d'action de Panama, en matière de drogues, se fonde sur ces principes et conférera une nouvelle dimension à la coopération dans ce domaine. Le mécanisme de coordination et de coopération entre l'Union européenne et les pays d'Amérique latine et des Caraïbes devrait servir à développer cette coopération.

25 - Manifester également notre volonté d'appliquer et d'assurer le suivi des accords conclus lors de la XXe séance extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies consacrée à la lutte commune contre le problème de la drogue.

26 - Unir nos efforts pour lutter contre toutes les formes de crime transnational organisé et les activités connexes, telles que le blanchiment d'argent, la traite des femmes, des enfants et des migrants, la fabrication et le commerce illicites d'armes à feu, de munitions et autre matériel belliqueux.

27 - Renforcer les actions individuelles et communes contre le terrorisme sous toutes ses formes et dans tous ses aspects, car il met en péril la paix, l'Etat de droit et la démocratie.

28 - Renforcer les actions individuelles et accroître la collaboration entre nos gouvernements pour lutter contre la corruption sous toutes ses formes, en prenant en considération les instruments importants récemment adoptés dans nos deux régions, car ce grave problème porte atteinte à la légitimité et au fonctionnement des institutions et représente une menace pour la démocratie, la société, l'Etat de droit et le développement.

29 - Joindre nos efforts pour renforcer le dialogue, la coopération internationale et l'échange de connaissances en matière de prévention des catastrophes naturelles, en s'appuyant sur l'expérience acquise lors de la Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles des Nations Unies. De plus, des initiatives dans ce domaine devront prendre en considération les liens qui existent entre la rapidité de l'aide d'urgence, la réhabilitation et la reconstruction, et satisfaire aux exigences d'un développement durable à long terme.

30 - Dans ce contexte, reconnaître les efforts entrepris par les gouvernements et les peuples d'Amérique centrale pour la reconstruction et la transformation de leurs pays après la tragédie de l'ouragan "Mitch". Nous accordons également une grande importance à la coopération internationale dans l'assistance et la reconstruction de l'Amérique centrale, particulièrement aux contributions des pays latino-américains et caribéens et à la mise en place réussie du plan de l'Union européenne pour la reconstruction de l'Amérique centrale ainsi qu'aux efforts des Etats membres de l'Union européenne, dont l'apport conjoint s'élève à plus d'un milliard d'euros.

31 - Renforcement des institutions multilatérales, notamment en tant que forums de règlement des différends au plan international et de promotion du développement. A cet égard, nous soutenons conjointement l'intensification des relations multilatérales, y compris les progrès en vue de réformer le système des Nations Unies et trouver un nouvel équilibre entre ses principaux organes, de manière à les rendre plus efficaces.

Dans le domaine économique :

32 - Renforcer la coopération économique internationale, à encourager une libéralisation étendue et mutuellement bénéfique des échanges, comme un moyen d'accroître la prospérité et de lutter contre les effets déstabilisants des flux de capitaux volatiles. Dans ce contexte, il conviendra de prendre en considération les asymétries dans le niveau de développement.

33 - Réaffirmer notre conviction que l'intégration régionale joue un rôle important dans la promotion de la croissance, dans la libéralisation des échanges, dans le développement économique et social, dans la stabilité de la démocratie et une participation plus équilibrée au processus de mondialisation. Nous soulignons en particulier notre volonté de renforcer le système commercial multilatéral, sur la base d'un régionalisme ouvert, et d'intensifier les relations économiques entre nos deux régions.

34 - Reconnaître la responsabilité partagée pour contribuer de manière efficace et tournée vers des résultats dans tous ces domaines.

Grâce à notre nouveau partenariat interrégional, nous nous engageons particulièrement à :

35 - Joindre nos efforts pour garantir l'entrée en vigueur complète et opportune des engagements pris dans le cadre du Cycle d'Uruguay ainsi que leur application effective.

36 - Mettre l'accent sur le rôle primordial de l'Organisation mondiale du commerce principal forum pour promouvoir la libéralisation des échanges et l'adoption de règles fondamentales et de directives concernant le régime commercial international.

37 - Proposer d'un commun accord, lors de la prochaine réunion ministérielle de l'OMC, de lancer un nouveau cycle de négociations commerciales complètes n'excluant aucun secteur, dans le but de réduire les barrières tarifaires et non tarifaires dans les échanges de biens et de services.

38 - Réitérer notre refus ferme de toutes mesures présentant un caractère unilatéral et un effet extraterritorial, contraires au droit international et aux règles de libre-échange normalement acceptées. Nous convenons que ce type de pratiques représente une sérieuse menace au multilatéralisme.

39 - Promouvoir un développement et une diversification plus importants des échanges, en tenant compte des négociations bilatérales et multilatérales en cours et futures pour la libéralisation des échanges telles que celles de l'Union européenne avec le Mexique, le Mercosud et le Chili ainsi que pour le développement futur de nos régions.

40 - Encourager le dialogue sur les flux financiers et les investissements productifs entre l'Amérique latine, les Caraïbes et l'Union européenne et faciliter l'instauration d'un climat qui leur soit favorable, en particulier en favorisant les entreprises communes (joint-ventures), par le biais de la Banque européenne d'investissement (BEI), ainsi que d'autres instruments de coopération tels que la promotion des accords bilatéraux de protection réciproque des investissements.

41 - Accorder une attention et un soutien particuliers aux pays de moindre envergure économique, notamment par le biais d'incitations aux investissements productifs. Il convient d'étudier et de mettre en oeuvre des conditions et des mesures de financement favorables afin de faire bénéficier les pays pauvres et fortement endettés d'un traitement équitable et adapté dans les forums spécifiques compétents. A cet égard, nous nous réjouissons de l'accord des chefs d’Etat et de Gouvernement au G7 concernant une série de mesures pour le pardon de la dette des pays pauvres les plus endettés.

42 - Promouvoir un contact plus étroit entre les agents économiques et encourager un dialogue élargi entre les membres de la communauté des affaires et les forums sectoriels de part et d'autre, importants pour nos régions et plus précisément pour le développement social et économique durable.

43 - Promouvoir la coopération en science et technologie afin de renforcer les compétences nationales dans ces domaines et contribuer à faire face aux problèmes mondiaux ; encourager l'investissement et le partenariat commercial en matière de transfert de technologie et de "know how".

44 - Renforcer et faire valoir dans tous les domaines les droits de la propriété intellectuelle, condition essentielle pour la mise en valeur des échanges commerciaux et des flux d'investissement.

45 - Promouvoir les échanges de services dans le contexte de la mondialisation et des progrès de la société d'information, et soutenir de nouvelles formes de coopération dans ce domaine, importants facteurs de renforcement des liens économiques entre les deux régions.

46 - Encourager le transfert de technologie afin d'améliorer les processus et les normes économiques qui unissent l'Union européenne et l'Amérique latine et les Caraïbes dans les domaines de la production de biens, du commerce extérieur, de l'infrastructure portuaire, des télécommunications et des transports.

47 - Créer un climat favorable aux petites et moyennes entreprises qui ont un rôle important à jouer dans le contexte du développement des économies de marché stables afin d'accroître les échanges économiques et implanter des entreprises communes (joint-ventures) entre les deux régions.

48 - Souligner le rôle décisif d'une infrastructure efficace, y compris des transports, ainsi que des procédures administratives pour la libéralisation des échanges et l'intensification de la coopération économique.

49 - Renforcer notre partenariat en matière de coopération pour le développement ce qui représente une importante opportunité de mettre en pratique, au bénéfice de tous, les valeurs et les idéaux partagés.

50 - Participer activement, face à la gravité de crises financières récurrentes et à la sévérité de leurs impacts aux niveaux national et international, à l'ébauche d'une nouvelle architecture financière internationale afin de permettre aux deux régions de retirer un bénéfice total de l'intégration des marchés de capitaux et de la réduction des risques liés à leur volatilité.

51 - Poursuivre le renforcement du système financier de nos régions et développer les mécanismes de régulation et de monitorage afin d'implanter les meilleures normes et pratiques internationales. Cela contribuera à l'établissement d'un système économique et financier international dynamique et stable. Ce système assurera la prévention des crises futures et, le cas échéant, permettra leur détection précoce et leur effectif et rapide règlement, évitant ainsi leur propagation.

52 - Reconnaître que l'introduction de l'euro contribue effectivement au renforcement des liens économiques et financiers entre les deux régions ainsi qu'à celui du système financier et monétaire international, lui conférant ainsi stabilité et dynamisme.

53 - Encourager la participation active de nos gouvernements aux consultations qui se déroulent aux Nations Unies sur les tendances actuelles des flux financiers mondiaux. Unir nos efforts afin de réformer le système financier international, ainsi que définir et mettre en oeuvre un agenda pour la stabilité financière internationale, ce qui inclue le monitorage du système financier mondial pour la prévention des crises.

Dans les domaines culturel, éducatif, scientifique, technologique, social et humain :

54 - Réaffirmer notre engagement d'établir un partenariat solide entre l'Amérique latine et les Caraïbes et l'Union européenne dans les domaines éducatif, culturel et humain, basé sur des valeurs que nous partageons et sur la reconnaissance du rôle essentiel de l'éducation pour parvenir à l'égalité sociale et assurer le progrès scientifique et technologique. Nous nous engageons également à mener nos relations conformément aux principes d'égalité et de respect de la pluralité et de la diversité, sans distinction de race, de religion ou de sexe, car ces principes constituent le moyen idéal pour parvenir à une société ouverte, tolérante, et sans exclusion, où le droit de l'individu à la liberté et au respect est indissociable d'un accès égal pour tous à l'activité productive, à la santé, à l'éducation et la protection civile.

55 - Déclarer unanimement qu'il n'y a pas de meilleur investissement que le développement des ressources humaines, ce qui constitue à la fois un engagement en faveur de la justice sociale et une exigence pour la croissance économique à long terme.

56 - Consacrer davantage de moyens pour satisfaire les revendications sociales légitimes et urgentes et pour améliorer l'étendue et la qualité de nos programmes sociaux.

57 - Prévoir des échanges d'expériences entre nos deux régions sur les différentes politiques sociales mises en place, de manière à renforcer la coopération dans ce domaine, notamment en ce qui concerne la santé, l'alimentation, l'éducation et l'emploi.

58 - Souligner également combien il importe de créer dans nos pays des emplois productifs en nombre suffisant et bien rémunérés. A cet égard, l'éducation et la formation professionnelle des travailleurs de tous âges sont essentielles.

Nous sommes convenus en particulier de ce qui suit :

59 - Promouvoir la sauvegarde, la conservation et l'acquisition d'une meilleure connaissance de nos riches patrimoines culturels et de notre diversité, qui sont des éléments essentiels d'intégration entre l'Amérique latine et les Caraïbes et l'Union européenne, permettant d'instaurer des relations plus étroites et plus durables entre nos peuples et de promouvoir la créativité culturelle, comme dialogue en faveur de la paix et de la tolérance.

60 - Encourager des actions dans les deux régions ainsi que dans les forums multilatéraux afin de promouvoir la diversité et le pluralisme culturels dans le monde.

61 - Encourager les échanges interrégionaux parmi les acteurs éducatifs et culturels, comme l'une des formes les plus efficientes et efficaces de promouvoir la compréhension mutuelle, apprentissage et production culturelle. La promotion de contacts étroits entre artistes et organisations dans tous les secteurs culturels encouragera le respect de la diversité culturelle et linguistique, assurant la dignité humaine et le développement social.

62 - Encourager coopération et échanges croissants entre les industries culturelles et le secteur audiovisuel qui doivent constituer les piliers fondamentaux de la coopération culturelle et économique, conduisant a un intérêt croissant pour des productions de meilleure qualité.

63 - Considérer le renforcement de la coopération dans le domaine de l'éducation comme un défi majeur, et mettre l'accent sur l'enseignement de base, l'enseignement professionnel et la coopération entre les établissements d'enseignement supérieur, notamment les universités et l'éducation à distance, compte tenu des besoins spécifiques de nos sociétés. Dans ce contexte nous rappelons les programmes réussis de coopération déjà existants.

64 - Promouvoir l'accès universel à l'éducation et à la formation professionnelle comme facteur déterminant de réduction des inégalités sociales, de la pauvreté et permettant une meilleure rémunération ; fournir une éducation élémentaire complète à tous les enfants en âge scolaire et garantir le droit des peuples à conserver leur identité culturelle et linguistique; nous insistons sur le droit à l'éducation basée sur la responsabilité nationale spécifique de chaque pays de fournir une éducation adéquate à tous ses citoyens.

65 - Promouvoir la recherche scientifique et le développement technique, en tant qu'éléments fondamentaux dans nos relations et condition essentielle à la bonne intégration des pays au processus de mondialisation, ce qui exige une amélioration des connaissances scientifiques, la maîtrise de ces connaissances et l'adaptation à une technologie en constante évolution.

66 - Encourager l'innovation et le transfert de technologies afin d'approfondir les liens économiques et techniques entre nos deux régions dans les domaines de la production de biens et de services, du commerce extérieur, de l'infrastructure, des télécommunications et des transports, notamment.

67 - Accueillir les différentes manifestations réalisées avant et pendant le Sommet avec la participation de divers secteurs de la société civile.

68 - Ces engagements solennels guident notre dialogue actuel ainsi que notre coopération dans tous les forums inter régionaux et internationaux. Parallèlement, ils contribuent au succès de l'établissement de notre partenariat stratégique.

69 - Les participants ont exprimé leur profonde reconnaissance au peuple et au gouvernement du Brésil pour la courtoisie dont ils ont fait preuve et l'appui reçu dans la conduite des travaux de ce sommet et de sa réalisation réussie.




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